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Introduction

[Accroche] Les territoires ruraux français connaissent aujourd'hui un double processus : les couronnes périurbaines des villes s'étendent et se densifient tandis que les campagnes plus éloignées connaissent une urbanisation rampante. [Problématique] Quelles sont les conséquences de cette périurbanisation et de cette rurbanisation ? [Annonce du plan] Si les paysages témoignent du remodelage des espaces ruraux [I], une nouvelle société s'y met également en place, confrontée à de nombreuses tensions [II].

I. Le remodelage des paysages ruraux

1. Une artificialisation des territoires

L'urbanisation a pour conséquence un étalement urbain qui grignote les campagnes proches des villes. Celles-ci sont fortement anthropisées avec l'aménagement de zones pavillonnaires, commerciales et d'activités. Les sols sont donc artificialisés, ils sont bâtis, revêtus et stabilisés.

Ces territoires sont structurés par des voies de communication qui se densifient : routes, autoroutes, voies ferrées. Les habitants de ces espaces péri­urbains travaillent souvent en ville, provoquant une intensification des trajets quotidiens domicile-travail (ou mobilités pendulaires) et des embouteillages aux heures de pointe.

Certains espaces ruraux plus éloignés de la ville deviennent attractifs. La population de ces villages augmente et un phénomène de mitage s'y développe.

2. Une mise en scène de la nature

La place de l'agriculture augmente en s'éloignant de la ville : faiblement présente dans les espaces périurbains, elle devient dominante dans le rurbain. Si elle n'est pas l'activité principale, elle organise fortement l'espace. En France, la variété des systèmes agraires produit de la diversité paysagère en péri­urbain : vignes et haies de cyprès dans l'aire urbaine d'Avignon ou bocage breton (habitat individuel, prairies et zones humides) à Fougères.

Certaines villes, comme Rennes, possèdent une ceinture verte qui vise à stopper l'étalement urbain. Cependant cette coupure inconstructible repousse l'urbanisation en périphérie, allongeant les distances quotidiennes.

[Transition] Les paysages des territoires ruraux se sont transformés sous la pression urbaine, mais la société s'est également modifiée.

II. Une société rurale hybride sous tensions

1. De nouvelles logiques sociales et politiques

Avec l'arrivée de nouvelles populations venant de la ville, les sociétés de ces espaces ruraux connaissent une recomposition. Elles se caractérisent par des modes de vie à la fois urbains et ruraux : désir de nature, pratiques culturelles et sportives, ultra-mobilité, etc.

La ségrégation socio-spatiale est parfois très marquée dans ces espaces ruraux. Alors que ce phénomène est souvent subi, il est aussi assumé avec le développement de la clubbisation de certains villages. Ainsi, les communes périurbaines deviennent des clubs résidentiels plus que des communautés politiques locales.

Les projets d'aménagement peuvent alors déclencher de forts clivages. Le syndrome NIMBY (Not in my back yard : « pas dans mon jardin ») désigne l'attitude qui consiste à refuser tout projet près de son lieu de résidence.

2. Les conflits d'usages

Ainsi, les néoruraux peuvent avoir des conceptions différentes du territoire par rapport à celles des populations anciennement installées. La campagne peut être vue comme le support d'activités économiques, comme un cadre de vie avec ses usages résidentiels et récréatifs ou encore comme un espace dont la diversité biologique doit être préservée et protégée.

De nombreux conflits d'usages peuvent éclater. La forêt, par exemple, peut devenir un lieu d'oppositions entre chasseurs, associations de protection des animaux et sportifs, chacun en en revendiquant un usage exclusif.

L'artificialisation du territoire a des conséquences sur la nature. Elle engendre une perte de surfaces pour l'usage agricole et pour les espaces naturels. Elle imperméabilise certains sols, ce qui accroît la vulnérabilité aux inondations, et a également un impact sur la biodiversité. Les pouvoirs publics tentent de réduire ce processus mais ces terres sont très convoitées.

Entre ville et campagne, une société se construit ainsi avec de nouveaux codes et avec de nouvelles formes de tensions.

Conclusion

[Réponse à la problématique] La périurbanisation et la rurbanisation ont entraîné une recomposition des espaces ruraux : les paysages et les sociétés ont été chamboulés. [Ouverture] De nouvelles formes d'habiter entre urbanité et ruralité se sont mises en place et elles façonnent de nouvelles identités territoriales, hybrides et complexes.