Regards croisés
Corrigé
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Sujets d'oral
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Sujet d'oral n° 5
Regards croisés
Pauvreté et transferts sociaux
| France | Suède | Pays-Bas | Royaume- Uni | Portugal |
Taux de risque de pauvreté1 avant transferts sociaux (2000) (en %) | 24 | 27 | 21 | 29 | 27 |
Taux de risque de pauvreté après transferts sociaux (1999) (en %) | 15 | 9 | 11 | 19 | 21 |
Dépenses de protection sociale (2000) (en % du PIB) | 29,7 | 32,3 | 27,4 | 26,8 | 22,7 |
Source : Eurostat, La Situation sociale dans l'Union européenne, 2003.
1. Selon la norme statistique européenne, le taux de risque de pauvreté représente le pourcentage de personnes dont le revenu disponible est inférieur à 60 % du revenu médian.
Les politiques de lutte contre les inégalités de revenu peuvent agir à deux niveaux : au moment de leur formation (les inégalités dites « primaires ») ou par la redistribution d'une partie des revenus perçus. Ce second aspect est le plus souvent mis en avant. En matière de réduction des inégalités, la structure des systèmes fiscaux compte au moins autant que le niveau des prélèvements. On peut prélever beaucoup, mais peu redistribuer. L'impôt qui contribue le plus à réduire les inégalités est l'impôt dit « progressif », parce que ses taux augmentent avec le niveau de l'assiette. […]
L'impôt n'est pas le seul moyen de réduire les inégalités. La collectivité intervient aussi dans le jeu de la formation des revenus dits « primaires », avant impôts. Le législateur élabore en particulier le droit du travail. Les pouvoirs publics ne décident pas du niveau des salaires, mais ils fixent le salaire minimum [le Smic], un plancher sans lequel les disparités de revenus seraient beaucoup plus élevées. […]
Au-delà du marché du travail, la collectivité garantit l'accès de tous (ou presque) à des services comme les routes, la sécurité, l'éducation ou la santé.
Louis Maurin, « Comment l'État peut réduire les inégalités »,
Alternatives économiques, hors-série n° 6l, 2e trimestre 2004.
Questions préalables
>
Candidats ayant suivi l'enseignement de spécialité « Sciences sociales et politiques »
Préparation
Les termes du sujet
- Les
pouvoirs publics recouvrent l'ensemble des institutions exerçant des fonctions de pouvoir aux niveaux national et local (et européen). Lajustice sociale peut se définir comme un idéal supposant une juste répartition des ressources (monétaires, sociales ou symboliques) au regard d'unsystème de valeurs collectivement accepté.
Document 1
Ce document met en relation le
Document 2
Il insiste sur les moyens dont disposent les pouvoirs publics pour réduire les
Présentation
Réponses attendues aux questions préalables
Candidats n'ayant pas suivi l'enseignement de spécialité « Sciences sociales et politiques »
Candidats ayant suivi l'enseignement de spécialité « Sciences sociales et politiques »
Une autre propriété d'un régime présidentiel est que la légitimité du président repose fondamentalement sur son élection au
Réponse au sujet
Introduction
- Accroche et reformulation du sujet : le maintien, voire l'accentuation de nombreuses formes d'inégalités économiques conduit à s'interroger sur la capacité des sociétés démocratiques contemporaines à atteindre leur idéal de
justice sociale . Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ? De quels moyens disposent-ils ? - Définition des termes : pouvoirs publics, justice sociale.
Annonce du plan : les pouvoirs publics peuvent contribuer à la justice sociale, d'une part, en cherchant à limiter les inégalités économiques, d'autre part, en garantissant l'égalité des chances.
Développement
- Les pouvoirs publics contribuent à la justice sociale en cherchant à limiter les inégalités économiques.
- Ils peuvent agir sur la
répartition primaire des revenus tout en développant unelogique de redistribution des richesses et unsystème de protection sociale (document 2). - On observe ainsi une relation inverse entre les
dépenses publiques et letaux de risque de pauvreté après transferts sociaux (document 1). - Les pouvoirs publics ont également un objectif de justice sociale en renforçant l'
égalité des chances . - La production par les pouvoirs publics de
services collectifs non marchands (éducation, santé, etc.) s'inscrit dans une logique égalitaire et de justice sociale (document 2). - De la même façon, l'adoption de mesures de
discriminations positives visent à garantir plus de justice sociale (loi sur la parité, éducation prioritaire, etc.).
Conclusion
Les pouvoirs publics disposent de nombreux dispositifs pour renforcer la justice sociale, qui reste néanmoins toujours un idéal à atteindre.
Candidats n'ayant pas suivi l'enseignement de spécialité « Sciences sociales et politiques »