Justice sociale et inégalités
Corrigé
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Ens. spécifique
sesT_1304_12_04C
Pondichéry &bull Avril 2013
Montants moyens des prélèvements et des prestations en 2010 (en euros)
|
Revenus moyens par unité de consommation |
||||
---|---|---|---|---|---|
Q1 |
Q2 |
Q3 |
Q4 |
Q5 |
|
Revenu avant redistribution (A) |
7 400 |
15 489 |
21 191 |
28 243 |
53 582 |
PRÉLÈVEMENTS |
&ndash 440 |
&ndash 1 258 |
&ndash 2 466 |
&ndash 4 129 |
&ndash 10 621 |
Financement de la protection sociale Dont |
&ndash 521 |
&ndash 1 204 |
&ndash 2 021 |
&ndash 2 989 |
&ndash 5 803 |
Cotisations sociales |
&ndash 366 |
&ndash 846 |
&ndash 1 429 |
&ndash 2 158 |
&ndash 3 979 |
Impôts directs Dont |
81 |
&ndash 54 |
&ndash 446 |
&ndash 1 140 |
&ndash 4 817 |
Impôts sur le revenu et Prime pour l&rsquo emploi |
136 |
131 |
&ndash 153 |
&ndash 764 |
&ndash 4 273 |
PRESTATIONS Dont |
4 332 |
1 418 |
1 067 |
819 |
600 |
Prestations familiales |
1 522 |
851 |
834 |
705 |
543 |
Aides au logement |
1 284 |
269 |
102 |
42 |
20 |
Minima sociaux |
1 237 |
175 |
73 |
46 |
25 |
Revenu disponible (revenu après redistribution) (B) |
11 293 |
15 649 |
19 792 |
24 933 |
43 561 |
Taux de redistribution (B-A)/A en % |
52,6 |
1,0 |
&ndash 6,6 |
&ndash 11,7 |
&ndash 18,7 |
Source : D&rsquo après France Portrait social 2011, Insee.
1. Revenu moyen qui tient compte de la composition des ménages.
2. L&rsquo ensemble des ménages a été réparti dans cinq catégories de taille égale (20 % des ménages) ordonnées selon le revenu. Q1 : 20 % des plus modestes. Q5 : 20 % des plus riches.
3. Les impôts directs sont les impôts payés directement par le contribuable.
4. Les ménages à bas revenu ne payant pas d&rsquo impôts sur le revenu peuvent bénéficier de versements au titre de « crédits d&rsquo impôts » et de la « prime pour l&rsquo emploi » versée aux actifs occupés ayant perçu des revenus professionnels en dessous d&rsquo un certain seuil de revenu.
L&rsquo enseignement est le domaine le mieux documenté pour évaluer les effets redistributifs de la fourniture de biens (collectifs) financés par l&rsquo impôt. Nous connaissons en effet la scolarisation au sein des familles, et les dépenses d&rsquo éducation sont facilement identifiables au sein des administrations publiques.
Qu&rsquo observe-t-on ?
Les dépenses d&rsquo éducation opèrent évidemment une redistribution horizontale, des ménages sans enfants vers les ménages avec enfants, à niveau de revenu équivalent.
Mais elles opèrent également une redistribution verticale entre les familles, selon le niveau de revenu.
En effet, le nombre moyen d&rsquo enfant par famille, et la durée moyenne de scolarisation diffèrent singulièrement selon le niveau de revenu. Si l&rsquo on découpe les ménages par niveau de revenu, on trouve plus de familles avec enfants en bas âge dans les déciles inférieurs. Les raisons sont multiples. Les revenus d&rsquo activité sont généralement croissants avec l&rsquo âge ainsi que les revenus du patrimoine. Les hauts déciles comportent ainsi davantage de ménages plus âgés.
Par ailleurs, notamment pour les retraités, les enfants ne sont plus à charge [&hellip ]. Il s&rsquo y ajoute le fait qu&rsquo à même niveau de revenu initial, les familles avec enfants seront, mécaniquement, placées plus bas en termes de revenu par équivalent adulte. La scolarisation étant obligatoire, et les dépenses d&rsquo éducation étant relativement fortes en France dans le primaire et le secondaire, il apparaît que les dépenses d&rsquo éducation liées à la scolarisation jusqu&rsquo à 16 ans sont plutôt redistributives. [&hellip ]
Par le même jeu d&rsquo effets de structure, [&hellip ] il apparaît à l&rsquo inverse que les dépenses d&rsquo éducation post-obligatoire
Source : « Comment fonctionne vraiment la grande machine à ­ redistribuer ? » , Camille Landais, Regards croisés sur l&rsquo économie, 2007.
1. Éducation post-obligatoire : formation au-delà de l&rsquo âge de scolarisation obligatoire (16 ans)
Entrer dans le sujet
- Les pouvoirs publics correspondent aux administrations publiques locales (collectivités), nationales (ministères) ou européennes (Commission européenne), ainsi que les établissements publics qui en dépendent. Ils ont pour missions de procéder à des opérations de répartition et d&rsquo organiser la production de services non marchands destinés à la collectivité.
- La redistribution désigne l&rsquo ensemble des opérations visant à modifier l&rsquo affectation des ressources issues de la répartition primaire des revenus. Elle repose sur le paiement de prélèvements obligatoires par les agents économiques, en particulier les ménages (cotisations sociales, impôts directs et indirects), ainsi que sur le versement de prestations sociales aux ménages. La mise à disposition de services à un coût inférieur à leur coût de revient joue également un rôle redistributif.
Comprendre les documents
Document 1
- Ce tableau permet de comprendre, par quintile de revenu par unité de consommation, la formation du revenu disponible à partir des revenus d&rsquo activité, auxquels on soustrait les différents prélèvements, pour ensuite ajouter les prestations sociales. L&rsquo influence de la redistribution peut être perçue au niveau des prélèvements, et au niveau des prestations versées.
- On peut mesurer les inégalités dans la répartition des revenus à l&rsquo aide de l&rsquo écart interquintile, calculé par le rapport entre le montant de revenu perçu par les 20 % des ménages les plus aisés (Q5) sur le montant de revenu perçu par les 20 % des ménages les moins bien payés (Q1).
- En ce qui concerne le revenu primaire, l&rsquo écart est de 7,24 : les 20 % de ménages les plus aisés perçoivent un revenu 7,24 fois plus élevé que les 20 % des ménages les moins bien payés. Ce coefficient décroît à 6,17 après prélèvements, puis à 3,86 après redistribution, ce qui met en évidence le rôle des revenus secondaires (prestations sociales, allocations&hellip ) dans la réduction des inégalités de revenus.
- Le taux de redistribution indiquant l&rsquo effet de la redistribution sur le revenu disponible indique que plus de la moitié du revenu disponible en est issu pour les 20 % de ménages les plus pauvres. Il reste positif mais faible (1 %) pour les 40 % les moins bien payés, et devient négatif à partir de Q3. La redistribution transfère donc des richesses des mieux payés vers les plus modestes.
Document 2
- Ce texte illustre le rôle redistributif des services non marchands avec l&rsquo exemple de l&rsquo enseignement.
- Le texte évoque une « redistribution horizontale » (c&rsquo est-à-dire ne tenant pas compte du niveau de richesse) des familles sans enfants vers celle qui en ont à charge.
- La redistribution est aussi verticale (liée au niveau de richesse) : le système éducatif exerce un effet redistributif positif nettement marqué pour l&rsquo enseignement obligatoire (jusqu&rsquo à 16 ans). Cet effet s&rsquo inverse ensuite : les enfants des familles plus aisées prolongeant leurs études davantage que les enfants de milieux populaires, les impôts versés par l&rsquo ensemble des foyers financent les études des jeunes issus des milieux plus favorisés.
Définir le plan
La première partie exposera l&rsquo action redistributive en matière de répartition secondaire des revenus la seconde mettra en évidence l&rsquo effet redistributif de la production de services non marchands par les administrations publiques.