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Sprint final
Amérique du Nord, mai 2024 • Jour 1
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Amérique du Nord, mai 2024 • Jour 1
dissertation
Les déterminants du commerce international
Intérêt du sujet • Le commerce international est au cœur des débats politiques et économiques, opposant adeptes du libre-échange et partisans du protectionnisme. L’expliquer est donc essentiel.
Comment expliquer le commerce international ?
Document 1Répartition des tâches productives pour la fabrication de l’Airbus A320
Source : Airbus, 2020.
Document 2Part des commerces interbranche et intrabranche1 dans le total des importations et des exportations françaises entre 2019 et 2021 (en %)
Secteurs | Commerce interbranche | Commerce intrabranche avec différenciation verticale2 | Commerce intrabranche avec différenciation horizontale2 |
|---|---|---|---|
Total manufacturier | 39,7 | 46,7 | 13,5 |
Alimentaire | 58,1 | 31,2 | 10,6 |
Textile | 46,3 | 41,5 | 12,1 |
Chimique | 36,3 | 51,0 | 12,7 |
Mécanique | 37,9 | 51,0 | 10,9 |
Véhicules | 25,1 | 48,5 | 26,4 |
Électronique | 40,4 | 52,4 | 7,0 |
Source : CEPII, Les profils Pays, juillet 2023.
Lecture : entre 2019 et 2021, 39,7 % des exportations et importations manufacturières françaises étaient des échanges interbranches.
Note : le total n’est pas toujours égal à 100 car certains flux sont difficilement classés.
1. Le commerce intrabranche désigne les échanges internationaux de produits issus d’une même branche d’activité.
2. La différenciation verticale correspond à des échanges de produits de qualités différentes donc de prix différents (produits de gammes différentes) alors que la différenciation horizontale correspond à des échanges de produits de variétés différentes pour un prix similaire (produits de même gamme).
Document 3Les cinq premiers avantages comparatifs de quelques pays en 2021
France | Royaume-Uni | Bangladesh | Kenya | Japon | |
|---|---|---|---|---|---|
1er | Aéronautique et espace | Services de finance | Vêtements de bonneterie1 | Produits agricoles comestibles autres que les céréales | Automobiles particulières |
2e | Services de transport | Autres services aux entreprises | Vêtements de confection | Services de transport | Machines spécialisées |
3e | Autres services aux entreprises | Services de télécommunication et information | Services des administrations | Voyages | Éléments de véhicules automobiles |
4e | Produits de toilette | Aéronautique et espace | Tapis | Produits agricoles non comestibles | Fer et acier |
5e | Boissons | Services d’assurance | Cuirs | Services de télécommunication et information | Fournitures électriques |
Source : CEPII, 2023.
1 : Vêtements de bonneterie : notamment sous-vêtements et chaussettes.
Document 4Part des exportations de haute technologie dans les exportations de biens manufacturés en 2021 (en %)
Source : d’après la Banque mondiale, 2023.
Les clés du sujet
Analyser la consigne et dégager une problématique
Problématique. Quels sont les différents déterminants des échanges internationaux ?
Exploiter les documents
Document 1. Ce document illustre la fragmentation de la chaîne de valeur dans la production de l’Airbus A320. En quoi cette fragmentation explique-t-elle les échanges entre pays comparables ?
Document 2. Ce tableau montre les échanges de produits différents entre pays aux dotations différentes (commerce interbranche) et les échanges de produits similaires entre pays comparables (commerce intrabranche). Quelles sont les raisons de ces deux commerces ?
Document 3. Ce tableau montre la diversité des avantages comparatifs issus de différentes dotations factorielles et technologiques. Quel est le rôle de ces dotations dans le commerce international ?
Document 4. Ce graphique présente le poids des exportations de haute technologie dans le total des exportations de biens manufacturés, en 2021, dans plusieurs pays. Pourquoi la spécialisation dans les biens de haute technologie est-elle différente selon les pays ?
Définir le plan
I. Des échanges entre pays différents | Quel est le rôle des dotations factorielles dans le commerce international (documents 2 et 3) ? Comment les dotations technologiques expliquent-elles les échanges internationaux (documents 3 et 4) ? |
II. Échanges entre pays comparables et rôle des firmes multinationales | En quoi la différenciation des produits explique-t-elle les échanges intrabranches (document 2) ? Quel rôle jouent les firmes multinationales dans les échanges internationaux (document 1) ? |
Les titres des parties ne doivent pas figurer sur votre copie.
Introduction
[accroche] Aujourd’hui les exportations mondiales représentent 31 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète contre 13 % en 1970. Le commerce international a ainsi été nettement favorisé, suivant en cela les théories du libre-échange. [présentation du sujet] Le commerce international désigne l’ensemble des échanges de biens et services entre les pays. [problématique] Mais quels sont les déterminants de ces échanges ? [annonce du plan] Nous étudierons dans un premier temps le commerce entre pays différents, pour ensuite nous intéresser aux échanges entre pays comparables et au rôle des firmes multinationales.
I. Des échanges entre pays différents
Le secret de fabrication
Ce sujet demande une analyse des causes du commerce international. Il nécessite donc une parfaite maîtrise des notions qui seront à définir et des mécanismes économiques que vous devrez expliquer.
1. Des dotations factorielles différentes entre pays
Pour David Ricardo, chaque pays a intérêt à échanger et à se spécialiser dans la production pour laquelle il possède un avantage comparatif afin de réaliser un gain à l’échange. Or, cette spécialisation dépend des dotations factorielles des différents pays qui correspondent aux quantités et qualités de facteurs de production (travail, capital, ressources naturelles) dont ils disposent.
mot clé
Un avantage comparatif désigne l’avantage relatif (le plus grand avantage ou le plus petit désavantage) qu’un pays possède dans une production par rapport aux autres pays.
Chacun a alors intérêt à se spécialiser dans la production utilisant le facteur dont il dispose en abondance : le Kenya dans la production et l’exportation de ressources naturelles, le Bangladesh dans des activités intensives en main-d’œuvre (document 3). En se spécialisant, le pays produira un bien en plus grande quantité. Il pourra alors exporter le surplus de cette production et importer les biens qu’il ne produit plus. Le commerce international permet donc une augmentation de la productivité et de la production ainsi qu’une baisse des prix.
Cependant, on constate des évolutions. La Chine, anciennement spécialisée dans le textile, exporte maintenant davantage de produits technologiques et de capital grâce à ses dotations technologiques.
2. L’hétérogénéité des dotations technologiques
Les dotations technologiques correspondent au niveau de technologie de production dont dispose un pays. Or, tous les pays ne sont pas aussi avancés sur ce plan : les exportations de haute technologie représentent 24 % des exportations de biens manufacturés au Royaume-Uni, soit environ 5 fois plus qu’au Kenya (document 4).
conseil
Dans les documents statistiques, vous devez sélectionner les données chiffrées afin d’illustrer vos arguments. Faites des calculs d’écarts relatifs afin de montrer que vous maîtrisez les savoir-faire.
Les pays les plus avancés mobilisent ainsi leurs dotations technologiques pour exporter des produits à haute valeur ajoutée (aéronautique, automobiles). Les pays émergents et en développement se spécialisent quant à eux dans des produits manufacturés à faible valeur ajoutée (textile, petit électronique).
Le commerce international s’explique donc par l’hétérogénéité des dotations technologiques entre pays et permet aux pays les moins avancés d’accéder à ces produits par les importations.
II. Échanges entre pays comparables et firmes multinationales
1. La différenciation des produits
Les théories précédentes expliquent le commerce entre pays différents. Pourtant on constate que des pays comparables en termes de niveau de développement échangent beaucoup entre eux, et en particulier des produits similaires : c’est un commerce intrabranche.
Ces échanges s’expliquent par des stratégies de différenciation verticale concernant des produits de qualités différentes. On constate ainsi grâce au document 2 qu’entre 2019 et 2021, 46,7 % des exportations et importations manufacturières françaises étaient des échanges intrabranches avec différenciation verticale.
Ces échanges viennent aussi de stratégies de différenciation horizontale, c’est-à-dire de recherche de variétés différentes (couleur, goût…) pour des produits de même qualité.
Le document 2 montre qu’entre 2019 et 2021, 26,4 % des exportations et importations françaises de véhicules étaient des échanges intrabranches avec différenciation horizontale.
mot clé
La différenciation des produits est une stratégie d’entreprise qui vise à proposer un produit différent de celui de ses concurrents pour en tirer un avantage. Elle peut être horizontale ou verticale.
Il s’agit donc de se différencier des concurrents en répondant aux désirs de choix et de variété du consommateur. Ainsi, la répartition de la production de modèles de voitures différents entre pays permet de dégager des économies d’échelle et donc de proposer un prix plus bas aux consommateurs favorisant un gain à l’échange.
2. L’activité des firmes multinationales
L’activité des firmes multinationales est aussi une explication aux échanges commerciaux en contribuant à l’internationalisation de la chaîne de valeur. Pour cela elles fabriquent chaque segment de leur produit séparément les uns des autres et répartissent toutes les étapes de la fabrication du bien dans différents pays afin de tirer profit de leurs avantages comparatifs.
Le commerce international ne concerne donc pas uniquement des produits finis, mais aussi des biens intermédiaires. En effet, la fabrication des pièces de l’Airbus A320 est réalisée en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne alors que l’assemblage final est réalisé en partie en France et en Allemagne, mais aussi aux États-Unis et en Chine (document 1).
Les étapes les plus créatrices de valeur sont localisées dans les pays développés, celles peu créatrices de valeur dans les pays émergents et en développement. En outre, plus la productivité des firmes multinationales est importante, plus elles exportent car leur compétitivité-prix et leur compétitivité hors-prix (liée à la qualité des produits) augmentent.
Conclusion
[bilan] Le commerce international s’explique donc à la fois par des échanges interbranches entre pays différents liés à leurs dotations factorielles et technologiques, mais aussi par un commerce entre pays comparables permis par l’existence de firmes multinationales. [ouverture] D’un point de vue économique, le commerce international paraît donc bénéfique pour les consommateurs comme pour les producteurs. Mais ne présente-t-il pas également des inconvénients qui justifieraient des mesures protectionnistes ?