Analyse
Fonctions de référence
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matT_2000_00_28C
Fonctions de référence
Casse-tête sur l'exponentielle
Intérêt du sujet • On cherche à connaître le nombre de points d'intersection d'une droite passant par l'origine de pente positive et la courbe représentative de la fonction exponentielle.
On considère la courbe d'équation y = ex, tracée ci-dessous.
Pour tout réel m strictement positif, on note m la droite d'équation y = mx.
▶ 1. Dans cette question, on choisit m = e.
Démontrer que la droite e d'équation y = ex est tangente à la courbe en son point d'abscisse 1.
▶ 2. Conjecturer, selon les valeurs prises par le réel strictement positif m, le nombre de points d'intersection de la courbe et de la droite m.
▶ 3. Démontrer cette conjecture.
Les clés du sujet
▶ 2. Tracez à l'aide de votre calculatrice la courbe C puis la droite pour différentes valeurs de N'oubliez pas que le réel est strictement positif. Prenez en compte également l'étude du cas à la question 1. qui n'est pas anodine.
▶ 3. Dressez le tableau de variations complet de la fonction définie sur ℝ par . Puis déterminez les éventuelles valeurs de pour lesquelles la fonction s'annule selon les valeurs prises par le réel strictement positif Concluez.
▶ 1. Déterminer une équation réduite d'une tangente
Désignons par la fonction exponentielle, fonction définie sur ℝ par . Cette fonction a pour courbe représentative la courbe d'équation notée dans l'énoncé.
De plus, cette fonction de référence est dérivable sur ℝ et sa dérivée est définie par . En particulier, nous avons pour : et .
L'équation réduite de la tangente au point d'abscisse à la courbe est :
.
D'après le premier point, nous en déduisons que qui, après simplification, s'écrit : . La droite d'équation est donc tangente à la courbe en son point d'abscisse 1.
▶ 2. Émettre une conjecture
D'après la première question, nous pouvons penser que la valeur joue un rôle prépondérant pour connaître le nombre de points d'intersection entre la courbe et la droite .
Traçons la droite d'équation et la courbe (figure 1). Nous observons l'existence d'un seul point d'intersection, point de coordonnées .
remarque
Cela est logique, la droite est tangente à la courbe .
Traçons ensuite plusieurs droites d'équation avec (figure 2). Nous observons que ces droites sont strictement en dessous de la courbe : donc aucun point d'intersection. Enfin, traçons plusieurs droites d'équation avec (figure 3). Nous observons cette fois-ci que ces droites coupent la courbe C en deux points.
Figure 1.
Figure 2.
Figure 3.
Nous pouvons conjecturer que le nombre de points d'intersection de la droite et de la courbe est : zéro si , un si et deux si .
▶ 3. Valider une conjecture
Un point M de coordonnées appartient à la courbe et à la droite si, et seulement si, et . Ce qui nous amène à résoudre dans ℝ l'équation équivalente à que nous noterons (E).
Posons la fonction définie sur ℝ par . Cette fonction est dérivable sur ℝ comme somme de fonctions dérivables et sa dérivée est donnée par . Étudions le signe de cette dérivée suivant les valeurs prises par le réel pour dresser le tableau de variations de la fonction .
Tout d'abord, nous avons :
à noter
Pour tous réels et strictement positifs,
.
Nous en déduisons le tableau de signes de la dérivée :
Ensuite, calculons l'image de par la fonction :
à noter
Pour tout réel .
Enfin, déterminons les limites aux bornes de l'ensemble de définition de .
D'une part, et donc par différence .
à noter
Factoriser permet de lever ici la forme indéterminée pour la différence étudiée.
D'autre part, nous avons : .
Comme et , par somme et par produit,
Nous en déduisons le tableau de variation de :
D'après le premier point, résoudre l'équation (E) dans ℝ revient à déterminer les valeurs pour lesquelles la fonction s'annule. D'après le tableau de variations de ce nombre de valeurs dépend du signe du minimum de la fonction à savoir .
Premier cas : .
à noter
Pour tous réels et .
Comme ,
Dans ce cas, , la fonction s'annule une seule fois en . Autrement dit, pour , la courbe C et la droite d'équation ont un seul point d'intersection.
Deuxième cas : .
à noter
Pour tous réels et .
Similairement au premier cas, . Dans ce cas, et la fonction est strictement positive sur ℝ. Autrement dit, pour , la courbe et la droite n'ont aucun point d'intersection.
Troisième cas : .
Dans ce cas, , le minimum de la fonction est strictement négatif. Il faut donc étudier le signe de la fonction sur et sur .
Sur , la fonction est continue et strictement décroissante. De plus, comme et . D'après le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires, la fonction s'annule une seule fois sur .
De même, sur , la fonction est continue et strictement croissante. Comme et D'après le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires, la fonction s'annule une seule fois sur . Ainsi, pour , la courbe et la droite ont deux points d'intersection.