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La France peut-elle être une puissance de premier plan dans la gouvernance climatique mondiale ?

Sujet d’oral

La France peut-elle être une puissance de premier plan dans la gouvernance climatique mondiale ?

Présentation, suivie d’un entretien

20 min

20 points

Intérêt du sujet • Cette étude permet de mettre en lumière l’articulation entre le changement climatique global et la géopolitique mondiale. Il porte un éclairage sur le rôle de notre pays dans les institutions internationales qui tentent d’agir pour l’environnement et notamment contre le réchauffement climatique.

 

1. Présentation d’une question 10 min

Les titres en couleur mettent en évidence la structure de la présentation.

Introduction

[Accroche] La notion de gouvernance climatique mondiale a été officiellement reconnue en 1992 à Rio, dans la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Elle est définie ainsi : « somme des organisations, des outils politiques, des mécanismes financiers, des lois, des procédures et des normes qui régulent les processus de protection environnementale ». La France participe à cette mise en œuvre de politiques environnementales à l’échelle mondiale. [Présentation du sujet] Notre pays est une puissance moyenne à vocation mondiale qui tente de peser sur les décisions internationales. Elle participe à la gouvernance climatique mondiale notamment dans le but de lutter contre les changements climatiques. [Formulation de la problématique] Mais la France est-elle en mesure d’être une puissance de premier plan dans la gouvernance climatique mondiale ? [Annonce du plan] Je montrerai que la question environnementale est un sujet dont la France s’est saisie depuis longtemps [I]. Elle tente d’imposer sa voix à l’échelle internationale [II], mais son poids géopolitique reste pour le moment insuffisant pour s’imposer comme une véritable puissance verte [III].

I. La France, un pays précurseur de la cause environnementale

Dès les années 1960 et 1970, la France se préoccupe d’environnement en créant ses premiers parcs nationaux. À cette époque, alors que la croissance économique augmente la pression des sociétés sur leurs milieux, la prise de conscience, d’abord sociale et scientifique, de la vulnérabilité de notre planète, devient politique. Le premier ministère de l’Environnement apparaît en France en 1971.

À l’échelle mondiale, la France tente déjà de faire entendre sa voix : dès 1970, le président Georges Pompidou prononce à Chicago un discours sur les dangers de la pollution et affirme son souhait de préserver les espaces naturels. En 1979, des scientifiques français participent à la première conférence internationale sur le climat. En 1988 naît le GIEC.

à noter

Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été créé à la demande du G7, groupe des pays les plus industrialisés dont la France est à l’origine.

II. Un acteur de la gouvernance climatique mondiale

La France est présente au sommet de la Terre à Rio en 1992, aux conférences des parties (COP) depuis 1995. À Kyoto en 1997 elle s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (d’au moins 5 %).

Sous la présidence de Jacques Chirac, la France tente d’assumer son leader­ship dans la lutte contre le réchauffement planétaire. Lors de l’ouverture du sommet de la Terre en 2002 à Johannesburg, le président interpelle l’assemblée, je cite : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »

L’accord de Paris en 2015 marque un tournant, car il engage tous les pays du monde à maintenir le réchauffement sous la barre des 2 °C d’ici à 2100. Lorsque Donald Trump décide, en 2017, de retirer les États-Unis de cet accord, Emmanuel Macron appelle les scientifiques américains à venir travailler en France et détourne le slogan de campagne du président américain : Make our planet great again.

III. Une « puissance moyenne » dans une gouvernance climatique à construire

La question climatique n’est pas encore une préoccupation centrale de la géopolitique mondiale. Les grandes puissances ne parviennent pas à respecter leurs engagements pris lors des COP, tandis que les puissances émergentes ne souhaitent pas renoncer à leur modèle de développement.

Face à ces freins, le poids de la France reste faible. Elle ne peut que dénoncer le climatoscepticisme de certains et les hésitations de ses homologues. C’est surtout à l’échelle européenne (Pacte vert) que la France est l’un des acteurs majeurs d’une politique climatique internationale volontariste.

à noter

La Commission européenne a adopté en 2021 une série de propositions visant à adapter les politiques de l’UE en matière de climat, d’énergie, de transport et de fiscalité pour réduire les émissions de GES.

Conclusion

[Bilan] Ainsi, la gouvernance climatique mondiale reste encore à construire tant les intérêts propres à chaque pays priment encore sur l’intérêt collectif. La France ne réussit pas à tenir un rôle de leader dans la lutte contre le réchauffement planétaire. C’est à l’échelle européenne qu’elle reste la plus active, sans pour autant prendre la direction des opérations. La COP 21 demeure le seul moment où elle a vraiment pesé sur les débats. [Ouverture] Notre pays est cependant engagé dans la cause environnementale. La France a mis en place en 2019 une Commission citoyenne sur le climat afin de proposer des mesures pour réduire de 40 % nos émissions de GES d’ici 2030. Ce qui prouve que c’est encore à l’échelle nationale qu’elle reste la plus efficace.

Support écrit

En préparant ce schéma à l’attention du jury, vous mettez en évidence les actions de la France pour la protection de l’environnement à toutes les échelles. Ainsi vous ouvrez le sujet afin d’initier la discussion lors du 2e temps.

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2. Échange avec le candidat 10 min

Voici des exemples de questions que le jury pourrait poser à la suite de votre présentation, ainsi que des réponses possibles.

Vous évoquez le développement durable, pourriez-vous nous rappeler la définition de cette notion ?

Le développement durable est un concept élaboré par le rapport Brundtland en 1987, avant le sommet de la Terre à Rio. Voici comment il est défini : « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Il doit être socialement équitable, économiquement viable et respecter l’environnement.

conseil

Vous pouvez utiliser certains termes sans les définir, mais il faut les maîtriser ! Le jury sera tenté de vous demander des éclairages que vous pourrez lui fournir. Réussir un oral est aussi une question de stratégie.

Dans votre présentation, vous parlez plutôt de « changements climatiques » que de « réchauffement climatique », pouvez-vous nous dire pour quelle raison ?

L’accumulation de GES dans l’atmosphère entraîne un réchauffement planétaire, c’est indéniable. Mais toutes les zones climatiques ne sont pas touchées de la même manière : les zones polaires se réchauffent deux fois plus vite que le reste du globe et la hausse des températures ces cent dernières années n’est pas continue. L’ONU comme le GIEC utilisent donc plus souvent le terme de « changements climatiques », incluant l’action des humains.

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