France métropolitaine, mai 2022 • Jour 1
Sprint final
26
pchT_2205_07_00C
France métropolitaine, mai 2022 • Jour 1
exercice 2A
La physique du jonglage
Intérêt du sujet • Vous rêvez de maîtriser le jonglage ? Découvrez comment la physique peut décrire cet art du cirque.
L’art du jonglage est la plus ancienne des disciplines de cirque connue ; son origine remonte à l’Égypte ancienne. Le but de cet exercice est d’étudier le mouvement d’une balle lors d’une démonstration filmée.
On étudie, dans le référentiel terrestre supposé galiléen, le mouvement d’une balle de jonglage de masse m et de centre de masse C.
Donnée
Intensité de la pesanteur : g = 9,81 m · s–2.
Figure 1.
La figure 1 est extraite d’une vidéo au cours de laquelle une personne jongle avec plusieurs balles. On suit le mouvement d’une balle.
Dans cette étude :
on note (x ; y) les coordonnées de la position de C dans le repère (O ; x ; y) et (vx ; vy) celles de sa vitesse ;
les évolutions temporelles y(t) et vy(t) sont respectivement représentées sur les figures 2a et 2b qui font apparaître alternativement des phases notées ① et ② ;
à la date t = 0 s la balle, située à l’origine du repère, quitte pour la première fois la main du jongleur avec une vitesse initiale ;
lorsque la balle n’est pas en contact avec la main du jongleur, elle est en chute libre. Elle effectue alors un mouvement parabolique en passant d’une main à l’autre ; la réception et le lancer se font toujours en y = 0 m ;
la référence de l’énergie potentielle de pesanteur est choisie en y = 0 m.
Figure 2a. Courbe représentant y(t)
Figure 2b. Courbe représentant vy(t)
▶ 1. Décrire qualitativement, selon l’axe Oy, le mouvement de la balle lors de la phase ① à l’aide des figures 2a et 2b. (0,5 point)
▶ 2. Interpréter la figure 2a pour décrire le rôle de la main sur le mouvement de la balle lors de la phase ②. (0,5 point)
▶ 3. Justifier à l’aide de la deuxième loi de Newton, dans le cadre du modèle de la chute libre, que la valeur de la composante vx de la vitesse est constante et égale à la vitesse initiale v0x lorsque la balle n’est plus en contact avec la main du jongleur. (0,75 point)
▶ 4. Exprimer l’énergie mécanique initiale Em0 de la balle en fonction de sa masse m et des composantes v0x et v0y de la vitesse initiale dans le référentiel terrestre. (0,25 point)
Dans toute la suite de l’exercice, on ne s’intéresse qu’à la phase ①.
▶ 5. À l’aide d’un raisonnement énergétique appliqué lors de la phase ①, établir que l’expression de l’altitude maximale H atteinte par la balle s’écrit :
. (0,75 point)
▶ 6. Déterminer la valeur de H à partir de la relation précédente et d’une lecture graphique de v0y sur la figure 2b. Comparer le résultat à celui obtenu par lecture graphique de la figure 2a. (0,25 point)
▶ 7. Établir l’expression littérale de la coordonnée vy(t) du vecteur vitesse de la balle lors de la phase ①. (0,25 point)
▶ 8. Évaluer l’intensité de la pesanteur g à l’aide de la figure 2b lors de la phase ①. Commenter. (0,5 point)
▶ 9. Déterminer l’équation horaire y(t) du mouvement du centre de la balle lors de la phase ①. (0,25 point)
▶ 10. On note tair la durée pendant laquelle la balle est en l’air lors de la phase ①. Établir l’expression de tair en fonction de v0y et de g. En déduire que l’expression du temps de vol dans l’air d’une balle s’écrit :
. (0,5 point)
▶ 11. Calculer la valeur de tair en utilisant la valeur de H obtenue par lecture graphique de la figure 2a. Commenter. (0,5 point)
Les clés du sujet
Le lien avec le programme
Les conseils du correcteur
▶ 1. Sans faire de calculs, donnez une information sur la trajectoire et la vitesse de la balle. La phase 1 se décompose en deux parties.
▶ 3. Appliquez la deuxième loi de Newton à la balle dans le cas de la chute libre. Raisonnez uniquement selon l’axe (Ox) pour cette question.
▶ 4. Souvenez-vous que v0 = .
▶ 5. Appliquez la conservation de l’énergie mécanique entre l’origine O du mouvement et le sommet S de la trajectoire. Souvenez-vous aussi qu’au sommet S de la trajectoire, le vecteur vitesse est horizontal.
▶ 8. Faites le lien entre l’expression de la question 7 et la figure 2b entre t = 0 s et t = 0,78 s. Vous pouvez utiliser le coefficient directeur de cette droite.
▶ 10. Cherchez tair tel que y(tair) = 0 et utilisez l’expression de la question 5.
▶ 1. Décrire un mouvement selon un axe
En analysant la figure 2a, on constate que, de t0 = 0 s à t = 0,4 s, la coordonnée verticale y augmente. D’autre part, la figure 2b nous indique que, sur cet intervalle de temps, la coordonnée vy de la vitesse, d’abord positive, s’annule à t = 0,4 s. On déduit que, sur cette première phase, le mouvement est ascendant ralenti.
Selon le même raisonnement, en analysant la figure 2a, on constate que, de t = 0,4 s à t = 0,8 s, la coordonnée verticale y diminue. D’autre part, la figure 2b nous indique que, sur cet intervalle de temps, la coordonnée vy de la vitesse est négative à partir de t = 0,4 s. On déduit que, sur cette deuxième phase, le mouvement est descendant accéléré.
▶ 2. Décrire le rôle de la main sur le mouvement de la balle
D’après l’énoncé, au début de la phase 2, la réception de la balle se fait à y = 0 m. Ensuite, de t = 0,78 s à t = 0,95 s, la main amortit la balle. La main et la balle descendent ensemble avec une ordonnée négative. Puis, à l’instant t = 1,1 s, la main propulse de nouveau la balle vers l’autre main.
▶ 3. Établir l’expression d’une coordonnée de la vitesse
Nous étudions le système {balle de jonglage} dans le référentiel terrestre considéré galiléen.
Lorsque la balle n’est plus en contact avec la main du jongleur, on se place dans le cas du modèle de la chute libre : elle n’est soumise qu’à son propre poids tel que = .
Ainsi, on utilise la deuxième loi de Newton : .
Ici, on a , donc = .
On en déduit que = et, de là, que = .
Par projection sur l’axe (Ox) horizontal, on a donc : ax = gx.
Or le vecteur champ de pesanteur est vertical donc gx = 0.
On en déduit donc que ax = 0 m · s–2.
Sachant que ax = , on en déduit que vx = constante.
Cette relation étant valable quel que soit t, elle l’est aussi à l’instant initial pour lequel la coordonnée de la vitesse est notée v0x.
On en conclut que vx = constante = v0x.
▶ 4. Exprimer l’énergie mécanique initiale de la balle
Par définition, l’énergie mécanique initiale Em,0 s’écrit : Em,0 = Ec,0 + Epp,0 avec Ec,0 = et Epp,0 = mgy0.
Or, à t0 = 0 s, y0 = 0 m donc Epp,0 = 0 J. Ainsi, Em,0 = .
Sachant que v02 = v0x2 + v0y2, cette expression devient :
Em,0 = (v0x2 + v0y2).
▶ 5. Établir l’expression de l’altitude maximale de la balle
à noter
Cette question est très classique, savoir la traiter vous permettra de gagner des points.
La balle étant en chute libre, son énergie mécanique se conserve au cours du mouvement. Ainsi, elle se conserve entre l’origine O du mouvement et le sommet S de la trajectoire.
Ceci se traduit par l’égalité : Em,0 = Em,S.
D’après la question précédente, Em,0 = (v0x2 + v0y2).
Au sommet S, on a Em,S = Ec,S + Epp,S avec Ec,S = m(vSx2 + vSy2) et Epp,S = mgH.
Nous avons établi à la question 3 que vx = constante = v0x donc vSx = v0x. D’autre part, le vecteur vitesse au point S est horizontal, si bien que vSy = 0.
Ainsi, Ec,S = et Em,S = + mgH.
Par conservation de l’énergie mécanique, l’égalité Em,0 = Em,S s’écrit :
(v0x2 + v0y2) = + mgH
Ceci conduit à = mgH d’où , la relation de l’énoncé.
▶ 6. Calculer puis comparer des valeurs numériques
Sur la figure 2b, on lit que v0y = 4,00 m · s–1.
En utilisant la relation , on peut donc calculer :
0,815 m.
Sur la figure 2a, on lit H = 0,80 m.
Ces deux valeurs sont bien en accord.
▶ 7. Établir l’expression d’une coordonnée de la vitesse
Utilisons la relation de la question 3 : = .
Par projection sur l’axe (Oy) vertical ascendant, on a : ay = gy. Or le vecteur champ de pesanteur est vertical et vers le bas, d’où gy = – g. Donc ay = – g.
attention
L’axe vertical (Oy) est dirigé vers le haut et le vecteur vers le bas, d’où le signe « – ».
Sachant que ay = , on en déduit que vy(t) = –gt + K où K est une constante qu’il faut déterminer.
Cette relation étant valable quel que soit t, elle l’est aussi à l’instant initial pour lequel la coordonnée de la vitesse est notée v0y.
On en conclut que vy(t) = – gt + v0y.
▶ 8. Évaluer l’intensité de la pesanteur
D’après la relation précédente, vy(t) = – gt + v0y. Cette expression est confortée par l’allure du graphique de la figure 2b où la phase 1 est modélisable par une fonction affine.
Ainsi, déterminer la valeur de l’intensité de la pesanteur g revient à déterminer le coefficient directeur k de la droite (AB) tracée ci-dessous.
Considérons les deux points A (0,75 ; – 3,60) et B (0 ; 4,00) pour calculer k : k = = – 10,1 m · s–2.
Ainsi, on a : – g = – 10,1 d’où g = 10,1 m · s–2. Cette valeur est cohérente avec la valeur g = 9,81 m · s–2 donnée dans l’énoncé.
▶ 9. Établir une équation horaire du mouvement
D’après la relation précédente, on a : vy(t) = –gt + v0y.
Sachant que vy = , on en déduit que y(t) = – gt2 + v0y t + K′ où K′ est une constante qu’il faut déterminer.
Cette relation étant valable quel que soit t, elle l’est aussi à l’instant initial. La position initiale, notée y0, est y0 = 0, K′ vaut donc 0.
On en conclut que y(t) = – gt² + v0y t.
▶ 10. Établir l’expression du temps de vol de la balle
Chercher l’expression du temps de vol tair revient à chercher sa valeur telle que y(tair) = 0 m : 0 = – g tair² + v0y tair.
En factorisant, cette équation s’écrit tair × (– g tair + v0y) = 0. Elle a deux solutions : tair = 0 (la balle n’est pas lancée) ou – g tair + v0y = 0 (la valeur que nous cherchons).
On a donc : g × tair = 2 v0y d’où tair = .
On réutilise l’expression de la question 5, ; v0y = .
D’où : tair = = = = .
▶ 11. Calculer puis comparer des valeurs numériques
On utilise l’expression précédente pour calculer = 0,81 s.
Sur la figure 2a, la durée du temps de vol est la durée de la phase 1 du mouvement. On lit : tair = 0,78 s.
Ces deux valeurs sont en accord, l’écart pouvant s’expliquer par des incertitudes de lecture graphique.