Annale corrigée Exercice

Autour de la relation de Pascal

Combinatoire et dénombrement

Autour de la relation de Pascal

60 min

7 points

Intérêt du sujet • La relation de Pascal se généralise en ce que l’on appelle « relation itérée de Pascal ». On en démontre tout d’abord un cas particulier, puis on démontre le cas général par récurrence. Pour finir, on démontre par dénombrement une autre identité : l’identité de Vandermonde.

 

Partie A • Un cas particulier

1. Calculer 63 et 22+32+42+52. Que remarque-t-on ?

2. On considère les combinaisons de 3 éléments de l’ensemble à 6 éléments E = {a, b, c, d, e, f}.

a) Combien de ces combinaisons contiennent a ?

b) Parmi celles qui restent, combien y en a-t-il qui contiennent b ?

Parmi celles qui restent, combien y en a-t-il qui contiennent c ?

Parmi celles qui restent, combien y en a-t-il qui contiennent d ?

c) Y en a-t-il d’autres ?

3. Utiliser la question 2 pour montrer, sans calculs, le résultat remarqué à la question 1.

4. Utiliser la relation de Pascal pour écrire 63 sous forme d’une somme de combinaisons ; itérer ce procédé avec 53 et 43 et retrouver le résultat remarqué à la question 1.

Partie B • Relation itérée de Pascal

Il s’agit dans cette partie de démontrer que pour tous entiers naturels m et n tels que nm, on a k=mnkm=n+1m+1 (1).

1. Montrer que l’égalité (1) est vraie pour m = 2 et n = 5.

2. Montrer que l’égalité (1) est vraie pour n = m.

3. Démontrer l’égalité (1) par récurrence sur l’entier naturel n.

Partie C • Identité de Vandermonde

On va démontrer que pour tous entiers naturels n, p et q, tels que np et nq, on a :

k=0npkqnk=p+qn (2).

1. Vérifier l’égalité (2) pour n = 2, p = 3 et q = 4.

2. Soit n, p et q des entiers naturels tels que np et nq. On considère deux ensembles disjoints A et B comprenant respectivement p et q éléments. On pose C = A ∪ B.

a) Combien d’éléments l’ensemble C contient-il ?

b) Combien y a-t-il de combinaisons d’éléments de C à n éléments ?

c) Soit k un entier naturel tel que kn. Combien y a-t-il de combinaisons de n éléments de C qui contiennent exactement k éléments de A ?

d) Conclure pour montrer l’identité de Vandermonde.

 

Les clés du sujet

Partie A

1. Utilisez la formule du cours permettant de calculer le nombre de combinaisons.

2. a) Les combinaisons qui contiennent a doivent contenir deux autres éléments.

b) Les combinaisons qui contiennent b mais pas a doivent contenir deux autres éléments ; celles qui contiennent c mais ni a, ni b doivent en contenir deux autres, de même pour celles qui contiennent d mais ni a, ni b, ni c.

Partie B

3. L’initialisation a été faite pour n = m. Il s’agit de réécrire l’hypothèse de récurrence, en remplaçant n par n + 1 car la récurrence se fait sur n.

Partie C

c) Considérez les combinaisons de k éléments de A et les combinaisons de n - k éléments de B, puis appliquez le principe multiplicatif.

d) Parmi les combinaisons de n éléments de C, il y a celles qui ont 0 élément de A, celles qui ont 1 élément de A, … jusqu’à celles qui ont n éléments de A. Par sommation, on obtient le nombre total de combinaisons.

Partie A • Un cas particulier

1. Dénombrer et comparer des combinaisons

On a 63=× 5 × 4× 2 × 1, donc 63=20.

D’autre part : 22+32+42+52=1+3+× 32+× 42.

Donc : 22+32+42+52=20.

On remarque que 63=22+32+42+52.

2. a) Distinguer des combinaisons particulières

Les combinaisons de trois éléments de E, qui contiennent a sont formées par a et par deux des cinq éléments de E distincts de : il y en a 52=10.

b) Procéder par étape pour déterminer des combinaisons

Les combinaisons de 3 éléments de E qui contiennent b mais pas a sont formées par b et par deux des quatre éléments de E distincts de a et de b : il y en a 42=6.

Les combinaisons de 3 éléments de E, qui contiennent c mais ni a ni b sont formées par c et par deux des trois éléments de E distincts de a, b et c : il y en a 32=3.

Les combinaisons de 3 éléments de E, qui contiennent d mais ni a ni b ni c sont formées par d et par les deux éléments de E distincts de a, b, c et d : il y en a 22=1.

c) Déterminer des combinaisons par élimination

Une combinaison de 3 éléments de E contient forcément au moins un des quatre éléments a, b, c ou d : on a donc envisagé toutes les possibilités dans les deux questions précédentes, et il n’y a plus d’autres combinaisons possibles.

3. Utiliser le principe additif

On en déduit que le nombre des combinaisons de trois éléments de E est égal à la somme des nombres de combinaisons trouvés aux questions 2. a) et 2. b) d’où :

63=22+32+42+52.

4. Itérer une relation

On a, d’après la relation de Pascal, 63=52+53 et 53=42+43. D’où 63=52+42+43.

On a de plus 43=32+33 et 33=22, donc 63=52+42+32+22.

Partie B • Relation itérée de Pascal

1. Calculer une somme

Pour m = 2 et n = 5, le membre de gauche de l’égalité (1) est :

k=25k2=22+32+42+52

et le membre de droite est 63.

Or, comme on l’a vu dans la partie A : k=25k2=63.

L’égalité (1) est donc vraie pour m=2 et n=5.

2. Démontrer une égalité

Pour n = m, le membre de gauche de l’égalité (1) est :

k=mmkm=mm et le membre de droite est m+1m+1.

Or mm=m+1m+1=1 : donc l’égalité (1) est vraie pour n=m.

3. Rédiger une démonstration par récurrence

Soit m un entier naturel. Démontrons par récurrence que pour tout entier naturel n tel que n ≥ m, on a :

k=mnkm=n+1m+1.

Initialisation : D’après la question précédente, l’égalité (1) est vraie pour n = m.

Hérédité : Soit n un entier naturel tel que nm pour lequel l’égalité (1) est vraie.

On a k=mn+1km=k=mnkm+n+1m.

Donc, d’après l’hypothèse de récurrence k=mn+1km=n+1m+1+n+1m.

Et, d’après la relation de Pascal k=mn+1km=n+2m+2.

Le principe de récurrence permet de conclure que pour tout entier naturel n tel que nm, on a :

k=mnkm=n+1m+1.

Partie C • Identité de Vandermonde

1. Calculer une somme

Pour n = 2, p = 3 et q = 4 le membre de gauche de l’égalité (2) est :

k=023k42k=3042+3141+3240.

Et le membre de droite est : 72=7×62=21.

Or, 3042+3141+3240=1×6+3×4+3×1=21.

On a donc bien k=023k42k=72.

2. a) Compter un nombre d’éléments

L’ensemble C a p+q éléments puisque A et B sont disjoints.

b) Dénombrer des combinaisons

Le nombre de combinaisons à n éléments d’un ensemble à p + q éléments est p+qn.

c) Utiliser le produit de deux ensembles

Soit k un entier naturel tel que kn. Une combinaison de n éléments de C qui contient k éléments de A contient n - k éléments de B.

Il y a pk combinaisons de k éléments de A et qnk combinaisons de n - k éléments de B, soit pk×qnk combinaisons de n éléments de C qui contiennent exactement k éléments de A.

d) Manipuler une somme d’éléments

Les combinaisons de n éléments de C contiennent :

soit 0 élément de A, il y en a p0×qn ;

soit 1 élément de A, il y en a p1×qn1 ;

etc. jusqu’à n éléments de A, il y en a pn×q0.

En sommant toutes ces combinaisons, on obtient donc toutes les combi­nai­sons possibles de n éléments de C.

Autrement dit, en utilisant 2. b) et 2. c), on obtient l’identité de Vandermonde (2) : k=0npkqnk=p+qn.

Pour lire la suite

Je m'abonne

Et j'accède à l'ensemble
des contenus du site