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Algèbre et géométrie • Combinatoire et dénombrement
S’entraîner
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Combinatoire et dénombrement
Dénombrement de listes de 0 et de 1
Intérêt du sujet • Dans cet exercice, les premières questions portent sur le dénombrement de listes, ou n-uplets, de 0 et de 1, possédant une propriété particulière ; ces questions font intervenir une suite définie à l’aide d’une relation de récurrence. La dernière question est une application à un problème concret.
Soit n un entier non nul. On considère l’ensemble En des n-uplets formés de 0 et de 1 qui ne contiennent pas deux termes nuls consécutifs.
On désigne par Ln le nombre de tels n-uplets.
▶ 1. Donner les ensembles E1, E2 et E3, et montrer que L3 = L1 + L2.
▶ 2. a) Exprimer, en fonction de Ln ou , d’une part, le nombre d’éléments de qui commencent par 1 et, d’autre part, le nombre de ceux qui commencent par 0.
b) Y a-t-il d’autres types d’éléments de ?
c) En déduire que pour tout entier naturel non nul n :
Ln+2 = Ln + Ln+1.
▶ 3. Compléter l’algorithme ci-dessous afin qu’il permette de calculer L38.
▶ 4. Une grenouille météorologue vit dans un bocal disposant d’une échelle de 39 marches. Elle a pris l’habitude de monter tous les jours les marches en se déplaçant soit sur la marche suivante, soit en sautant par-dessus une marche pour atteindre celle du dessus.
a) Montrer que le nombre de manières que la grenouille a de monter l’échelle est L38.
▶ b) En fait, la grenouille s’arrête toujours à la 13e marche. La personne qui héberge cette grenouille affirme qu’elle ne l’a pas vue deux fois en une année monter l’échelle de la même manière. Est-ce plausible ?
Les clés du sujet
▶ 2. a) Si un élément de commence par 1, le deuxième terme peut être 0 ou 1 ; s’il commence par 0, le deuxième terme ne peut être que 1.
c) Utilisez les résultats des deux questions précédentes.
▶ 3. Saisissez les valeurs des deux premiers termes, puis utilisez le résultat de la question précédente. Dans l’algorithme, on considère une variable pour le k-ième terme, une variable pour le (k + 1)-ième terme et une pour le (k + 2)-ième terme.
▶ 4. a) Vous pouvez introduire la suite dont le terme d’indice n est égal au nombre de manières différentes de monter une échelle à n marches. Considérez dans un premier temps des échelles à une marche et des échelles à deux ou trois marches, puis différenciez selon le premier saut et raisonnez comme à la question 2.
b) Calculez L12, puis comparez-le au nombre de jours dans une année.
▶ 1. Calculer les trois premiers termes d’une suite
Les seuls éléments de E1 sont 0 et 1, donc .
Les éléments de E2 sont , et , donc .
Les éléments de E3 sont , , , et , donc .
On a bien .
▶ 2. a) Dénombrer en considérant plusieurs cas
Un élément de qui commence par 1 est formé de 1 suivi de n’importe quel élément de . Le nombre d’éléments de qui commencent par 1 est donc .
Si un élément de commence par 0, le deuxième terme est nécessairement 1, car on ne peut pas avoir deux termes consécutifs égaux à 0. Donc un élément de qui commence par 0 est formé de 0 et 1, suivis de n’importe quel élément de En. On en déduit que le nombre d’éléments de qui commencent par 1 est Ln.
b) Raisonner pour dénombrer
Un élément de commence soit par 0, soit par 1.
Il n’y a pas d’autres types d’éléments.
c) Justifier une relation par déduction
à noter
Ce résultat, valable pour tout entier naturel non nul n, généralise celui de la question 1.
D’après le principe additif, puisqu’aucun élément de ne commence à la fois par 0 et par 1, le nombre d’éléments de , c’est-à-dire , est la somme du nombre d’éléments qui commencent par 1 et du nombre d’éléments qui commencent par 0.
D’où pour tout entier naturel non nul n.
▶ 3. Compléter un algorithme
Pour calculer L38, on complète l’algorithme de la manière suivante :
à noter
Pour l’initialisation, on donne à U la valeur de L1 et à V la valeur de L2.
L’introduction de la variable W permet de ne pas « perdre » la valeur initialement contenue dans V.
▶ 4. a) Modéliser une situation concrète
Pour tout entier naturel n, notons Gn le nombre de manières, pour la grenouille, de monter n marches de l’échelle. On a G1 = 1 (une seule manière de monter une marche), G2 = 2 (deux manières de monter 2 marches : une marche après l’autre, ou bien directement sur la deuxième marche), G3 = 3 (trois manières de monter 3 marches : l’une après l’autre, directement sur la deuxième marche, puis sur la troisième, sur la première marche puis les deux autres en même temps).
Plus généralement, pour une échelle à n + 2 marches, on peut distinguer deux cas suivant ce que fait la grenouille au départ :
soit elle monte sur la première marche, et elle a ensuite manières de monter les n + 1 marches restantes ;
soit elle saute directement sur la deuxième marche, et elle a Gn manières de monter les n marches restantes.
On en déduit que, pour tout entier naturel n : Gn+2 = Gn+1 + Gn.
La suite (Gn) vérifie la même relation de récurrence que la suite (Ln) étudiée précédemment.
Cependant, on a G1 = 1, G2 = 2 et G3 = 3, alors que L1 = 2 et L2 = 3. On retrouve les mêmes valeurs avec un décalage des indices ; pour tout entier naturel n supérieur ou égal à 2 : Gn = Ln-1. En particulier, le nombre de manières, pour la grenouille, de monter une échelle à 39 marches est :
b) Calculer un terme d’une suite définie par une relation de récurrence
Si la grenouille s’arrête à la 13e marche, c’est comme si elle montait une échelle à 13 marches. D’après la question précédente, le nombre de manières est G13, qui est égal à L12.
À l’aide de la calculatrice, avec un programme Python ou en faisant le calcul de proche en proche, on trouve G13 = 377. La grenouille peut monter les 13 marches de 377 manières différentes.
377 > 365 (il y a 365 jours dans une année et même 366 jours pour les années bissextiles), il y a moins de jours dans une année que de manières de monter l’échelle, il est donc plausible que la grenouille ne soit pas montée deux fois de la même manière au cours d’une année.