L&rsquo é chelle continentale
Corrigé
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Histoire
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Sujet zé ro
Extraits du discours prononcé par Winston Churchill au congrè s de La Haye (7 mai 1948)
« [&hellip ] Le mouvement pour l&rsquo unité europé enne, ainsi que le constate notre projet de rapport, doit ê tre un é lan positif, puisant sa force de notre sentiment commun des valeurs spirituelles. C&rsquo est l&rsquo expression dynamique d&rsquo une foi dé mocratique basé e sur des conceptions morales et inspiré e par le sentiment d&rsquo une mission. Au centre de notre mouvement il y a l&rsquo idé e d&rsquo une charte des droits de l&rsquo Homme, sauvegardé s par la liberté et soutenus par la loi. Il est impossible de sé parer les problè mes d&rsquo é conomie et de dé fense des problè mes de structure politique gé né rale. L&rsquo aide mutuelle dans le domaine é conomique et une organisation commune de dé fense militaire doivent iné vitablement ê tre accompagné s pas à pas d&rsquo un programme parallè le d&rsquo union politique plus é troite. D&rsquo aucuns pré tendent qu&rsquo il en ré sultera un sacrifice de la souveraineté nationale. Je pré fè re, pour ma part, voir l&rsquo acceptation progressive par toutes les nations en cause de cette souveraineté plus large qui seule pourra proté ger leurs diverses coutumes distinctives, leurs caracté ristiques et leurs traditions nationales qui, toutes, disparaî traient sous un systè me totalitaire, fut-il nazi, fasciste ou communiste.
[&hellip ] L&rsquo Europe a besoin de tous les apports que peuvent lui donner les Franç ais, les Allemands, et chacun de nous. Je souhaite donc la bienvenue ici à la dé lé gation allemande que nous avons convié e parmi nous. Pour nous, le problè me allemand est de restaurer la vie é conomique de l&rsquo Allemagne et de ranimer l&rsquo ancienne renommé e de la race allemande sans pour autant exposer ses voisins et nous-mê mes à la ré affirmation de sa puissance militaire. L&rsquo Europe unie constitue la seule solution qui ré ponde à ce double problè me et c&rsquo est aussi une solution qui peut ê tre adopté e sans retard.
Il est né cessaire que le pouvoir exé cutif des seize pays associé s pour les projets du plan Marshall prenne des dispositions pré cises qui ne peuvent s&rsquo appliquer actuellement qu&rsquo à ce qu&rsquo il est convenu d&rsquo appeler l&rsquo Europe occidentale. Nous leur souhaitons de mener à bien cette entreprise et nous leur donnerons notre appui le plus loyal mais nos vues ne se bornent pas ici à l&rsquo Europe occidentale. Nous ne visons rien moins que toute l&rsquo Europe. Des exilé s de marque de la Tché coslovaquie, de presque toutes les nations de l&rsquo Europe orientale ainsi que l&rsquo Espagne sont ici parmi nous. Nous ne visons rien moins que la participation, par la suite, de tous les peuples du continent europé en, dont la socié té et le mode de vie ne sont pas opposé s à une charte des droits de l&rsquo Homme et à l&rsquo expression sincè re de la dé mocratie parlementaire. Nous accueillerons tout pays où le Gouvernement soit serviteur du peuple et non le peuple serviteur du Gouvernement.
[&hellip ] Je craignais d&rsquo abord que les É tats-Unis d&rsquo Amé rique ne voient d&rsquo un &oelig il hostile la conception des É tats-Unis d&rsquo Europe. Mais je me ré jouis que cette grande Ré publique, à l&rsquo heure où elle dirige le monde, ait pu s&rsquo é lever au-dessus de ces mouvements d&rsquo humeur. Nous tous qui sommes assis dans cette salle devons nous ré jouir que la nation qui a é té appelé e au sommet par la masse de ses moyens, par son é nergie et par sa puissance, n&rsquo ait pas failli à ces qualité s de grandeur et de noblesse qui font la ré putation d&rsquo un pays dans l&rsquo histoire. Loin de prendre en mauvaise part la cré ation d&rsquo une Europe unie, le peuple amé ricain accueille et soutient avec ardeur la ré surrection de ce qu&rsquo on a appelé l&rsquo Ancien Monde, un monde maintenant é troitement associé avec le nouveau. [&hellip ] »
Source : Centre virtuel de la connaissance sur l&rsquo Europe (CVCE),
https://www.cvce.eu/, consulté le 8 dé cembre 2011.
Dé crypter la consigne
« Replacez » le document dans son contexte, puis « montrez » la conception de Churchill. Ce travail doit ê tre fait en vue de discuter la conception europé enne de Churchill poser la question de savoir si cette vision est « partagé e » revient à lui opposer d&rsquo autres projets, s&rsquo ils existent. Ainsi est-il demandé de faire une analyse critique (voir le point mé thode).
Analyse du document
- Il s&rsquo agit d&rsquo un discours, autrement dit un texte qui exprime un point de vue, celui de W. Churchill. Il est alors pré sident d&rsquo honneur du congrè s de La Haye et y repré sente le Royaume-Uni. C&rsquo est la position de son pays qu&rsquo il expose, celle des « unionistes » , position que ne partagent pas les partisans d&rsquo un projet « fé dé raliste » . L&rsquo é tude du document a donc vocation à dé finir les diffé rences entre les deux projets
- 1948 est la premiè re anné e de guerre froide, celle de la mise en place du plan Marshall d&rsquo aide aux Europé ens contre la menace communiste, du coup de Prague (en fé vrier, soit trois mois avant) et du dé but du blocus de Berlin (en juin, un mois plus tard), illustrations directes de la menace qui justifie le projet en discussion.
- Relevez les termes permettant de caracté riser le projet soutenu par Churchill (par exemple « valeurs spirituelles » , « droits de l&rsquo Homme » , « liberté » , « dé mocratie parlementaire » ). Cherchez aussi toutes les allusions à une conception diffé rente (notons « sacrifice de la souveraineté nationale » , « l&rsquo Europe orientale » , « que les É tats-Unis d&rsquo Amé rique ne voient d&rsquo un &oelig il hostile » ). Dé finissez ce que peuvent souhaiter les fé dé ralistes, les communistes, voire les Espagnols auxquels le texte fait allusion.
Organisation de la ré ponse
La ré ponse peut s&rsquo organiser en trois parties reprenant les termes de la consigne. 1/ Mai 1948 : une Europe coupé e en deux. 2/ La conception d&rsquo Europe politique dé fendue par Churchill. 3/ Les autres conceptions, celle des fé dé ralistes, mais aussi d&rsquo autres dé lé gué s pré sents au congrè s.
La conclusion insistera sur la division de l&rsquo Europe, situation qui la rend vulné rable.