Temps, mouvement et évolution
pchT_1309_07_00C
Comprendre
15
CORRIGE
France métropolitaine • Septembre 2013
Exercice 1 • 5 points
Présentation de l'ascenseur spatial

ph© Mondolithic Studios/Novaprix
L'ascenseur spatial a été envisagé dans les années 1970 comme alternative aux lanceurs classiques de satellites que sont les fusées et navettes spatiales. Dans certains ouvrages, l'ascenseur culminerait à l'altitude de 36 000 kilomètres au-dessus du sol. Cette hauteur n'est pas due au hasard. En effet, un satellite en orbite équatoriale à cette altitude apparait immobile au-dessus d'un point de l'équateur : c'est un satellite géostationnaire.
La particularité de l'orbite géostationnaire suggère une façon de relier le sol et l'espace : il suffit de laisser pendre un câble d'un satellite géostationnaire. Ce dernier restera toujours à l'aplomb du même point de la surface terrestre d'où l'on pourra construire une base de départ de cabines qui escaladeront le câble, transportant des satellites directement jusqu'à l'orbite géostationnaire en quelques jours, environ cinq selon certaines hypothèses retenues. Et inversement les satellites en fin de vie pourraient être redescendus par l'ascenseur et récupérés sur Terre.
Comment déployer le câble depuis l'espace ? La réponse semble simple : il suffit de dérouler une bobine de câble préalablement mise en orbite géostationnaire.
Mais il y a un problème. Sur la partie basse du câble, l'attraction terrestre dépasse la force centrifuge due à son mouvement de rotation autour de la Terre. Conséquence : le câble est irrémédiablement tiré vers la Terre et ne peut maintenir sa position initiale. Pour pallier ce problème, il suffit de déployer le câble simultanément dans deux directions opposées, c'est-à-dire vers la Terre et vers l'espace.
Dans ce cas, l'astuce consiste à ce que la partie supérieure du câble « retienne » la partie inférieure.
L'ascenseur spatial permettrait aussi d'utiliser l'énergie de rotation de la Terre pour lancer des sondes depuis l'orbite géostationnaire vers des orbites plus hautes. La vitesse orbitale tout en haut de l'ascenseur serait si grande qu'un satellite qui y serait largué n'aurait pas besoin de moteur pour échapper à l'attraction terrestre. Vénus, Mars, Jupiter et même la sortie du système solaire seraient accessibles sans énergie supplémentaire que celle requise pour atteindre l'orbite géostationnaire.

D'après « The orbital tower : a spacecraft launcher using the Earth's rotaional energy », article original de Jérôme Pearson en 1975, et https://blog.belial.fr/post/2010/04/18/Ascenseur-vers-l-espace, article de R. Lehoucq.
Vitesse de libération et vitesse orbitale

Le graphe ci-dessus représente la vitesse de libération VL et la vitesse orbitale VO d'un point de l'ascenseur spatial en fonction de l'altitude z.
Vitesse de libération VL : vitesse minimale à communiquer à un projectile non motorisé dans le référentiel géocentrique (référentiel lié au solide imaginaire contenant le centre de la Terre et 3 étoiles éloignées) pour qu'il puisse s'échapper de l'attraction terrestre. Elle dépend de son altitude initiale z.
Vitesse orbitale VO d'un point de l'ascenseur spatial : vitesse, par rapport au référentiel géocentrique, qu'il possède sur son orbite dans une direction perpendiculaire au fil de l'ascenseur.
1. Pourquoi utiliser un satellite géostationnaire pour ce projet ?
2. L'ascenseur spatial
- la Terre de rayon RT
= 6,4 × 103 km - le satellite géostationnaire en orbite à l'altitude h de « 36 000 km »
- le câble reliant le satellite géostationnaire à la Terre
- la cabine de l'ascenseur à un altitude h= 20 000 km
- le vecteur vitesse ascensionnelle
de la cabine le long du fil ainsi que son vecteur vitesse orbitale
. (0,25 point)
. Montrer que cette expression est cohérente avec l'allure de la courbe de vitesse orbitale dans le document 2. (0,25 point)
Notions et compétences en jeu
Extraire des informations • Connaître les lois de Kepler • Connaître les lois de Newton • Connaître les propriétés des mouvements circulaires • Schématiser une situation.
Conseils du correcteur
Partie 1
Partie 2
1. Pourquoi utiliser un satellite géostationnaire ?
1 Extraire des informations
Un satellite géostationnaire est un satellite stationnaire par rapport à la Terre. D'après le document 1 : « […], un satellite en orbite équatoriale à cette altitude apparaît immobile au-dessus d'un point de l'équateur […] ». Le satellite est donc immobile dans le référentiel terrestre : sa vitesse est nulle.
Dans le référentiel géocentrique, il tourne avec la même période que la Terre c'est-à-dire 24 h. Sa vitesse est, d'après le document 2 et par lecture graphique, vO
2 Utiliser la deuxième loi de Kepler
La deuxième loi de Kepler dit que le satellite balaie des aires égales pendant des intervalles de temps égaux. Si la trajectoire est circulaire, le satellite parcourt donc des arcs de cercle de longueurs égales pendant des intervalles de temps égaux. Sa vitesse est donc constante. Le mouvement du satellite est circulaire uniforme.
Notez bien
Un vecteur centripète est dirigé vers le centre du cercle.
3 Connaître les propriétés des mouvements circulaires uniformes
Par propriété d'un mouvement circulaire uniforme, l'accélération est centripète et sa valeur est telle que où R est le rayon de la trajectoire.
Ici, v est constante donc est centripète et constante.
D'autre part, le satellite n'est soumis qu'à la force de gravitation exercée par la Terre. Cette force est dirigée vers la Terre : elle est centripète. Elle est donc colinéaire au vecteur accélération, ce qui est conforme avec la deuxième loi de Newton qui dit que .
4 Établir la relation entre vitesse et période
Le satellite décrit un cercle de périmètre d
Il parcourt ce cercle en une durée TGéo.
Sa vitesse est donc :
5 Formuler une hypothèse
Pour
2. L'ascenseur spatial
1 Schématiser une situation

2 Définir l'allure d'une courbe
On a donc une relation de la forme vO= a +bz avec a et b constants puisque RT et TGéo le sont. Le graphe représentant vO en fonction de z est donc une droite, ce qui est conforme au document 2. De plus a et b sont positifs. La droite est donc croissante et son ordonnée à l'origine est positive.
Attention
Dans le système international, les vitesses se calculent en m/s.
3 Extraire des informations
D'après le document 1, la durée de parcours est t
h
On peut donc calculer la vitesse moyenne ascensionnelle :
4 Comparer des données
Par lecture graphique sur le document 2, quand h
vO
5 1. Faire une lecture graphique
Pour échapper de l'orbite terrestre, il faut que la vitesse orbitale soit au moins égale à la vitesse de libération. D'après le document 2, cela se produit quand l'altitude est au moins égale à celle du point de concours des courbes soit :
2. Calculer une énergie cinétique
Quand il est en orbite géostationnaire, un satellite a une vitesse orbitale de vO
Cette énergie supplémentaire peut être communiquée au satellite par un moteur annexe.