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La conquête de l'espace : un enjeu géopolitique majeur ?

Amérique du Nord, mai 2024 • Jour 1

dissertation

La conquête de l’espace : un enjeu géopolitique majeur ?

2 heures

10 points

Intérêt du sujet • Commencée sous la guerre froide, la conquête spatiale s’est accélérée depuis les années 2010 avec la multiplication d’acteurs publics et privés. Renvoyer des humains sur la Lune, puis se rendre sur Mars sont devenus des objectifs pour affirmer sa puissance.

 

 La conquête de l’espace : un enjeu géopolitique majeur ?

 

Les clés du sujet

Analyser le sujet

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Dégager la problématique

La conquête spatiale est nécessaire à la puissance, au niveau mondial.

Les rivalités dans l’espace se manifestent sous différentes formes.

La géopolitique y impose un dialogue entre les différentes puissances.

Construire le plan

L’expression « enjeu géopolitique » et le déséquilibre entre les différentes phases chronologiques amènent à privilégier un plan thématique.

I. Un espace de convoitises

Comment la mondialisation a-t-elle fait de l’espace un enjeu géopolitique ?

Pourquoi la conquête spatiale est-elle associée à la guerre froide ?

II. Un espace de coopérations

Quels sont les États et les entreprises qui participent à la conquête spatiale ?

Comment ces États collaborent-ils face aux défis liés à la conquête de l’espace ?

III. Un espace de rivalités

Comment les États-Unis et la Chine s’y opposent-ils ?

Quelle est la nature des tensions et des conflits entre les différents acteurs ?

Les titres et les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.

Introduction

[Accroche] À la fin de l’année 2023, la station spatiale chinoise en orbite Tiangong transmettait pour la première fois une photo. [Présentation du sujet] La puissance passe désormais par la conquête de nouveaux territoires, dont l’espace, que l’on définit comme le territoire au-delà de l’atmosphère, à partir de 100 kilomètres de la surface terrestre. Depuis la guerre froide, la conquête de l’espace apparaît comme un moyen d’affirmer sa supériorité sur les autres grandes puissances. Mais au xxie siècle, cette conquête est un enjeu géopolitique qui dépasse le seul cadre symbolique puisque les acteurs s’y multiplient et toute une partie du système de géolocalisation repose sur les satellites. [Problématique] Entre dialogue et confrontation, comment la conquête de l’espace est-elle devenue un enjeu géopolitique majeur pour les grandes puissances ? [Annonce du plan] Depuis la guerre froide, l’espace incarne un champ de puissance dont l’importance s’est renforcée avec la mondialisation [I]. En outre, les défis qui s’y présentent appellent une réponse collective [II], mais les rivalités entre les grandes puissances s’y accentuent [III].

Le secret de fabrication

Si vous rencontrez des difficultés à formuler une problématique, reprenez la question de la dissertation en la renforçant. Ici, vous vous appropriez le sujet car vous affirmez certes que l’espace est conflictuel, mais vous montrez aussi que la géopolitique suppose un dialogue constant, encore plus pour les nouveaux espaces de conquête.

I. Un espace de convoitises

1. La conquête, au cœur de la mondialisation

La maîtrise de l’espace est nécessaire à la puissance des États, mais seulement onze pays sont reconnus comme des puissances spatiales. Les États-Unis concentrent 60 % des budgets spatiaux mondiaux et 80 % de l’activité militaire spatiale. D’autres pays se lancent dans la conquête spatiale, comme l’Inde qui a créé une agence spatiale de défense en 2018-2019.

Aujourd’hui, 1 800 satellites sont en orbite et servent au renseignement, notamment militaire, à la communication, à la navigation par GPS et aux prévisions météorologiques. Pour renforcer ces domaines, Elon Musk espère pouvoir fournir, avec Starlink, une couverture Internet haut débit sur toute la planète grâce à 12 000 satellites.

2. La conquête, au fil de l’histoire

Pendant la guerre froide, l’espace devient un « champ de bataille » symbolique entre les Américains et les Soviétiques. En 1957, ceux-ci prennent l’avantage en mettant en orbite le premier satellite, Sputnik, puis envoient le premier homme dans l’espace, Youri Gagarine, en 1961.

Les États-Unis y répondent avec le lancement de la mission Apollo : Neil Armstrong et Buzz Aldrin marchent sur la Lune en juillet 1969. Washington continue à augmenter les budgets et inaugure, sous Ronald Reagan (1981-1989), l’« initiative de défense stratégique » (IDS) afin de mettre en place un bouclier spatial antimissile protégeant le territoire américain.

mot clé

Surnommée « guerre des étoiles », l’IDS est un projet de système capable d’intercepter des missiles ennemis par une action commune menée depuis le sol et l’espace.

[Transition] L’espace apparaît comme l’un des derniers espaces de conquête qui attise les convoitises mais impose aussi un dialogue entre acteurs.

II. Un espace de coopérations

1. De multiples acteurs

Une soixantaine de pays ont une agence spatiale, mais leurs stratégies s’avèrent différentes. L’Inde, par exemple, programme des envois de sondes spatiales sur Mars et un recueil d’échantillons lunaires, puis prépare une mission à destination de Vénus. Elle devrait effectuer un premier vol dans l’espace avec ses astronautes (les vyomanautes) en 2025.

conseil

Contrairement à un devoir d’histoire, vous pouvez ici parler d’une action programmée dans un futur proche.

Les acteurs privés ont toujours été impliqués dans la conquête de l’espace, notamment en exerçant des fonctions de sous-traitants pour la NASA. On parle désormais de New Space pour désigner le mouvement lié à l’émergence d’une industrie spatiale d’initiative privée, incarnée par Jeff Bezos avec Blue Origin et Elon Musk avec Space X.

2. Des défis à résoudre collectivement

La pression humaine sur l’espace provoque une pollution, caractérisée par une prolifération de débris spatiaux, entraînant des risques de collision pour les satellites. Les astronomes alertent, pour leur part, sur la pollution lumineuse causée par ces méga-constellations de satellites.

Ces défis impliquent une gouvernance mondiale, mais celle-ci est dominée par les grandes puissances, notamment les États-Unis. Pourtant, en 1967, l’article 1er du Traité de l’espace établissait que l’exploration et l’utilisation de l’espace devaient se faire dans l’intérêt de tous les pays, peu importe leur niveau de développement.

[Transition] La conquête de l’espace se fait donc dans un cadre peu régulé, qui ne permet pas de fixer des règles communes ni d’y limiter les conflits.

III. Un espace de rivalités

1. Les stations spatiales

La Station spatiale internationale (ISS) apparaît comme l’un des projets de recherche internationaux les plus aboutis. Elle est lancée par les États-Unis, rejoints par la Russie après la guerre froide, en 1993. L’assemblage de la station se termine en 2011. Elle permet de réaliser des expériences scientifiques en apesanteur. Le Français Thomas Pesquet y a effectué deux missions en 2016 et 2021.

La Chine a été exclue du programme de l’ISS. Pékin a donc créé sa propre station spatiale, Tiangong, dont l’assemblage s’est terminé en 2022. Cinq équipages de trois taïkonautes s’y sont déjà succédé pour des périodes de six mois.

conseil

Efforcez-vous d’employer le terme adapté au pays : taïkonaute (Chine), astronaute (États-Unis), spationaute (France), cosmonaute (Russie), vyomanaute (Inde).

2. Entre compétition et confrontation

Ces tensions entraînent une militarisation de l’espace­, incarnée par une reprise des recherches sur les capacités anti-missiles. Les États-Unis ont donc créé en 2019 la Space Force, chargée de conduire des opérations militaires dans l’espace. Russie, Chine, Australie et Allemagne ont aussi des forces armées dédiées exclusivement à l’espace.

Le prochain défi géopolitique, entre la Chine et les États-Unis, est de retourner sur la Lune. Pékin envisage de rejoindre la face cachée de la Lune et est aujourd’hui la seule à en avoir rapporté des échantillons. Le pays espère y envoyer son premier taïkonaute pour 2032, ce qui pousse les États-Unis à y organiser un retour pour 2026.

Conclusion

[Réponse à la problématique] La conquête spatiale est donc bien un défi géopolitique majeur, qui s’est accentué ces dernières années en raison de la multiplication des acteurs, des moyens engagés et des rivalités qui s’y dessinent. [Ouverture] C’est le dernier espace de conquête avec les mers et les océans ; il importe donc d’y fixer des règles communes pour en permettre un usage raisonné.

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