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Histoire
Une nouvelle place dans le monde
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Une nouvelle place dans le monde
La France : une nouvelle place dans le monde
question problématisée
Intérêt du sujet • Même si la France connaît des « années noires » pendant la guerre, elle est reconnue vainqueur et reconstruit sa puissance dans le nouvel ordre mondial dominé par les deux Grands.
Quelle est la place de la France dans le monde de l'après-guerre (1945-1970) ?
Les clés du sujet
Analyser le sujet
Dégager les enjeux du sujet
Le sujet porte sur la « place » de la France, c'est-à-dire son rang dans le concert des nations. Cette place est à évaluer en matière de moyens militaires, politiques et économiques. Cependant, appuyez-vous sur le contexte de nouvel ordre mondial (guerre froide et décolonisation), des Trente Glorieuses et de la construction européenne pour mieux expliquer cette place.
La place de la France dépend également de ses héritages et de ses moyens institutionnels. Ils en sont la base qu'il faut décrire. Ces moyens sont aussi un élément d'explication à ne pas négliger.
Organiser la réponse
La place est à évoquer pendant une période de 25 ans (1945 à 1970). N'ignorez pas cette chronologie. L'énoncé invite cependant à évaluer la place « dans le monde » et non durant la période. Suivez donc plutôt un plan analytique. Celui-ci a en outre l'avantage de correspondre aux objectifs du programme.

Les titres et les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.
Introduction
[Accroche] En 1945, La France compte parmi les États vainqueurs de la guerre. [Problématique] Quelle place occupe-t-elle dans le monde des années 1945-1970 ? [Annonce du plan] Après avoir évalué ses héritages historiques et les institutions qu'elle adopte [I], nous évaluerons par secteurs son rang mondial [II] avant d'estimer les limites de son redressement [III].
I. Héritages et cadres institutionnels
1. L'honneur retrouvé d'un modèle
Pays vainqueur, la France sort de la guerre avec les honneurs. Elle a l'image d'un pays de résistants.
Elle préserve ainsi sa réputation de patrie des droits de l'homme qui inspire la déclaration universelle de 1948.
2. Les cadres constitutionnels
Par le rétablissement de la République (IVe), elle renoue avec la démocratie libérale. Cependant, son parlementarisme est instable.
En 1958, le général de Gaulle met en place une République présidentialiste (Ve) plus solide.
3. Ouverture et planification économique
Pour organiser sa reconstruction, la France procède par planification incitative. Libres, les entreprises privées sont aidées par l'État.
mot clé
La planification économique est un processus par lequel un État fixe les objectifs à atteindre et les moyens d'y parvenir. Elle peut être impérative ou incitative.
Avec l'aide du plan Marshall (1947-1952), la France s'intègre aux marchés sous contrôle américain ; elle coordonne ses activités avec ses voisins européens.
[Transition] Pays vainqueur, la France se réorganise solidement. Quelle place occupe-t-elle dans le monde ?
II. Une puissance réaffirmée
1. Membre permanent du Conseil de sécurité
La France détient l'un des cinq sièges de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle bénéficie donc du droit de veto.
Avec les États-Unis, l'URSS et le Royaume-Uni, elle fait partie du cercle fermé des grandes puissances.
2. Force militaire du bloc de l'Ouest
La France intègre l'alliance atlantique (Otan, 1949), organe militaire du bloc de l'Ouest.
Elle acquiert la maîtrise de l'arme nucléaire (1960) qu'elle ne partage qu'avec cinq autres pays durant la période 1945-1970.
3. Pays moteur de la CEE
La France participe activement à la fondation de la Communauté européenne. La CECA (1950) puis le traité de Rome (1957) établissent l'Europe des six dont la France, avec l'Allemagne, joue un rôle moteur.
Grâce à sa modernisation et à la CEE, elle profite des Trente Glorieuses pour atteindre des taux de croissance de 5 % et devenir la 4e puissance mondiale.
[Transition] La France est redevenue une puissance mondiale. Mais quelles limites n'en font qu'une puissance moyenne ?
III. Les limites du redressement
1. Sous la protection et l'influence américaines
La France ne peut pas se couper de l'alliance atlantique qui lui assure la protection des États-Unis. Son retrait du commandement intégré de l'Otan en 1966 n'y change rien : l'arme atomique n'est qu'une arme de dissuasion inutilisable dans un conflit conventionnel.
Dans le cadre de la guerre froide, elle reste donc sous la menace soviétique qui justifie la construction européenne.
2. Un empire démantelé
La France s'enlise dans de coûteuses guerres de décolonisation (Indochine, Algérie) qui écornent son image et pèsent sur ses équilibres budgétaires.
La décolonisation de l'Afrique noire se fait par voie de négociations. Cette approche permet à la France d'y préserver ses intérêts stratégiques et commerciaux par des clauses spécifiques.
3. L'envers de la réussite européenne
La construction européenne doit faire face à la concurrence de l'AELE et aux relations difficiles avec le Royaume-Uni.
à noter
L'AELE est une association de libre-échange créée en 1960 pour concurrencer la CEE.
Le succès européen conduit la France à céder à la communauté une part de sa souveraineté.
Conclusion
Le conseil de méthode
La conclusion n'a rien de formel. Elle consiste à donner une réponse brève mais claire à la problématique du sujet. Pour la formuler, reprenez les termes de la question en mode indicatif : « la place de la France… » ; ajoutez une caractéristique ou un qualificatif (« de premier plan »). En ouverture, déplacez la question traitée dans le futur du sujet (« quelle place dans les années de crise ? »).
[Réponse à la problématique] La place de la France dans le monde de l'après-guerre (1945-1970) est de premier plan, aussi honorable qu'elle pouvait paraître inespérée. [Ouverture] Mais saura-t-elle la préserver dans les années de crise (1970-1990) ?