Inté gration, conflit, changement social
Corrigé
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Ens. spé cifique
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Sujet iné dit
Les organisations de masse ont subi au cours des anné es 80, en France comme dans l&rsquo ensemble des pays occidentaux, une importante é rosion de leurs rangs. [&hellip ] Les partis politiques ont accusé une chute du nombre d&rsquo adhé rents, qui sont passé s de 875 500 en 1982 à 628 000 dix ans plus tard. Ce dé clin [&hellip ] a nettement plus touché la gauche parlementaire tandis que les formations de droite et d&rsquo extrê me droite, en croissance, le comblaient en partie. [&hellip ]
Le mouvement est encore plus net pour les confé dé rations syndicales dont on estime qu&rsquo elles auraient perdu la moitié de leurs adhé rents entre le milieu de la dé cennie 1970 et celui de la dé cennie ulté rieure. Avec un taux de syndicalisation é tabli autour de 9 % de la population active aujourd&rsquo hui, qui masque un net clivage entre secteur public et secteur privé (8 % dans le privé , contre 26 % dans le public et parapublic), la France se trouve, là encore, la lanterne rouge des pays occidentaux. [&hellip ] Au dé clin quantitatif s&rsquo est ajouté un dé pé rissement de l&rsquo activité militante, en particulier des interventions de communication dirigé es vers l&rsquo exté rieur (tractage, collage, diffusion de la presse militante, porte-à -porte pour les adhé rents des partis, renvoyant de la sorte l&rsquo image d&rsquo un engagement sans chaleur et accentuant le mauvais ancrage social des organisations. [&hellip ]
Notre pays se trouve pé riodiquement secoué par des conflits sociaux d&rsquo envergure [&hellip ]. Ce sont les grè ves des cheminots (1986), des instituteurs (1987), des agents d&rsquo Air France et de la Snecma, des infirmiè res (1988), conduites hors contrô le syndical par des coordinations lors de la seconde moitié des anné es 80. [&hellip ] C&rsquo est le mouvement des intermittents du spectacle de l&rsquo é té 2003, la fronde des chercheurs du premier trimestre 2004, pour n&rsquo en citer que quelques-uns.
[&hellip ] L&rsquo é mergence des groupes novateurs s&rsquo observe pour l&rsquo essentiel dans deux domaines. Celui de la question sociale tout d&rsquo abord, avec l&rsquo apparition à partir de 1988 des syndicats SUD (Solidaires, unitaires et dé mocratiques), [&hellip ] ainsi que d&rsquo associations de « sans » : sans logement avec le DAL (Droit au logement) [&hellip ], sans emploi avec le MNCP (Mouvement national des chô meurs et pré caires) et AC ! (Agir ensemble contre le chô mage), cré é en 1993 à l&rsquo initiative de syndicalistes ce dernier groupe va jouer un rô le pivot entre les deux champs, syndical et associatif, notamment [&hellip ] par une synthè se entre mouvement ouvrier et nouveaux mouvements sociaux.
Isabelle Sommier, « Une France protestataire ? » ,
Sciences humaines, hors-sé rie n° 46, automne 2004.
Le nombre de journé es de grè ve en France
de 1976 à 2004

Source : DARES.
Champ : Tous secteurs hors agriculture et fonction publique.
L'axe vertical indique le nombre de journé es en milliers.
Participation des Franç ais à diverses actions de 1981 à 2008 (en % des ré ponses)

Source : Enquê te Arval sur les valeurs des Franç ais, Alternatives é conomiques, hors-sé rie n° 90, 4e trimestre 2011, p 69.
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Les mouvements sociaux dé signent des actions collectives visant à transformer l&rsquo ordre social. Ils peuvent mobiliser des groupes sociaux, mais aussi des groupes à statut particulier. Ils se manifestent à l&rsquo occasion de conflits sociaux en rendant visibles les rapports de domination qu&rsquo ils contestent. L&rsquo affaiblissement de la contestation peut reflé ter une transformation profonde des mouvements sociaux, lié e à l&rsquo é volution de la structure sociale.
Comprendre les documents
Document 1
- Il dresse un bilan de l&rsquo é volution des mouvements sociaux en France. L&rsquo affaiblissement des organisations classiques (partis politiques et syndicats), d&rsquo abord avancé , correspond autant à une diminution sensible du nombre d&rsquo adhé rents, qu&rsquo à une é rosion de « l&rsquo intensité militante » , qui s&rsquo accompagne d&rsquo une perte de lé gitimité dans la population.
- Enfin, de nouvelles formes d&rsquo expression contestataires sont apparues depuis la fin des anné es 1980 : coordinations et autres mouvements dé bordant les syndicats, mouvements sociaux plus ou moins informels comme ceux des « sans » .
Document 2
Il permet de mettre en é vidence une ré duction tendancielle du nombre de jours de grè ve depuis le milieu des anné es 1970. Mê me si la base de calcul a é té modifié e et que la fonction publique n&rsquo est pas prise en compte, des pics de contestation sont né anmoins observables.
Document 3
- Il illustre la monté e de nouvelles formes d&rsquo actions, reposant davantage sur une action individuelle, comme la signature d&rsquo une pé tition ou le boycott. Le rô le du mouvement social est alors de coordonner les actions des individus, de les agré ger pour qu&rsquo elles trouvent un é cho plus important.
- La manifestation reste une valeur sû re de la protestation, avec une pratique qui augmente.
Dé finir le plan
On structurera le raisonnement en deux parties traitant d&rsquo abord de l&rsquo affaiblissement des mouvements sociaux traditionnels, puis de l&rsquo é mergence de nouveaux mouvements sociaux.