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La chanson des loisirs

D'après France métropolitaine • Juin 2015

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La chanson des loisirs

DOCUMENT La Chanson des loisirs (Paroles et musique de Jean Villard-Gilles, 1936)

Ah ! Qu'elle était longue la semaine

Sans débrayer1, sans repos, sans espoir.

Mais aujourd'hui, voici la vie meilleure

L'usine n'est plus la prison,

On peut rêver d'air pur et d'horizon

Et de bonheur dans la maison.

Hardi2 ! les gars, voici les quarante heures

À nous l'espace au cours du bel été

Hardi ! les gars car la vie est meilleure

Au bon vent de la liberté !

Hardi ! les gars car la vie est meilleure

Au bon vent de la liberté !

Été 36, sur la route des vacances en images et en chansons, Martin Pénet, Omnibus, 2006.

1. Sans débrayer : sans pause.

2. Hardi : Allons ! En avant !

1. En quelle année et par qui cette chanson a-t-elle été composée ?

▶ 2. Précisez quelle alliance politique remporte les élections législatives cette année-là en France. Qui devient président du Conseil ?

▶ 3. Dans quel état d'esprit sont les ouvriers des usines à ce moment-là ? Justifiez votre réponse en citant trois expressions du texte.

▶ 4. À l'aide de ce document et de vos connaissances, indiquez au moins trois mesures sociales prises par le gouvernement.

▶ 5. La chanson est publiée dans un ouvrage intitulé Été 1936, sur la route des vacances en images et en chansons. Expliquez l'ambiance qui règne en France pendant les mois de juillet et août 1936. En quoi justifie­-t-elle le titre choisi par Martin Pénet ?

Les clés du sujet

Comprendre le document

Le document est une chanson composée par Jean Villard-Gilles, poète et musicien suisse. Parce qu'elle évoque la vie quotidienne des ouvriers, elle est le reflet d'une époque. Elle témoigne de ce que pensent les ouvriers, elle traduit le point de vue des classes populaires.

Répondre aux questions

 1. Ne confonds pas la date où la chanson a été composée et l'année où elle a été publiée par Martin Pénet.

 2. Quels sont les trois principaux partis de gauche dans les années 1930 ? Ne limite pas ta réponse aux sigles des partis : donne la signification des sigles et précise la tendance politique de ces partis.

 3. Appuie-toi sur les mots que l'auteur répète. Utilise aussi l'opposition entre les deux premiers vers et les suivants.

 4. Lis bien les paroles de la chanson, les réponses s'y trouvent. Cite les vers qui indiquent les mesures sociales. À quoi peut rêver l'ouvrier ? Qu'évoquent l'air pur et l'horizon du vers 5 ?

 5. À quoi correspondent pour toi les congés payés ? Dans quel état d'esprit es-tu quand arrivent les mois d'été ? Pourquoi ?

Corrigé

▶ 1. Cette chanson a été composée en 1936, l'année de la victoire du Front populaire.

Info +

La SFIO est le nom du parti socialiste. Elle est rebaptisée PS (Parti socialiste) en 1969.

▶ 2. L'alliance politique qui remporte les élections législatives cette année-là en France est le Front populaire, alliance du parti radical, de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) et du PCF (Parti communiste français). Léon Blum devient président du Conseil.

▶ 3. Les ouvriers des usines sont alors heureux, satisfaits d'avoir obtenu des réformes en leur faveur ; ils se sentent comme libérés. « La vie est meilleure » est-il dit à trois reprises. « L'usine n'est plus une prison ». « Le vent de la liberté » souffle sur elle. Désormais, les ouvriers ont de « l'espoir ».

▶ 4. Le document permet de citer deux mesures sociales prises par le gouvernement :

la loi des quarante heures hebdomadaire évoquée clairement dans le vers 7 ;

les congés payés suggérés par les rêves d'air pur, d'horizon et de bonheur à la maison (vers 5 et 6) et, a contrario, par la référence à l'absence de repos avant la réforme (vers 2).

Les connaissances permettent de citer aussi :

les conventions collectives ;

le droit syndical dans l'entreprise ;

la hausse des salaires de 7 à 15 %.

Info +

À côté de la plage du Touquet, très prisée de la bourgeoisie, les ouvriers viennent profiter de celle, voisine, de Berck.

▶ 5. Pendant l'été 1936, l'ambiance est festive, la joie s'empare des ouvriers français qui bénéficient de leurs premiers congés payés. Comme le suggère le titre choisi par Martin Pénet, ce sont leurs premières vacances. Beaucoup prennent la route, souvent à vélo, pour aller sur les plages de Normandie ou de la côte d'Opale, dans le nord de la France.

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