Épreuve composée
Corrigé
2
Sujet complet
sesT_1306_07_02C
France métropolitaine • Juin 2013
Mobilisation des connaissances
Étude d'un document
Patrimoine en % détenu par les x % des ménages les plus riches
Masse du patrimoine détenue par : | 2010 |
---|---|
les 10 % les plus riches | 48 |
les 20 % les plus riches | 65 |
les 30 % les plus riches | 77 |
les 40 % les plus riches | 86 |
les 50 % les plus riches | 93 |
les 60 % les plus riches | 98 |
les 70 % les plus riches | 99 |
les 80 % les plus riches | 100 |
les 90 % les plus riches | 100 |
Source : d'après INSEE, Enquêtes Patrimoine 2010, 2011.
Note : le patrimoine détenu comprend les biens immobiliers, les actifs financiers ainsi que le patrimoine professionnel pour les actifs indépendants.
Champ : France entière 2010.
Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire
La vague de grèves de mai-juin 1968 constitue ce que le politologue René Mouriaux a appelé « le plus grand mouvement social de l'histoire française au
Les négociations de Grenelle et celles qui les ont suivies dans les branches [professionnelles] et les régions aboutissent à une augmentation de 35 % du salaire minimal et de 10 % des autres salaires, à une diminution du ticket modérateur
L'impact de la vague de grèves de 1968 est beaucoup plus fort sur le long terme. Par les mouvements de femmes et les mouvements écologistes qui en sont issus, elle a transformé les rapports masculin-féminin et ville-environnement. Les changements qu'elle a entraînés dans l'attitude des individus à l'égard des structures existantes, de l'ordre social et culturel n'ont pas peu contribué à la modernisation de la société française et aux bouleversements politiques qui ont caractérisé les décennies 1970 et 1980.
« Le conflit social », Patrick Fridenson, dans Histoire de la France, les conflits, André Burguière, Jacques Revel, (sous la direction de), [1990], 2000.
Nous avons vu qu'un conflit, à l'intérieur d'un groupe, peut contribuer à créer son unité, ou à ramener l'unité et la cohésion lorsque celles-ci ont été menacées par des sentiments hostiles et opposés parmi ses membres. […] Les conflits sociaux internes, qui concernent des valeurs
Le conflit, qui a pour objectif de résoudre la tension entre les antagonismes, a des fonctions stabilisantes sur les relations. En permettant l'expression immédiate et directe des revendications rivales, de [telles sociétés] peuvent améliorer leurs structures en éliminant les sources de mécontentement. Les conflits multiples qu'ils mènent servent à […] établir l'unité. […] Ces systèmes bénéficient d'un important mécanisme de stabilisation.
Les fonctions du conflit social, Lewis A. Coser, 1956.
Négociation collective, signature d'accords collectifs et grèves dans les entreprises en 2008 (en %)
Taille des entreprises | Négociations engagées | Aboutissement des négociations : entreprises ayant signé un accord parmi celles ayant négocié | Grèves : entreprises ayant connu un arrêt de travail | |
---|---|---|---|---|
Entreprises ayant négocié (rappel 2007) | Salariés concernés | |||
Ensemble | 16,8 (14,5) | 63,9 | 79,1 | 2,4 |
De 10 à 49 salariés | 9,1 (7,2) | 11,4 | 74,5 | 0,8 |
50 à 199 salariés | 42,9 (58,6) | 48,0 | 78,6 | 5,4 |
200 à 499 salariés | 76,7 (76,5) | 78,3 | 86,2 | 16,0 |
500 salariés et plus | 93,6 (92,8) | 97,4 | 89,6 | 38,8 |
Source : Emplois et salaires, INSEE, Édition 2011.
Champ : France métropolitaine, entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand non agricole.
Lecture : 9,1 % des entreprises de 10 à 49 salariés ont engagé au moins une négociation collective durant l'année 2008. 11,4 % des salariés employés dans les entreprises de cette taille étaient donc potentiellement concernés par au moins une négociation. 0,8 % des entreprises de 10 à 49 salariés ont connu un arrêt collectif de travail en 2008. Dans 74,5 % des entreprises de 10 à 49 salariés ou plus ayant ouvert une négociation au niveau central, au moins un accord a été signé.
Mobilisation des connaissances
Définir les mots clés
Structurer sa réponse
Étude d'un document
Définir les mots clés
- Les inégalités désignent des différences d'accès à des ressources rares ou socialement valorisées, découlant d'une hiérarchie sociale.
- Le patrimoine correspond à la richesse des agents économiques. Il est constitué d'actifs matériels (immobilier, biens meubles) ou financiers (liquidités, titres de placement).
Comprendre le document
- Le document décrit la répartition du patrimoine parmi les ménages français en 2010. Le tableau associe les pourcentages cumulés de ménages (classés par richesse décroissante) à la part cumulée du patrimoine qu'ils détiennent. Il apparaît que le patrimoine est fortement concentré puisque les 10 % les plus riches possèdent 48 % du patrimoine total, alors que les 20 % les plus pauvres ne possèdent quasiment rien.
Structurer sa réponse
La réponse commencera par une présentation du document. Ensuite, nous mettrons en évidence les caractéristiques des inégalités de patrimoine.
Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire
Entrer dans le sujet
- Les conflits sociaux désignent l'opposition, parfois violente, entre acteurs sociaux, auteur d'enjeux qui concernent la collectivité tout entière.
- La cohésion sociale est une situation dans laquelle les membres d'un groupe ou d'une société sont liés entre eux par un ensemble de relations sociales et de normes collectives qui participent à assurer son unité. La cohésion d'une société résulte du triple processus de socialisation, d'intégration et de régulations sociales.
Comprendre les documents
- Le document 1 insiste sur quelques effets des grèves de mai-juin 1968. Ce conflit social a tout d'abord permis que s'engagent des négociations à l'issue desquelles des avancées sociales ont eu lieu. Ensuite, ce mouvement a contribué à modifier durablement l'ordre social et culturel par la reconnaissance de certains mouvements (féministes, écologistes) et groupes sociaux, ce qui contribue à leur intégration sociale et en conséquence, renforce la cohésion sociale.
- Le document 2 montre d'une part que les conflits sociaux renforcent la cohésion interne des groupes qui les mènent. L'opposition, l'adversité sont autant d'éléments source d'une plus forte solidarité entre les membres d'un groupe. D'autre part, le document met en évidence le caractère paradoxalement stabilisant des conflits sociaux. En effet, les conflits participent au processus de régulation sociale par l'émergence de nouvelles normes favorables à la cohésion sociale.
- Le document 3 met en évidence une relation positive entre la proportion d'entreprises ayant connu un arrêt de travail et la proportion d'entreprises ayant tout d'abord engagé des négociations puis ayant signé un accord.
Définir le plan
En introduction, vous définirez les notions de conflits sociaux et de cohésion sociale. Dans votre développement, vous montrerez que les conflits sociaux favorisent la cohésion sociale car ils sont un moyen d'intégration sociale et ils renforcent les liens entre groupes sociaux aux intérêts divergents.
Mobilisation des connaissances
Question 1
Introduction
Considéré comme le fondateur de la sociologie compréhensive, Max Weber développe une analyse
Développement
- Un
groupe de statut est un groupe social dont les membres ont le même degré deprestige social . Celui-ci dépend deplusieurs facteurs : la naissance, la profession, l'instruction et surtout le style de vie. Ainsi, appartenir à un même groupe de statut signifie avoir reçu un certainmode d'éducation et partager desgoûts culturels . Si les groupes de statut reposent sur descritères subjectifs , ils ont des fondements objectifs comme la naissance ou la profession. - Les groupes de statut constituent des
communautés partageant les mêmesvaleurs et ils ont les mêmesnormes . Cette communauté de valeurs se traduit par desprivilèges comme l'accès à certaines fonctions, le port de vêtements spécifiques, le respect de conventions sociales qui sont propres au groupe. Le plus souvent, les groupes de statut pratiquentl'endogamie (mariages entre deux membres du même groupe) Ces communautés sont plus ou moins fermées. On les retrouve surtout dans lessociétés traditionnelles , lescastes et lesordres étant de bons exemples de communautés fermées.
Conclusion
Pour Max Weber, les groupes de statut sont un outil pour étudier la
Question 2
Introduction
Le PIB, indicateur traditionnel de mesure de la croissance économique, présente des limites qui l'empêchent d'être un outil adapté pour appréhender les conséquences de la croissance sur le
Développement
Le
La croissance productiviste à l'œuvre dans nos économies génère des
Conclusion
Le PIB,
Étude d'un document
Introduction
Ce tableau dont la source est l'Institut national de la statistique et des études économiques, décrit la
Le patrimoine correspond à la richesse des agents économiques. Il est constitué d'
Développement
- Le document décrit la répartition du patrimoine parmi les ménages français en 2010. Le tableau associe les proportions cumulées des ménages (classés par richesse décroissante) à la part cumulée du patrimoine qu'ils détiennent.
- Il apparaît que le patrimoine est
fortement concentré puisque les 10 % des ménages les plus riches possèdent près de la moitié du patrimoine total (48 %), alors que les 20 % les plus pauvres ne possèdent quasiment rien, puisque leur part est inférieure à 1 % du patrimoine global. - En haut de la distribution, l'écart entre la part des 10 % des ménages les plus riches et les 10 % suivants est de 17 points. La moitié des 20 % des plus riches possède un patrimoine qui ne représente qu'à peine le tiers de la tranche la plus riche. Pour la tranche inférieure, celle comprise entre 20 et 30 % les plus riches, la part du patrimoine globale n'est que de 12 %, puis 9 % pour la tranche suivante, et 7 % pour atteindre la médiane de la population.
- Ainsi la concentration du patrimoine s'observe surtout pour la partie des ménages la plus riche, et dans une moindre mesure pour la suivante mais les parts des ménages suivants décroissent de façon très rapide, pour devenir insignifiantes pour les 20 % des ménages les plus pauvres, avec moins de 1 % du patrimoine global.
Conclusion
En 2010 en France,
Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire
Introduction
Les
I. Les conflits sociaux sont facteur d'intégration sociale
- La participation à un conflit social exprime une volonté de marquer son appartenance à des
normes etvaleurs caractéristiques d'ungroupe social . L'opposition, l'adversité sont autant d'éléments source d'une plus forte solidarité entre les membres d'un groupe. Un conflit social est donc un moyen de renforcer les liens de soutien et d'entraide entre les membres d'un groupe, et donc de conforter sa cohésion autour d'objectifs communs (document 2). En outre, l'action collective est un moment desocialisation important au cours duquel les membres d'un collectif intériorisent desnormes et desvaleurs collectives et développent unsentiment d'appartenance . Ainsi, le mouvement de mai 1968 aurait contribué à créer une « génération 1968 » (document 1). - De même, les conflits du travail sont un moyen pour renforcer la
solidarité au sein de l'entreprise entre les salariés, notamment au sein des grandes entreprises (document 3). Ainsi, selon Marx, la prise de conscience de leursintérêts communs permet aux ouvriers de se constituer en une véritableclasse sociale .
II. Les conflits sociaux sont source de cohésion sociale
- On observe une relation forte entre la proportion d'entreprises ayant connu une
grève et la proportion d'entreprises ayant engagé unenégociation en 2009 selon différentes branches professionnelles. Globalement, plus la proportion d'entreprises ayant connu une grève est forte plus la proportion d'entreprises ayant engagé une négociation est élevée. Ainsi, 38,8 % des entreprises de 500 salariés et plus ont connu un arrêt collectif de travail et 93,6 % des entreprises de cette taille ont engagé des négociations en 2008, alors que 5,4 % des entreprises de 50 à 199 salariés ont connu un arrêt collectif de travail et 42,9 % des entreprises de cette taille ont engagé une négociation. En outre, on constate une corrélation positive entre la proportion d'entreprises ayant connu un arrêt de travail et le taux d'aboutissement des négociations en accord (document 3). Les conflits sociaux contribuent donc au processus derégulation sociale (processus de production de normes) et à l'émergence decompromis entre des groupes auxintérêts divergents . - Ainsi, de façon paradoxale, les conflits sociaux ont une fonction de
stabilisation et derésolution des oppositions (document 2). Par exemple, mai 1968 a permis que s'engagent des négociations à l'issue desquelles des avancées sociales ont eu lieu et a contribué à modifier durablement l'ordre social et culturel par la reconnaissance de certains mouvements (féministes, écologistes), d'où un renforcement de la cohésion sociale
Conclusion
Les conflits sociaux sont l'expression d'opposition de désaccords entre des acteurs sociaux. Ils contribuent néanmoins à la