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Imprimante à jet d'encre continu

France métropolitaine, septembre 2023 Jour 2 • exercice 3

Imprimante à jet d’encre continu

50 min

5 points

Intérêt du sujet • Comment fonctionnent les imprimantes à jet d’encre continu utilisées pour ajouter des informations sur les emballages alimentaires ? Voyons comment des gouttelettes d’encre chargées électriquement y sont déviées en traversant un champ électrique uniforme.

 

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D’après le site domino-printing.com

De nombreuses applications technologiques, dans des domaines très variés, reposent sur l’utilisation d’un champ électrique.

L’objectif de cet exercice est d’étudier le principe de fonctionnement des imprimantes à jet d’encre continu dévié, principalement utilisées pour imprimer les dates d’expiration figurant sur les produits alimentaires.

On donne sur le schéma de la figure 1 le principe de fonctionnement de l’imprimante à jet d’encre continu dévié : le jet d’encre sort de la tête d’impression par une buse qui le décompose en très petites gouttes dont certaines sont chargées électriquement.

Celles-ci passent sous un déflecteur constitué de deux plaques P1 et P2 parallèles, chargées électriquement, assimilables à un condensateur plan.

Ces plaques dévient les gouttes chargées de leur trajectoire initiale.

Les gouttes non chargées poursuivent quant à elles leur mouvement rectiligne vers une gouttière de recyclage et sont réintégrées dans le module d’encre afin d’être réutilisées.

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Figure 1. Schéma de principe de l’imprimante à jet d’encre continu dévié (d’après le site timis.fr)

Données

Les mouvements sont étudiés dans le référentiel terrestre supposé galiléen associé au repère (O, i, k) représentés sur la figure 2. Les vecteurs i et k sont unitaires.

On considère que la charge électrique et la masse des gouttes d’encre restent constantes entre la buse et le support d’impression.

Masse d’une goutte d’encre : m = 2 × 10−10 kg.

Charge électrique d’une goutte : q = − 4 × 10−13 C.

Valeur de la vitesse d’éjection des gouttes d’encre : v0 = 20 m · s−1.

Longueur des plaques du déflecteur : L = 2 cm.

Distance entre le déflecteur et le support d’impression : D = 3 cm.

Le champ électrique est supposé uniforme dans le déflecteur, il s’écrit E = −Ek avec E = 9 × 105 V · m−1.

Le champ électrique est nul à l’extérieur du déflecteur.

Hauteur moyenne d’un caractère imprimé : h = 3 mm.

Intensité de la pesanteur : g = 9,81 m · s−2.

On étudie le mouvement d’une goutte d’encre G, supposée ponctuelle, de masse m et de charge q négative.

À la date t0 = 0 s, la goutte d’encre G pénètre dans la zone de champ électrique uniforme au niveau du point O avec une vitesse initiale notée v0 = v0 i.

On suppose que l’action mécanique de l’air est négligeable devant les autres actions.

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Figure 2. Schéma de la trajectoire de la goutte G

1. Indiquer les signes des charges portées par les plaques P1 et P2 sachant que la goutte chargée négativement est déviée vers le haut (sens des z croissants) puis justifier que le vecteur champ électrique E est orienté de P1 vers P2. (0,5 point)

On suppose que la valeur du poids de la goutte d’encre G est négligeable par rapport à celle de la force électrique subie dans le déflecteur.

2. Établir l’expression du vecteur accélération aG de la goutte d’encre en fonction de la masse m, de la charge q et du vecteur champ électrique E entre les plaques du déflecteur. (0,75 point)

3. Montrer que les équations horaires xG(t) et yG(t) du mouvement de la position de la goutte d’encre G dans le déflecteur sont données par les relations :

xG(t)=v0tzG(t)=12×q×Em×t2(1 point)

4. Exprimer la date tS à laquelle la goutte d’encre G sort du déflecteur puis montrer que la valeur de la déviation HS est d’environ 0,9 mm. (0,75 point)

5. Exprimer les coordonnées du vecteur vitesse vs de la goutte d’encre G à la date tS. (0,5 point)

6. Montrer que la valeur de l’angle α entre l’axe (Ox) et le vecteur vitesse vs est donnée par la relation :

tanα=qELmv02. (0,5 point)

On suppose que le mouvement de la goutte entre le point S et le support d’impression est rectiligne uniforme.

7. En déduire la valeur de la hauteur HI du point d’impact I de la goutte sur le support d’impression. Commenter. (0,5 point)

8. Proposer, en justifiant, plusieurs moyens permettant d’augmenter la taille du caractère imprimé sur le support d’impression. (0,5 point)

 

Les clés du sujet

Le lien avec le programme

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Les conseils du correcteur

 1. Raisonnez à partir de l’interaction entre deux charges électriques.

 2. Utilisez la deuxième loi de Newton sans oublier d’indiquer quelles sont les forces négligeables.

 3. Déterminez les coordonnées du vecteur vitesse de G à partir des coordonnées du vecteur accélération : vous devez intégrer chaque composante par rapport au temps puis procéder par identification avec les composantes de la vitesse initiale pour déterminer les constantes d’intégration ; puis procédez de la même façon pour en déduire xG(t) et yG(t).

 4. Exploitez les expressions de la question précédente, en utilisant la valeur particulière de l’abscisse du point S.

 5. Exploitez les résultats intermédiaires de la question 3, au temps tS.

 6. Combinez l’expression de tan α avec les expressions obtenues à la question 5.

 7. Exploitez le schéma de la figure 2 et le résultat de la question 6. Commentez en comparant la valeur numérique obtenue avec la valeur fournie dans les données.

 8. Raisonnez en discutant l’influence des grandeurs physiques apparaissant dans l’expression de H′I.

 1. Indiquer les signes des charges électriques portées par les plaques du condensateur et en déduire l’orientation du champ électrique

Des charges électriques de signes opposés s’attirent. Or, la goutte chargée négativement est attirée vers la plaque P1 qui est donc chargée positivement.

Dans un condensateur plan, les deux armatures portent des charges de signes opposés. Par conséquent, la plaque P2 est chargée négativement.

Le champ électrique créé entre les armatures d’un condensateur plan est orienté de la plaque chargée positivement vers la plaque chargée négativement. Le vecteur E est donc orienté de P1 vers P2 : E = −Ek.

à noter

On dit aussi que le champ électrique est orienté dans le sens des potentiels électriques décroissants.

 2. Établir l’expression du vecteur accélération de la goutte

On se place dans le référentiel terrestre supposé galiléen pour pouvoir appliquer la deuxième loi de Newton à la goutte G se déplaçant entre les deux plaques du déflecteur.

Les valeurs respectives de l’action mécanique de l’air et du poids de la goutte sont supposées négligeables devant la valeur de la force électrique F=qE=qEk.

attention

La valeur de l’intensité g de la pesanteur est fournie dans les données de l’énoncé, mais elle n’est pas utile ici puisque le poids de la goutte est supposé négligeable.

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La deuxième loi de Newton s’écrit donc : maG=F. Par conséquent, le vecteur accélération de la goutte de masse m et de charge q s’exprime : aG=Fm, soit aG=qEm ou bien aG=qEmk.

 3. Établir les expressions horaires des coordonnées de G

Dans le repère (O,i,k), le vecteur accélération s’exprime : aG=qEmk.

Les coordonnées de ce vecteur accélération sont donc : ax(t)=0az(t)=qEm.

Le vecteur accélération aG est la dérivée temporelle du vecteur vitesse vG donc : ax=dvxdt=0az=dvzdt=qEm.

Par intégration, on en déduit les coordonnées du vecteur vitesse :

vx(t)=C1vz(t)=qEmt+C2.

C1 et C2 sont des constantes, que l’on peut déterminer en utilisant les coordonnées v00 du vecteur vitesse v0=v0i à la date t0 = 0 :

v0=C10=qEm×0+C2 donc : C1 = v0 et C2 = 0.

Les équations horaires du vecteur vitesse sont finalement : vx(t)=v0vz(t)=qEmt.

à noter

La composante horizontale vx de la vitesse est constante et vaut v0.

Le vecteur vitesse est la dérivée temporelle du vecteur position OG donc : vx=dxdt=v0vz=dzdt=qEmt.

Par intégration, on en déduit les coordonnées du vecteur position :

x(t)=v0t+C3z(t)=qE2mt2+C4.

C3 et C4 sont des constantes que l’on peut déterminer en utilisant les coordonnées 00 du vecteur position à la date t0 = 0 :

0=v0×0+C30=qE2m×02+C4 donc : C3 = 0 et C4 = 0.

Finalement, les équations horaires du mouvement de la goutte dans le déflecteur sont données par les relations : x(t)=v0tz(t)=qE2mt2.

 4. Exprimer la date à laquelle la goutte sort du déflecteur et en déduire la valeur de la déviation

D’après la figure 2, la goutte G sort du déflecteur en un point noté S d’abscisse xS = L.

En utilisant l’équation horaire x(t)=v0t, on peut déterminer la date tS à laquelle la goutte passe en S : xS = L = v0tS donc tS=Lv0.

La déviation HS est l’ordonnée zS de la goutte à la date tS. En utilisant l’équation horaire z(t)=qE2mt2, on obtient :

HS=z(tS)=zS=qE2mtS2.

à noter

Malgré le signe moins apparaissant dans l’expression, la déviation HS est positive car la charge q est négative.

Sachant que tS=Lv0, on en déduit : HS=qEL22mv02.

Les valeurs données dans l’énoncé pour q, E, L, m et v0 permettent de calculer la valeur de la déviation de la goutte à la sortie du déflecteur :

HS=4×1013×9×105×(2×102)22×2×1010×202

 = 9 × 10−4 m = 0,9 mm.

attention

Toutes les données fournies dans l’énoncé sont exprimées dans le système international, à l’exception de la longueur L (donnée en cm), qu’il ne faut pas oublier au préalable de convertir en mètre.

 5. Exprimer les coordonnées du vecteur vitesse vS de la goutte à la sortie du déflecteur

Pour exprimer les coordonnées vSxvSz du vecteur vitesse vs de la goutte en S, il faut reporter la valeur tS=Lv0 dans les équations horaires : vx(t)=v0vz(t)=qEmt. D’où : vSx=v0vSz=qELmv0.

 6. Exprimer la valeur de tan αα est l’angle entre l’axe (Ox) et le vecteur vitesse vS

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L’angle α entre l’axe horizontal (Ox) et le vecteur vitesse vs est tel que : tanα=vSzvSx.

En utilisant les expressions des coordonnées vSx et vSz obtenues à la question précédente, on obtient : tanα=qELmv02.

 7. En déduire la valeur de la hauteur H’I puis commenter

On voit sur la figure 2 que H′I = H′S′ + S′I.

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Or H′S′ = HS donc, d’après le calcul fait dans la question 4, H′S′ = 0,9 mm.

La valeur de la distance S′I s’obtient à l’aide de l’expression de tanα dans le triangle SS′I : tanα=SISS.

Sachant que SS′ = D, on peut écrire : S′I = × tan α.

Or, d’après la question 6, tanα=qELmv02 d’où : S′I = qELDmv02.

Les données de l’énoncé permettent de conduire l’application numérique :

SI=4×1013×9×105×2×102×3×1022×1010×(20)2

= 2,7 × 10−3 m = 2,7 mm.

Finalement, la hauteur H′I = H′S′ + S′I

HI = 0,9 mm + 2,7 mm = 3,6 mm.

Cette valeur est en accord avec la hauteur moyenne d’un caractère imprimé indiquée dans l’énoncé (h = 3 mm).

 8. Proposer plusieurs moyens d’augmenter la taille du caractère imprimé

La taille du caractère imprimé est assimilable à la hauteur H′I = H′S′ + S′I.

On a vu que HS=HS=qEL22mv02 et SI=qELDmv02. On a donc :

HI=qEL22mv02qELDmv02

d’où : HI=qELmv02×L2+D.

Plusieurs paramètres physiques peuvent donc être modifiés pour accroître la taille du caractère :

augmenter la valeur absolue |q| de la charge électrique de la goutte,

diminuer la masse m de la goutte (mais cela risque d’altérer la qualité de l’impression),

diminuer la vitesse initiale v0 de la goutte,

augmenter la valeur E du champ électrique,

augmenter la longueur L du déflecteur ;

augmenter la distance D entre le déflecteur et le support d’impression.

à noter

Chacune de ces propositions mériterait d’être étudiée précisément car il y a un risque de se heurter à des impossibilités techniques. Ainsi, par exemple, si on augmente trop la charge q ou le champ électrique E, ou si on diminue trop v0, la goutte d’encre risque d’être trop déviée et de ne pas sortir du déflecteur.

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