La Terre, un astre singulier
Sciences
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sci1_2000_14_01C
La Terre, un astre singulier
La sphéricité de la Terre
Intérêt du sujet • Depuis longtemps l'humanité s'interroge sur les caractéristiques de sa planète : sa place dans l'univers, sa forme, son âge et sa constitution. La curiosité de l'homme a fait de lui un voyageur qui a cherché à se repérer, à se localiser et à mesurer ces caractéristiques.
Les Grecs de l'Antiquité attribuaient déjà à la Terre une forme sphérique, et Ératosthène (276-194 av. J.-C.) fut le premier à en calculer la circonférence. Dans tout ce qui suit, la Terre est assimilée à une sphère de rayon 6 371 km.
Partie 1. Repérage sur la sphère terrestre
Afin de se repérer à la surface de la sphère terrestre, on utilise des coordonnées géographiques (longitude, latitude).

▶ 1. Calculer la longueur d'un méridien terrestre.
▶ 2. À partir des informations du tableau ci-dessus :
a) indiquer les villes qui sont situées sur un même méridien ;
b) indiquer les villes qui sont situées sur un même parallèle.
▶ 3. On note O le centre de la Terre, et T, Q et T′ les villes Toronto, Quito et Toulouse. On note I le centre du parallèle passant par Toronto et Toulouse. Sur la figure 1.a du document 1, représentant la sphère terrestre, on a placé les points O, I, Q, T et T′.
Document 1Représentations graphiques permettant un repérage spatial sur la sphère
Figure a. Sphère terrestre
Figure b. Plan contenant l'axe des pôles et le point T
a) Donner la mesure, en degrés, des angles et .
b) Calculer la longueur de la portion de méridien reliant Quito à Toronto.
▶ 4. À l'aide de la figure b :
a) Préciser la longueur OT puis calculer la longueur IT.
b) En déduire la longueur du parallèle passant par Toulouse et Toronto.
c) Justifier, par un calcul, que la longueur de la portion de parallèle reliant Toulouse à Toronto est environ égale à 6 399 km.
▶ 5. Un système d'information géographique (SIG) donne les informations suivantes.
Distance Quito-Toronto : 4 891 km.
Distance Toulouse-Toronto : 6 230 km.
Pour un système d'information géographique, la distance entre deux points du globe est le plus court chemin qui les relie à la surface de la Terre.
Expliquer pourquoi les longueurs données par le SIG et celles calculées dans les questions 3 et 4 sont, dans un cas, très proches alors que, dans l'autre, elles ne le sont pas.
Partie 2. Les différents climats de la Terre
Document 2Les zones climatiques à la surface de la Terre
Source : planete-terre.tripod.com
Sur la carte du document 2, on constate que Quito et Libreville, qui sont à la même latitude, sont dans une zone chaude intertropicale. Pour Toronto, situé à la même longitude que Quito, la température moyenne annuelle est plus basse.
Afin d'expliquer ces différences climatiques, un élève a proposé comme hypothèse : « Il fait plus chaud à l'équateur qu'aux pôles parce que la Terre est plus proche du Soleil à l'équateur qu'aux pôles ».
Document 3Puissance solaire reçue par unité de surface en fonction de la latitude
Ph © Frédéric Hanoteau / Archives Hatier
Résultat observé pour un même éclairage de l'équateur (à gauche) et des pôles (à droite)

Tableau de correspondance entre la latitude et l'énergie solaire reçue par unité de surface
Source : www.ac-grenoble.fr
Document 4Puissance solaire reçue en fonction de la distance au Soleil (en unités astronomiques U.A., 1 U.A. = 1,5 × 108 km)
Source : planet-terre.ens-lyon.fr
▶ 6. À partir des connaissances acquises et des informations issues des documents 3 et 4, rédiger un paragraphe argumenté permettant à la fois d'expliquer qu'il fait plus chaud à l'équateur qu'aux pôles mais aussi d'invalider l'hypothèse émise par cet élève.
La justification des arguments pourra s'appuyer sur des schémas explicatifs.
Les clés du sujet
Comprendre les documents

Répondre aux questions
Coups de pouce
▶ 3, ▶ 4 et ▶ 5. Ces questions ne demandent pas de rédaction longue, il faut néanmoins expliquer brièvement les réponses trouvées et préciser les formules et calculs effectués. Utilisez le document 1 et n'hésitez pas à le compléter pour vos calculs et raisonnements.
Aide à la résolution de la question 6
Partie 1 • Repérage sur la sphère terrestre
▶ 1. Si nous assimilons la Terre à un cercle de rayon RT = 6 371 km, la longueur d'un méridien terrestre que l'on notera LM est la moitié de la circonférence de la planète, car le méridien est un demi-cercle imaginaire reliant les deux pôles : LM = π × RT = π × 6 371 ≈ 2,002 × 104 km.
▶ 2. a) Les villes se situant sur un même méridien ont la même longitude. On constate, d'après le tableau, que Quito et Toronto sont sur le même méridien.
b) Les villes se situant sur un même parallèle ont la même latitude. D'après le tableau, Libreville et Quito (latitude 0°) sont sur le même parallèle, de même, Toronto et Toulouse (latitude 44° N) sont sur le même parallèle.
▶ 3. a) Les mesures de ces angles s'obtiennent par le tableau :
= 44° représente la latitude de Toronto ; = 79° + 1° = 80° représente la somme des longitudes de Toronto et de Toulouse.
b) La longueur d'un arc de méridien comme est liée à LM, la longueur du méridien calculé à la question 1 par la relation :
= ⇔ = × = = 4 894 km.
▶ 4. a) OT représente le rayon de la Terre : OT = RT = 6 371 km.
Le conseil de méthode
La longueur du parallèle est la circonférence d'un cercle dont le rayon n'est pas celui de la Terre sauf pour le parallèle passant par l'équateur. La figure b du document 1 montre bien le rayon r = IT cherché. Utilisez le cosinus de l'angle dans le triangle rectangle OIT pour calculer r.
Pour calculer IT on utilise les relations dans les triangles dans le schéma b du document 1. OIT est un triangle rectangle en I. On a donc :
cos = =
D'où : IT = RT × cos .
Or = = 44° car ce sont deux angles alternes-internes formés par OT qui coupe les deux droites parallèles IT et OQ.
D'où finalement : IT = RT × cos = RT × cos 44° = 4 583 km.
b) On appelle LP la longueur du parallèle passant par T et T′. Ce parallèle est un cercle imaginaire de rayon r = IT = 4 583 km dont la longueur est donnée par la circonférence de ce cercle.
LP = 2 × π × r = 28 795 km = 2,880 × 104 km.
c) On appelle LTT′ la longueur de la portion de parallèle TT′. On peut écrire :
= ⇔ LTT′ = = = 6 399 km.
La longueur calculée est compatible avec la valeur donnée par l'énoncé.
▶ 5. Un SIG donne la distance la plus courte qui relie deux points sur la surface du globe, c'est-à-dire l'arc du grand cercle passant par ces deux points.
La valeur de la distance calculée entre Quito et Toronto ( = 4 894 km) est très proche de la distance donnée par le SIG (DQT = 4 891 km). Cette valeur est bien la longueur d'un arc de grand cercle passant par les deux villes : nous l'avons obtenu par le calcul d'un arc de cercle sur le méridien terrestre, un grand cercle sur la sphère terrestre. Ainsi la valeur de est quasiment égale à DQT.
En revanche, la valeur de la distance calculée entre Toronto et Toulouse (LTT′ = 6 399 km) s'éloigne de la distance donnée par le SIG (DTT′ = 6 230 km). Cette différence vient du fait que LTT′ n'est pas l'arc d'un grand cercle passant par ces deux villes, mais celui d'un parallèle qui ne correspond pas à la distance la plus courte qui sépare deux points sur une sphère.
Partie 2 • Les différents climats de la Terre
▶ 6. • D'après le graphique du document 4, la puissance reçue par les différentes planètes varie en fonction de leur distance au Soleil. Plus une planète s'éloigne du Soleil et plus la puissance reçue par m2 est moindre. Mais cette distance se mesure en unités astronomiques (U.A.), c'est-à-dire en multiple de 1,5 × 108 km, tandis que la différence entre les distances qui séparent l'équateur et les pôles du Soleil est de l'ordre du rayon terrestre (6 400 km), distance négligeable devant 1 U.A.
à noter
Le graphique du document 4 est réalisé sur des repères semi-logarithmiques. Il faut être vigilant lors de la lecture des valeurs sur l'axe des ordonnées.
À titre d'exemple, Mars reçoit environ 600 W ∙ m–2 de moins que la Terre, quand les pôles reçoivent 400 W ∙ m–2 de moins que l'équateur, ce qui est donc comparable. Pourtant, la planète rouge est plus éloignée du Soleil que la Terre (0,5 U.A. plus loin, c'est-à-dire des dizaines de millions de kilomètres). Les pôles, eux, ne sont situés que 6 000 km plus loin du Soleil que l'équateur. Il existe donc une autre raison aux différences d'énergies reçues entre le pôle et l'équateur que celle de leurs distances au Soleil. Ceci invalide l'hypothèse de l'élève.
On peut expliquer la différence de températures moyennes entre l'équateur et les pôles en se basant tout d'abord sur les résultats apportés par le modèle analogique de la Terre et du Soleil du document 3 (rayon de la lampe = rayon solaire ; sphère = Terre). Pour un même éclairage de ces deux régions, on constate que la puissance solaire reçue par l'équateur se répartit sur un disque restreint, tandis que cette même puissance se répartit sur une surface étirée bien plus grande aux pôles. La puissance reçue par m2 est donc plus élevée à l'équateur qu'aux pôles.
Le tableau du document 3 montre aussi que la puissance moyenne reçue par unité de surface est de 420 W ∙ m–2 à l'équateur (latitude 0°), mais elle diminue lorsque la latitude augmente, c'est-à-dire en se déplaçant vers le nord (latitude 89 °N). Cette puissance est en effet 57 fois plus faible sur les pôles.
L'énergie venant du Soleil – qui permet l'échauffement de la Terre – se répartit sur une surface de plus en plus grande en allant de l'équateur vers les pôles. Ceci explique la différence de la température moyenne annuelle sur la planète entre l'équateur et les pôles.