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Étude graphique et analytique d'une fonction et distance minimale

France métropolitaine, juin 2024 • Jour 2

Exercice 3

Étude graphique et analytique d’une fonction, distance minimale

1 h 15

6 points

Intérêt du sujet • Une fonction f est étudiée graphiquement puis analytiquement dans les parties A et B, pour en déduire le signe de f(x) suivant les valeurs de x. Les conclusions sont ensuite exploitées dans la partie C pour déterminer le minimum d’une distance.

 

On considère une fonction f définie et deux fois dérivable sur ]− 2 ; + ∞[. On note Cf sa courbe représentative dans un repère orthogonal du plan, f′ sa dérivée et f″ sa dérivée seconde.

On a tracé ci-dessous la courbe Cf et sa tangente T au point B d’abscisse −1.

On précise que la droite T passe par le point A(0 ; −1).

matT_2406_07_02C_01

Partie a • exploitation du graphique

À l’aide du graphique, répondre aux questions ci-dessous.

1. Préciser f(−1) et f′(−1).

2. La courbe Cf est-elle convexe sur son ensemble de définition ? Justifier.

3. Conjecturer le nombre de solutions de l’équation f(x) = 0 et donner une valeur arrondie à 10−1 près d’une solution.

Partie b • étude de la fonction f

On considère que la fonction f est définie sur ]−2 ; + ∞[ par f(x)=x2+2x1+ln(x+2), où ln désigne la fonction logarithme népérien.

1. Déterminer par le calcul la limite de la fonction f en −2. Interpréter graphiquement ce résultat.

On admet que limx+f(x)=+.

2. Montrer que pour tout x > −2, f(x)=2x2+6x+5x+2.

3. Étudier les variations de la fonction f sur ]−2 ; + ∞[ puis dresser son tableau de variations complet.

4. Montrer que l’équation f(x) = 0 admet une unique solution α sur ]−2 ; + ∞[ et donner une valeur arrondie de α à 10−2 près.

5. En déduire le signe de f(x) sur ]−2 ; + ∞[.

6. Montrer que Cf admet un unique point d’inflexion et déterminer son abscisse.

Partie C • une distance minimale

Soit g la fonction définie sur ]−2 ; + ∞[ par g(x)=ln(x+2).

On note Cg sa courbe représentative dans un repère orthonormé (O ; I, J), représentée ci-dessous.

matT_2406_07_02C_02

Soit M un point de Cg d’abscisse x.

Le but de cette partie est de déterminer pour quelle valeur de x la distance JM est minimale.

On considère la fonction h définie sur ]−2 ; + ∞[ par h(x)=JM2.

1. Justifier que pour tout x > −2, on a h(x)=x2+[ln(x+2)1]2.

2. On admet que la fonction h est dérivable sur ]−2 ; + ∞[ et on note h′ sa fonction dérivée.

On admet également que pour tout réel x > −2,

h(x)=2f(x)x+2

f est la fonction étudiée en partie B.

a) Dresser le tableau de variations de h sur ]−2 ; + ∞[. Les limites ne sont pas demandées.

b) En déduire que la valeur de x pour laquelle la distance JM est minimale est α où α est le nombre réel défini à la question 4 de la partie B.

3. On notera Mα le point de Cg d’abscisse α.

a) Montrer que ln(α+2)=12αα2.

b) En déduire que la tangente à Cg au point Mα et la droite (JMα) sont perpendiculaires.

On pourra utiliser le fait que, dans un repère orthonormé, deux droites sont perpendiculaires lorsque le produit de leurs coefficients directeurs est égal à −1.

 

Les clés du sujet

Partie A

1. Faites attention aux unités graphiques !

Partie B

4. Appliquez le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires après avoir vérifié les conditions.

6. Étudiez le signe de f(x).

Partie C

2. a) Utilisez les résultats de la question 5. de la partie B.

3. b) Calculez les coefficients directeurs des deux droites, puis leur produit.

Partie A • Exploitation du graphique

1. Conjecturer graphiquement une valeur et un nombre dérivé d’une fonction

rappel

Si le point M d’abscisse a appartient à la courbe représentative Cf de la fonction f, alors M a pour coordonnées (a;f(a)).

f(-1) est l’ordonnée du point B, donc f(1) semble être égal à 2.

rappel

Dans le plan muni d’un repère, si les points A et B ont pour coordonnées respectives (xA ; yA) et (xB ; yB), avec xBxA, alors la droite (AB) a pour coefficient directeur yByAxBxA.

f(1) est le coefficient directeur de la tangente T à Cf au point B, c’est-à-dire de la droite (AB). Avec A(0 ; −1) et B(−1 ; −2), yByAxBxA=2+11, donc f(1) semble être égal à 1.

2. Étudier graphiquement la convexité d’une fonction

La fonction f ne semble pas convexe sur son ensemble de définition ; en effet par exemple Cf semble située en dessous de sa tangente au point d’abscisse - 1,8.

Cf ne semble donc pas située au-dessus de chacune de ses tangentes, f ne semble pas convexe sur son ensemble de définition.

3. Conjecturer le nombre de solutions d’une équation

L’équation f(x)=0 semble avoir une seule solution, car la courbe Cf semble avoir un seul point d’intersection avec l’axe des abscisses.

Une valeur approchée de cette solution, c’est-à-dire de l’abscisse du point commun à Cf et à l’axe des abscisses, semble être 0,1.

Partie B • Étude de la fonction f

1. Déterminer une limite d’une fonction

limx2(x2+2x1)=1 et limx2ln(x+2)= (x + 2 > 0 car

x >- 2). Par somme limx2f(x)=.

On en déduit que la droite d’équation x=2 est asymptote à Cf.

2. Calculer la dérivée d’une fonction

Pour tout x > - 2 :

f(x)=2x+2+1x+2

f(x)=(2x+2)(x+2)+1x+2

f(x)=2x2+6x+5x+2

3. Étudier les variations d’une fonction sur un intervalle

Si x]2;+∞[, alors x + 2 > 0, donc f(x) a le signe de 2x2+6x+5.

On calcule le discriminant Δ de ce trinôme : Δ = 36 - 4 × 2 × 5 = - 4.

Δ < 0, donc 2x2+6x+5>0 et f(x)>0 pour tout x]2;+[.

f est strictement croissante sur ]2;+[. Tableau de variations :

Tableau de 2 lignes, 7 colonnes ;Corps du tableau de 2 lignes ;Ligne 1 : x; – 2; ; ; + ∞; Ligne 2 : Variations de f; ; ; ; – ∞; ; + ∞;

4. Montrer qu’une équation admet une unique solution

f est strictement croissante sur ]2;+[, limx2f(x)= et limx+f(x)=+, donc d’après le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires, l’équation f(x)=0 admet une unique solution α sur ]2;+∞[.

D’après la calculatrice, on a f(0,11)0,021 et f(0,12)0,006, donc f(0,11)<f(α)<f(0,12), donc 0,11 < α < 0,12.

Plus précisément, f(0,117)0,0023 et f(0,118)4104, donc f(0,117)<f(α)<f(0,118), donc 0,117 < α < 0,118.

0,12 est donc la valeur arrondie de α à 102 près.

5. Donner le signe d’une fonction

à noter

Ne confondez pas le signe de f(x) et le sens de variation de f sur ]2;+[.

D’après les deux questions précédentes :

si - 2 < xα, alors f(x)<0 ;

f(α)=0 ;

si xα, alors f(x)>0.

6. Montrer qu’une courbe admet un point d’inflexion

On calcule la dérivée seconde de f. Pour tout x]2;+∞[ :

f(x)=(4x+6)(x+2)(2x2+6x+5)(x+2)2, soit f(x)=2x2+8x+7(x+2)2.

(x+2)2>0 pour tout x]2;+∞[, donc f(x) a le signe de 2x2+8x+7.

On calcule le discriminant Δ de ce trinôme : Δ = 64 - 4 × 2 × 7 = 8.

Δ > 0, donc le trinôme 2x2+8x+7 possède deux racines réelles

x1=884=422 et x2=4+22.

x1 < - 2, donc x1]2;+∞[ ; x2 ≈ - 1,3

On en déduit le signe de f(x) sur l’intervalle ]2;+∞[ :

si - 2 < xx2, alors f(x)<0 ;

f(x2)=0 ;

si xx2, alors f(x)>0.

à noter

On peut également déduire de cette étude que f est concave sur ]2;x2] et convexe sur [x2;+[.

Donc f(x) s’annule et change de signe en x2, donc Cf a un unique point d’inflexion d’abscisse x2=4+22.

Partie C • Une distance minimale

1. Déterminer l’expression du carré de la distance de deux points

On a J(0 ; 1) et M(x;ln(x+2)). D’après la formule permettant de calculer la distance de deux points connaissant leurs coordonnées dans un repère orthonormé du plan, on a : h(x)=JM2=x2+ln(x+2)12.

2. a) Étudier les variations d’une fonction sur un intervalle

Pour tout x]2;+∞[, h(x)=2f(x)x+2. Or x + 2 > 0, donc h′(x) a le signe de f(x) ; ce signe a été étudié dans la partie B. Donc :

si - 2 < xα, alors f(x)<0, donc h(x)<0 ;

f(α)=0, donc h(α)=0 ;

si xα, alors f(x)>0, donc h(x)>0.

D’où le tableau de variations :

Tableau de 3 lignes, 9 colonnes ;Corps du tableau de 3 lignes ;Ligne 1 : x; – 2; ; ; α; ; + ∞; Ligne 2 : Signe de h′(x); ; ; ; ; -; 0; +; ; Ligne 3 : Variations de h; ; ; ; ; ; h(α); ; ;

b) Déterminer la valeur de la variable où une fonction atteint son minimum

D’après ce qui précède, h(x), c’est-à-dire JM2, est minimal pour x = α.

Puisque JM=JM2 et que la fonction racine carrée est strictement croissante sur son ensemble de définition, on en déduit que la distance JM est également minimale lorsque x=α.

3. a) Montrer une égalité

On a f(α)=0, c’est-à-dire α2+2α1+ln(α+2)=0, soit :

ln(α+2)=12αα2

b) Prouver l’orthogonalité de deux droites du plan

La tangente à Cg en Mα a pour coefficient directeur g′(α), c’est-à-dire 1α+2.

On a J(0 ; 1) et Mα(α;ln(α+2)), donc le coefficient directeur de la droite (JMα) est ln(α+2)1α, soit 12αα21α, c’est-à-dire - 2 - α.

Le produit des coefficients directeurs de ces deux droites est 1α+2×(2α), c’est-à-dire - 1.

La tangente à Cg en Mα et la droite (JMα) ont des coefficients directeurs dont le produit est égal à - 1, donc ces deux droites sont perpendiculaires.

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