Avec la fin de la guerre froide, la mondialisation s'est caractérisée par une augmentation considérable des flux de marchandises, de services et financiers. Les frontières nationales se sont alors floutées. Les flux principaux circulent entre trois grands pôles : l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie orientale et du Sud-Est. Des flux secondaires Sud-Nord et Sud-Sud participent à cette mise en réseau du monde. Ces flux sont facilités par des infrastructures comme les hubs aéroportuaires (Chicago, Atlanta, New York, Los Angeles, Londres, Paris, Dubaï, Shanghai, Tokyo, Singapour) ou les hubs portuaires qui sont à l'origine de façades maritimes puissantes. Les organisations internationales ont aussi favorisé ces coopérations comme l'OMC, dont le siège social est à Genève, ou la Banque mondiale et le FMI, basés tous deux à Washington.

Cette impression d'effacement des frontières a été nourrie par la constitution de structures régionales de libre-échange comme l'Union européenne ou d'autres associations économiques comme l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), mais aussi le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) ou l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN).

Cependant, l'abolition des frontières n'est qu'une illusion et elles restent source de tensions. Il existe encore des frontières politiques imperméables comme entre les deux Corée. D'autres sont même réactivées à l'image du Brexit qui voit le Royaume-Uni sortir de l'Union européenne. Ces frontières marquent la volonté de se fermer aux autres. C'est ainsi que l'Europe bloque les flux migratoires en Méditerranée ou que les États-Unis construisent un mur sur leur frontière avec le Mexique. Enfin, les frontières restent brûlantes : en mer de Chine méridionale, la délimitation de la ZEE remet en cause les frontières maritimes. Elles sont aussi au cœur de tensions régionales au Moyen-Orient, ou entre l'Inde, le Pakistan et la Chine. Elles sont même la cause de la guerre en 2020 au Haut-Karabagh, entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.