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Les limites des tables de mobilité

Mobilisation des connaissances

Les limites des tables de mobilité

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4 points

Intérêt du sujet • Les tables de mobilité constituent un instrument très utile de mesure de la mobilité sociale, mais sont-elles entièrement fiables et pertinentes ? Comportent-elles des limites ?

 

Vous présenterez une limite des tables de mobilité comme instrument de mesure de la mobilité sociale.

 

Les clés du sujet

Définir les mots clés

La mobilité sociale désigne les changements de position sociale d'un individu, soit au cours de sa vie (mobilité intragénérationnelle), soit par rapport à la position sociale de son père ou de sa mère (mobilité intergénérationnelle).

Les tables de mobilité (des destinées/des recrutements) sont des tableaux à double entrée croisant la position sociale des individus avec celle de leur père ou mère, généralement appréhendées à partir des catégories socioprofessionnelles (CSP).

Les limites des tables sont liées à leur difficulté à évaluer correctement la mobilité sociale réelle ou vécue par les individus, lié au fait par exemple de ne pas prendre en compte les trajectoires des individus, mais seulement leur position à un moment donné.

Structurer la réponse

On explicitera une des limites des tables de mobilité.

On étayera l'argumentation en l'illustrant à partir d'un exemple ­pertinent.

Les titres des parties ne doivent pas figurer sur votre copie.

Introduction

Les tables de mobilité sociale constituent l'instrument de mesure de la mobilité sociale intergénérationnelle. Si elles représentent un outil indispensable à l'analyse, elles comportent cependant des insuffisances pour appréhender pleinement les flux de mobilité réelle ou vécue par les individus. Nous allons montrer en particulier que le degré de précision des catégories sociales utilisées a un effet sur la mobilité constatée.

Développement

Les tables de mobilité sociale sont construites à partir du croisement entre deux variables : la position sociale des individus et celle de leur père ou mère, généralement évaluées à partir de la CSP. Le degré de mobilité ou d'immobilité observé est ainsi en partie lié au niveau de détail des CSP utilisées. Si la nomenclature utilisée comporte beaucoup de catégories, les flux de mobilité entre celles-ci apparaissent nombreux. À l'inverse, une nomenclature avec peu de catégories entraîne une mobilité moindre.

mot clé

La nomenclature des catégories socioprofessionnelles (CSP) est construite par l'Insee pour classer les individus selon leur profession, leur statut, leur secteur d'activité… dans des groupes relativement homogènes socio-économiquement.

La CSP « cadres et professions intellectuelles supérieures » fournit une bonne illustration de cette idée. Cette catégorie agrège des professions et des statuts très différents, par exemple des professeurs, des médecins ou encore des directeurs de ressources humaines (DRH) de grandes entreprises. Si un enfant de professeur devient DRH, il est considéré comme immobile si on raisonne avec cette seule CSP, alors que les statuts socio-économiques d'un DRH et d'un professeur sont très différents. Mais si l'on distingue les cadres de la fonction publique et les cadres d'entreprise, alors une situation de mobilité apparaît.

Conclusion

Ainsi, plus les catégories utilisées pour mesurer la mobilité sont nombreuses et détaillées, plus les déplacements entre elles apparaissent mécaniquement importants. C'est une limite à la qualité de l'information donnée par les tables de mobilité, qui restent cependant très utiles aux sociologues.

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