La Première Guerre mondiale
histoire
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La Première Guerre mondiale
La Grande Guerre
question problématisée
Intérêt du sujet • En 1914, la guerre qui commence doit être courte et victorieuse. Quatre ans plus tard, les peuples en sortent épuisés et traumatisés. La « grandeur » du conflit ne fut pas ce qu'ils en attendaient.
Pourquoi le conflit de 1914-1918 fut-il désigné comme la « Grande Guerre » ? Après en avoir rappelé l'étendue spatiale et les principales étapes, mettez en évidence les caractéristiques qui en font un conflit sans précédent.
Les clés du sujet
Analyser le sujet
Dégager les enjeux du sujet
La réponse est dans la question : il faut justifier l'idée que la guerre de 1914-1918 fut « grande », clarifier le contenu de cette qualification et expliquer en quoi elle est adaptée à ce conflit.
Le plan donne une idée des justifications attendues. L'« étendue » renvoie au caractère mondial de la guerre, les « étapes » à sa durée, les « caractéristiques » la rendant « sans précédent » aux nouveautés liées au contexte.
Organiser la réponse
La consigne suggère de suivre un plan en deux parties. La première invite à exposer les grandes lignes chronologiques et géographiques de la guerre. Dans la seconde, vous mettrez en évidence les caractères distinctifs du conflit.

Les titres et les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.
Introduction
[Accroche] La guerre qui éclate en Europe en août 1914 se prolonge jusqu'en novembre 1918. Ceux qui la vivent la désignent vite comme étant la « Grande Guerre ». [Problématique] Quelles particularités justifient cette qualification ? [Annonce du plan] Après avoir rappelé l'étendue spatiale et les étapes du conflit [I], nous en présenterons les caractéristiques inédites [II].
à noter
L'expression « Grande Guerre » est attestée dès 1915. Elle est présente dans Le Petit Journal du 14 mars 1915, par exemple.
I. Une guerre longue et mondiale
1. Une guerre qui devait être courte et localisée
L'assassinat, le 28 juin 1914, de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, en Bosnie, déclenche un conflit entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie. Par le jeu des alliances, cette guerre s'étend bientôt à toute l'Europe.
Les belligérants pensent que la guerre restera localisée au continent, et chacun prévoit sa victoire rapide. Mais les ambitions de puissance, les revendications nationalistes et l'absence de décisions militaires sur le champ de bataille entraînent toute l'Europe dans un conflit de longue durée.
2. Une guerre qui se mondialise
La guerre s'étend aux colonies ; en Afrique des combats ont lieu. L'Empire ottoman et la Bulgarie rejoignent la Triplice tandis que l'Italie la quitte pour rallier la Triple Entente. Trois fronts se dessinent en Europe : en France à l'ouest, en Russie à l'est et dans les Balkans au sud.
à noter
La Triplice est une alliance qui unissait l'Allemagne à l'Autriche-Hongrie et l'Italie. Elle s'oppose à la Triple Entente composée de la France, la Russie et le Royaume-Uni.
L'océan Atlantique se transforme en champ de bataille naval. Le torpillage du paquebot Lusitania en 1915 sert de prétexte aux États-Unis pour entrer en guerre à partir de 1917. Dans le Pacifique, le Japon s'en prend à la marine allemande et la Chine prend parti pour la Triple Entente.
3. Une guerre longue et difficile
L'année 1914 est marquée par une guerre de mouvement : les armées se déplacent. À l'est, les Allemands stoppent l'attaque russe à la bataille de Tannenberg en août ; mais, à l'ouest, leur propre offensive est arrêtée lors de la bataille de la Marne en septembre. Les positions se figent durant l'hiver.
Les armées s'enterrent dans des tranchées qui forment des fronts continus infranchissables. Les grandes offensives (batailles de Verdun et de la Somme en 1916) sont meurtrières. C'est une guerre d'usure qui fait plier chaque armée sans réussir à provoquer la rupture.
Le conseil de méthode
Utilisez les mots techniques comme « guerre de mouvement » ou « brutalisation », mais ne vous contentez pas de les glisser dans votre développement. Montrez au correcteur que vous en connaissez le sens en proposant une définition (« les armées se déplacent ») ou en l'explicitant (« des comportements agressifs »).
L'année 1917 est cruciale. Dans toutes les armées, des mutineries éclatent. Les révolutions russes changent l'équilibre des forces : la disparition du front est permet aux Allemands de relancer la guerre de mouvement à l'ouest. Mais l'aide américaine assure un nouveau succès sur la Marne en août 1918 et provoque l'effondrement des puissances centrales.
[Transition] La guerre qui devait être courte est devenue planétaire et longtemps sans solution. Quelles particularités renforcent son caractère inédit ?
II. Une guerre brutale et totale
1. La violence d'une guerre industrielle et de masse
Issues de la révolution industrielle, des armes nouvelles sont utilisées : artillerie lourde, mitrailleuses, mines, chars, avions, gaz. Ce sont des armes destructrices, aux effets traumatisants. L'ampleur des dégâts est effrayante.
Dans les tranchées, les conditions de vie et de combat sont effroyables. La violence se banalise et génère une inédite brutalisation, à savoir des comportements agressifs, même après la guerre.
à noter
La brutalisation est une notion née de la banalisation de la violence, favorisant les comportements brutaux au sein de la société après le retour à la paix.
Les populations civiles deviennent des cibles. Minorité chrétienne au sein de l'Empire ottoman, les Arméniens sont victimes d'un génocide en 1915.
2. Une guerre mobilisant les civils
Les femmes servent dans les hôpitaux et remplacent les hommes dans les champs ou dans les usines, notamment d'armement.
Les enfants sont utilisés par la propagande. Leur représentation dans les médias sert à motiver les adultes invités à les protéger.
3. Une guerre totale
Au nom de la sécurité collective, les médias sont soumis à la censure. Ils relaient les informations des autorités politiques et militaires. Les soldats dénoncent un « bourrage de crâne ».
La guerre nécessite beaucoup d'argent. L'État lance des emprunts. Par souscriptions, les citoyens sont invités à participer à l'effort financier.
Toute la société est ainsi engagée dans une guerre devenue totale, mobilisant toutes les ressources des belligérants.
Conclusion
[Réponse à la problématique] Longue et mondiale, la guerre de 1914-1918 est « grande » par l'ampleur de la mobilisation qu'elle a entraînée. Jamais un conflit n'avait impliqué les sociétés aussi intensément. [Ouverture] Cette expérience favorise-t-elle le souhait qu'il n'y en ait plus jamais d'autre ?