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Amérique du Nord, mai 2024 • Jour 2
SPRINT final
27
Amérique du Nord, mai 2024 • Jour 2
exercice 1
Points de règlement au tennis de table
Intérêt du sujet • Les caractéristiques du mouvement d’une balle de tennis de table sont étudiées à l’aide d’une chronophotographie, d’un programme Python, d’une approche énergétique et d’un cinémomètre Doppler, puis comparées à des règles imposées par la Fédération Française de Tennis de Table.
Le tennis de table est un sport de raquette opposant deux ou quatre joueurs autour d’une table. C’est un sport olympique depuis 1988.
La balle utilisée est une sphère en celluloïd ou en matière plastique (exemple : polypropylène), aux propriétés voisines, de couleur orange ou blanche. En compétition, elle pèse 2,7 g et a un diamètre de 40 mm. Lors des compétitions officielles, les joueurs jouent avec des balles de catégorie « trois étoiles ». Ces balles sont de meilleure qualité, c’est-à-dire plus rondes et plus dures.
(D’après fr.wikipedia.org/wiki/Tennis_de_table)
Ph © Speculos – Travail personnel, CC BY-SA 3.0
Balle 3 étoiles utilisée en compétition
Dans cet exercice, on s’intéressera à l’application de deux articles du règlement de la Fédération Française de Tennis de Table (F.F.T.T.) puis à la détermination de la vitesse de la balle lors d’un coup droit smashé.
Données
g = 9,81 N · kg−1 : valeur de référence de l’intensité du champ de pesanteur terrestre local.
Article 2.6.2 du règlement sportif de la F.F.T.T : Le serveur lance alors la balle verticalement vers le haut, seulement avec la main, et sans lui communiquer d’effet, de telle manière qu’elle s’élève d’au moins 16 cm après avoir quitté la paume de la main libre et retombe ensuite sans toucher quoi que ce soit avant d’être frappée.
Article 2.1.3 du règlement sportif de la F.F.T.T : La surface de jeu peut être faite de n’importe quelle matière et doit permettre un rebond uniforme d’environ 23 cm lorsqu’on laisse tomber une balle réglementaire sur cette surface d’une hauteur de 30 cm au-dessus d’elle.
Dans tout l’exercice la balle est modélisée par un objet ponctuel dont on étudie le mouvement assimilé à celui de son centre de masse, noté M. Dans les conditions de l’expérience, le champ de pesanteur terrestre local est supposé uniforme et les frottements liés à l’action de l’air sont négligés.
Le mouvement du point M est étudié dans le référentiel terrestre supposé galiléen et muni d’un repère d’axes (Ox, Oy), respectivement horizontal muni du vecteur unitaire et vertical muni du vecteur unitaire (figure 1).
Figure 1. Repère d’étude du mouvement de la balle
Partie 1. Trajectoire d’une balle lors du lancer
La vidéo d’un joueur au service en compétition permet d’obtenir la chronophotographie suivante (figure 2). On peut alors, à l’aide d’un logiciel d’analyse, tracer l’évolution de la valeur de la vitesse de la balle en fonction du temps (figure 3).
Figure 2. Chronophotographie du mouvement de la balle
Figure 3. Évolution de la valeur de la vitesse de la balle en fonction du temps
À la date t = 0 ms, la balle quitte la main du joueur : son centre de masse noté M se trouve alors à l’origine du repère O et son vecteur vitesse initiale est noté .
▶ 1. Exprimer les composantes ax et ay du vecteur accélération du point M, à un instant quelconque du mouvement. (0,5 point)
▶ 2. Justifier à l’aide de la figure 2 que la norme du vecteur vitesse de la balle est assimilable à la valeur de sa composante verticale vy. (0,5 point)
On notera pour la suite de l’exercice .
▶ 3. En déduire qu’à un instant quelconque du mouvement l’expression littérale de la vitesse du point M peut être modélisée sous la forme :
. (0,5 point)
▶ 4. Justifier sans calcul que ce modèle de la vitesse est en accord avec les points expérimentaux obtenus sur la figure 3. (0,5 point)
▶ 5. En déduire une valeur de l’intensité du champ de pesanteur terrestre local, g. (0,75 point)
▶ 6. Proposer une origine à l’écart observé avec la valeur de référence de l’intensité du champ de pesanteur terrestre local, g = 9,81 N · kg−1. (0,25 point)
▶ 7. Montrer que l’expression littérale de l’équation horaire de la position du point M au cours de son mouvement s’écrit :
. (0,5 point)
On note hmax la hauteur maximale atteinte par le centre de masse M de la balle lors du lancer.
On dispose en figure 4 d’un programme écrit en langage python, Python 1 qui, après saisie de hmax, donne accès à la valeur de v0.
Figure 4. Python 1
▶ 8. Exploiter les expressions de et , pour justifier la formule v_0 = np.sqrt(2*g*h_max) présente à la ligne 6 de la figure 4. (1,25 point)
Lors de l’exécution du programme, la fenêtre suivante s’ouvre :
h_max =
▶ 9. Recopier et compléter cette fenêtre d’exécution en déterminant la valeur de h_max lorsqu’on se place dans la condition décrite à l’article 2.6.2 du règlement de la F.F.T.T. (0,25 point)
▶ 10. Calculer alors la valeur minimale de v0 que le programme va afficher. (0,5 point)
On souhaite faire évoluer le programme précédent pour afficher la vitesse de lancer en km · h−1. On écrit le programme Python 2 :
Figure 5. Python 2
▶ 11. Compléter la ligne 8 du programme de la figure 5 afin de calculer la vitesse de lancer en km · h−1. (0,5 point)
Partie 2. Qualité d’une balle de tennis de table
Pour vérifier la qualité d’une balle de tennis de table (article 2.1.3), un élève réalise une vidéo de la chute et du rebond d’une balle lâchée sans vitesse initiale depuis une hauteur h = 30 cm. Le pointage des positions de l’objet lors des différentes phases de son mouvement lui permet d’effectuer son étude énergétique (figure 6).
Figure 6. Évolutions des énergies mécanique, cinétique et potentielle de pesanteur de la balle lâchée depuis h = 30 cm
▶ 12. Associer, pour la première phase du mouvement (temps compris entre 0,00 et 0,24 s), les symboles ●, ▲, et ✚ aux énergies mécanique, cinétique et potentielle de pesanteur en justifiant les choix. (0,5 point)
On réalise une étude énergétique dans la phase après le rebond (à partir de t > 0,24 s).
▶ 13. Vérifier par le calcul, à l’aide de quelques données expérimentales prises sur la figure 6, que l’énergie mécanique se conserve dans cette phase et a une valeur proche de 6,7 mJ. (1 point)
▶ 14. Déterminer la hauteur du rebond de la balle. Commenter. (1,5 point)
Partie 3. Vitesse d’un coup droit smashé au tennis de table
Pour améliorer la rapidité de son coup droit, un joueur se munit à l’entraînement d’un cinémomètre, appareil qui mesure la vitesse d’un objet, par effet Doppler (figure 7).
Ph © Supido
Figure 7. Cinémomètre Doppler
Pour que la mesure de la vitesse soit la meilleure possible, il est nécessaire de placer l’appareil de mesure sur la partie opposée de la table face au joueur (figure 8).
Figure 8. Mise en pratique du cinémomètre Doppler
Le cinémomètre utilise une onde électromagnétique monochromatique. Il est constitué :
d’un émetteur qui génère une onde de fréquence f0 = 24,125 GHz en direction de la balle (1 GHz = 109 Hz) ;
d’un récepteur qui reçoit l’onde après réflexion sur la balle à la fréquence fR ;
d’une chaîne de traitement électronique qui compare le signal émis et le signal reçu.
On note Δf le décalage Doppler mesuré par l’appareil.
Données
Expression de la valeur absolue du décalage Doppler en fonction de la vitesse v de la balle, la célérité conde de l’onde électromagnétique et la fréquence f0 générée par l’émetteur :
| Δf | = 2 f0
La célérité de l’onde électromagnétique dans le vide est supposée connue.
▶ 15. Expliquer pourquoi la situation illustre l’effet Doppler. (0,5 point)
▶ 16. Déterminer le signe du décalage Doppler dans la situation où la balle smashée s’approche du cinémomètre. (0,5 point)
Suite au smash réalisé par un joueur amateur, l’appareil mesure un décalage Doppler dont la valeur absolue est | Δf | = 4 470 Hz.
▶ 17. Calculer la vitesse de ce smash. (0,5 point)
Le record du monde du smash le plus rapide a été établi en 2003 par Mark Brandt avec une vitesse atteinte de 112,5 km · h−1.
▶ 18. Indiquer, en justifiant, si la vitesse du smash du joueur amateur est du même ordre de grandeur que le record du monde. (0,5 point)
Les clés du sujet
Le lien avec le programme
Les conseils du correcteur
Coups de pouce
Partie 1. Trajectoire d’une balle lors du lancer | ▶ 1. Utilisez la deuxième loi de Newton. ▶ 3. Déterminez l’expression de v(t) par intégration de l’accélération par rapport au temps sans oublier la constante d’intégration. ▶ 4 et 5. Analysez la courbe formée par les points expérimentaux au regard de l’expression v(t). ▶ 7. Déterminez y(t) par intégration de l’expression v(t). ▶ 8. Utilisez la valeur particulière de la vitesse au sommet de la trajectoire. |
Partie 2. Qualité d’une balle de tennis de table | ▶ 13. Exploitez le graphique pour construire un tableau regroupant les valeurs des énergies cinétique et potentielle, puis en déduire les valeurs de l’énergie mécanique. |
Aide à la résolution de la question 14 (partie 2)
Partie 1. Trajectoire d’une balle lors du lancer
▶ 1. Exprimer les composantes du vecteur-accélération du point M
On se place dans le référentiel terrestre supposé galiléen pour pouvoir appliquer la deuxième loi de Newton à la balle (dont le centre de masse est noté M).
On néglige les frottements de l’air donc la balle de masse m n’est soumise qu’à son poids : .
La 2e loi de Newton dans la situation étudiée s’écrit : . Par conséquent, le vecteur-accélération de M s’exprime : donc . Les composantes de l’accélération dans le repère sont donc :
▶ 2. Justifier que la norme de la vitesse de la balle est assimilable à la valeur de sa composante verticale
Sur la chronophotographie (figure 2), on constate que le mouvement de la balle est ascendant et quasiment rectiligne suivant la verticale. Les composantes du vecteur-vitesse de M dans le repère sont donc telles que, qu’à tout instant t :
La norme v(t) du vecteur-vitesse est donc assimilable à la valeur de sa composante verticale vy(t).
▶ 3. En déduire l’expression de v(t)
à noter
L’expression à établir est fournie dans l’énoncé. Vous pouvez donc résoudre les questions suivantes même si vous ne parvenez pas à traiter cette question.
À la question 1, on a montré que : .
Par ailleurs, on sait que :
donc : .
Par intégration, on en déduit : où C est une constante.
On peut déterminer la constante C en utilisant la valeur de la vitesse initiale à la date t0 = 0 :
v0 = - g × 0 + C donc C = v0.
Finalement, l’expression littérale de la vitesse est : .
▶ 4. Justifier que ce modèle de la vitesse v(t) est en accord avec les points expérimentaux de la figure 3
Les points expérimentaux sont alignés selon un segment de droite affine décroissante. Or l’équation d’une droite de pente négative est bien en accord avec l’expression .
▶ 5. En déduire une valeur de g
Le segment de droite reliant les points expérimentaux passe notamment par les points de coordonnées et .
attention
N’oubliez pas d’indiquer l’unité du coefficient directeur.
Le coefficient directeur - g de la droite d’équation peut alors être déterminé : .
La valeur de l’intensité de la pesanteur déterminée à l’aide de la figure 3 est donc .
▶ 6. Proposer une explication à la différence entre la valeur expérimentale de g et sa valeur de référence
à noter
L’intensité du champ de pesanteur peut s’exprimer, de façon tout à fait équivalente, en N · kg−1 ou en m · s−2.
La valeur expérimentale est supérieure à la valeur de référence 9,81 m · s–2. Cet écart peut s’expliquer par le fait que le mouvement de la balle, enregistré sur la chronophotographie de la figure 2, n’est pas parfaitement rectiligne. L’imprécision du pointage de la balle peut aussi contribuer à l’écart observé.
▶ 7. Établir l’expression littérale de y(t)
Le vecteur-vitesse est tel que : .
Par intégration de l’expression , on déduit : où C′ est une constante.
On peut déterminer C′ sachant que le point mobile est au point O(0,0) à t = 0 : donc C′ =0.
L’expression de l’équation horaire de la position de M est finalement :
.
▶ 8. Justifier la formule v_0=pn.sqrt(2*g*h_max) présente dans le programme python
La hauteur maximale hmax est atteinte à la date tmax lorsque la vitesse de la balle s’annule. La date tmax est donc telle que :
. On en déduit que : .
Par ailleurs, on a : .
En remplaçant tmax par on obtient : soit : .
Cela conduit donc à : .
La vitesse v0 étant positive, on peut écrire : .
Cette expression est en accord avec la formule v_0=pn.sqrt(2*g*h_max) présente à la ligne 6 de la figure 4.
▶ 9. Indiquer la valeur de h_max
Dans l’article 2.6.2 du règlement, il est indiqué que, lors du service, la balle doit s’élever d’au moins 16 cm. On se place donc ici à hmax = 16 cm = 0,16 m. Lors de l’exécution du programme, il faut donc saisir la valeur :
h_max = 0.16
▶ 10. Calculer v0
Le calcul numérique de l’expression obtenue à la question 8, mené avec hmax = 0,16 m donne :
v0 = 1,8 m · s−1.
▶ 11. Compléter la ligne 8 du programme afin de calculer de la vitesse de lancer en km · h−1
Sachant que 1 km = 103 m et que 1 h = 3 600 s, on obtient : 1 m · s−1 = 3,6 km · h−1.
Pour convertir la vitesse v_0 (exprimée en m · s−1) en vitesse v_ini (exprimée en km · h−1), il faut donc la multiplier par 3,6. La ligne 8 du programme de la figure 5 est donc : v_ini = 3,6*v_0.
Partie 2. Qualité d’une balle de tennis de table
▶ 12. Associer les courbes de la figure 6 aux énergies mécanique, cinétique et potentielle
Dans la première phase (avant de toucher la table), la balle est en chute libre sans vitesse initiale. Le mouvement est donc vertical descendant accéléré : la coordonnée y décroît et la vitesse v augmente.
L’énergie potentielle de pesanteur de la balle est exprimée par EP = mgy si on choisit l’origine des énergies en y = 0. La coordonnée y diminue au cours de la chute donc l’énergie potentielle est décroissante. EP correspond donc aux points expérimentaux symbolisés par ▲.
L’énergie cinétique de la balle est exprimée par . La vitesse étant croissante, il en est de même pour l’énergie cinétique. EC correspond donc aux points expérimentaux symbolisés par ●.
L’énergie mécanique de la balle est définie par EM = EC + EP. Les frottements étant supposés négligeables, l’énergie mécanique se conserve, c’est-à-dire qu’elle reste constante. EM correspond donc aux points expérimentaux symbolisés par ✚.
▶ 13. Vérifier par le calcul que l’énergie mécanique se conserve dans la phase après le rebond
à noter
Il n’est pas indispensable de déterminer la valeur de l’énergie mécanique pour les cinq points, trois points suffisent.
Par lecture graphique sur la figure 5, on obtient les valeurs suivantes de l’énergie cinétique EC et de l’énergie potentielle EP à cinq dates, puis on en déduit les valeurs de l’énergie mécanique EM = EC + EP :
t (ms) | 0,255 | 0,272 | 0,289 | 0,306 | 0,323 |
EC (mJ) | 6,1 | 5,4 | 4,6 | 4,0 | 3,4 |
EP (mJ) | 0,5 | 1,3 | 2,1 | 2,8 | 3,3 |
EM (mJ) | 6,6 | 6,7 | 6,7 | 6,8 | 6,7 |
On constate, aux imprécisions de mesure près, que l’énergie mécanique se conserve : sa valeur est proche de 6,7 mJ.
▶ 14. Déterminer la hauteur de rebond de la balle. Commenter.
Notons hR la hauteur atteinte par la balle après le rebond. Cette hauteur correspond au sommet S de la trajectoire. En ce point S :
la vitesse de la balle est nulle donc : EC = 0,
l’énergie potentielle s’exprime : EP = mghR.
L’énergie mécanique de la balle est conservée et vaut EM = 6,7 mJ.
Par conséquent, au sommet S de la trajectoire, on peut écrire :
EM = EC + EP = 0 + mghR
soit .
L’application numérique pour la balle dont la masse est 2,7 g conduit donc à :
soit hR = 0,25 m = 25 cm.
Cette hauteur est supérieure à la valeur de 23 cm figurant dans l’article 2.1.3 du règlement de la FFTT : cette balle n’est pas réglementaire.
Partie 3. Vitesse d’un coup droit smashé au tennis de table
▶ 15. Expliquer pourquoi la situation illustre l’effet Doppler
Le cinémomètre émet une onde électromagnétique qui se réfléchit sur la balle en mouvement. Cette onde réfléchie est alors captée par le cinémomètre. Lors de chacune de ces deux phases de propagation de l’onde, l’émetteur et le récepteur se rapprochent l’un de l’autre. L’onde émise et l’onde reçue n’ont donc pas la même fréquence. Cette situation illustre donc bien l’effet Doppler.
▶ 16. Déterminer le signe du décalage Doppler
Le décalage Doppler Δf = fR – fE est l’écart de fréquence entre le signal reçu et le signal émis. La balle se rapproche du cinémomètre donc la fréquence fR du signal reçu est supérieure à la fréquence fE du signal émis. Le décalage Doppler Δf = fR – fE est donc positif.
▶ 17. Calculer la vitesse du smash
À partir de l’expression du décalage Doppler donnée dans l’énoncé , , on déduit que la vitesse de la balle peut s’écrire : .
L’onde électromagnétique a pour fréquence f0 = 24,125 GHz et sa célérité est c = 3,00 × 108 m · s−1. Le décalage Doppler est Δf = 4470 Hz. L’application numérique donne : soit v = 27,8 m · s−1.
▶ 18. Indiquer si la vitesse du smash est du même ordre de grandeur que le record du monde
La vitesse du smash exprimée en km · h−1 vaut : v = 27,8 × 3,6 = 100 km · h−1.
Cette vitesse est du même ordre de grandeur que le record du monde (112,5 km · h−1), mais tout de même inférieure de 11 %.