Croissance, fluctuations et crises
Corrigé
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Ens. spécifique
sesT_1200_00_07C
Sujet zéro
Contribution des facteurs de production
à la croissance
Taux de croissance annuels moyens en % | |||||
---|---|---|---|---|---|
| 1966-1970 | 1971-1980 | 1981-1990 | 1991-1995 | 1996-2008 |
États-Unis | |||||
PIB | 3,4 | 3,2 | 3,1 | 2,4 | 2,8 |
Travail | 1,6 | 1,6 | 1,7 | 1,3 | 1,1 |
Capital | 0,6 | 0,5 | 0,3 | 0,2 | 0,5 |
Productivité globale des facteurs | 1,2 | 1,1 | 1,1 | 0,8 | 1,2 |
Union européenne à 15 | |||||
PIB | 5,0 | 3,2 | 2,4 | 1,7 | 1,9 |
Travail | – 0,7 | – 0,6 | 0,1 | – 0,7 | 0,9 |
Capital | 1,8 | 1,4 | 0,7 | 1,0 | 0,5 |
Productivité globale des facteurs | 3,8 | 2,4 | 1,5 | 1,4 | 0,5 |
Source : Eurostat, 2010.
Les pays industrialisés ont connu des gains de productivité d'une ampleur fantastique depuis 1870 : la production par emploi a été multipliée par environ 12 en France et 8,5 aux États-Unis sur ces 130 années.
Les « Trente Glorieuses » de l'après-Seconde Guerre mondiale au 1er choc pétrolier sont les années fastes de forte croissance de la productivité. C'est la fameuse « grande vague » de productivité, évoquée par Gordon, déferlant sur les États-Unis dès 1913. Puis succèdent des années de fort ralentissement de la productivité, dès le milieu des années 1960 aux États-Unis, et après le 1er choc pétrolier dans les différents pays industrialisés. Le rattrapage des niveaux de productivité américains par les économies européennes et japonaise s'amorce au début des années 1950 pour se poursuivre jusqu'au début des années 1990, sans être interrompu par le 1er choc pétrolier. Puis s'opère une réelle rupture des évolutions relatives de productivité au cours des années 1990 : une accélération de la productivité aux États-Unis et au contraire un ralentissement dans les pays européens. […]
Les écarts de gains de productivité entre l'Europe et les États-Unis : la production et la diffusion des TIC…
L'impact de la production et de la diffusion des technologies de l'information et de la communication (TIC) sur les gains de productivité du travail transite par trois canaux :
- grâce à l'augmentation des performances des processeurs, la baisse rapide des prix des TIC amplifie la forte hausse des volumes produits par ces secteurs et permet des gains de productivité globale des facteurs dans ces secteurs et dans l'économie avec le renforcement de leur part dans le PIB
- la diffusion des TIC permet aussi d'augmenter la productivité globale des facteurs des secteurs non-TIC qui utilisent intensément ces technologies, comme les assurances, la finance, la grande distribution ou l'aéronautique, grâce notamment à une meilleure coordination des acteurs du processus de production
- l'investissement en TIC entraîne une hausse du stock de capital TIC disponible par emploi (substitution du capital au travail) et un renouvellement plus rapide des matériels et aurait un effet positif sur la productivité du travail.
Rapports de Patrick Artus et Gilbert Cette, « Productivité et croissance », Conseil d'analyse économique, n° 4, 2004.

Source : J. Bourdin, Objectif 3 % de recherche-développement : plus de recherche pour plus de croissance, Les rapports du Sénat, n° 391, 2004.
Entrer dans le sujet, définir les mots clés
- Le progrès technique représente l'ensemble des éléments qui permettent d'améliorer les méthodes de production. De ces améliorations découle une augmentation de la productivité des facteurs de production. Le principal indicateur du progrès technique utilisé est la productivité globale des facteurs (PGF).
- La croissance économique correspond à une augmentation à long terme des richesses produites. Elle est mesurée par la variation du produit intérieur brut (PIB) réel.
- Il s'agit de montrer ici comment le progrès technique favorise la croissance économique.
Analyser les documents
Document 1
- Il permet de comparer la croissance économique aux États-Unis et dans l'Union européenne (UE) à 15, ainsi que les différents facteurs contribuant à cette croissance.
- Depuis les années 1980, la croissance économique est plus élevée aux États-Unis que dans l'UE à 15. L'écart de la croissance annuelle moyenne s'accroît. Dans le même temps, la contribution de la PGF à la croissance devient plus importante aux États-Unis que dans l'UE.
Document 2
- Il insiste sur le rôle des technologies de l'information et de la communication (TIC) liées au développement de l'informatique.
- Le progrès technique a permis de baisser les prix des produits associés aux nouvelles TIC, ce qui alimente la hausse de la demande de ces produits. Il fait accroître la PGF des secteurs producteurs de TIC et celle des autres secteurs utilisateurs de ces nouvelles technologies. Les TIC augmentent la productivité du travail.
Document 3
- Ce schéma montre les effets du progrès technique, représenté par les innovations de procédés, sur l'offre et la demande. Grâce à la croissance de la productivité obtenue, l'offre augmente avec le même volume de facteurs de production. Cela entraîne une baisse du coût unitaire de production. Ainsi, les prix baissent, ce qui favorise une hausse de la demande.
- Cette hausse dépend de l'élasticité du prix de la demande. Si cette élasticité est élevée, l'augmentation de la demande (liée à la baisse des prix) sera d'autant plus forte.
Définir le plan
Il faudra traiter des effets du progrès technique : sur l'offre, dans la première partie sur la demande, dans la seconde partie.
Introduction
- À la fin des années 1980, l'économiste américain Robert Solow, suite au développement des nouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC), affirmait que l'introduction des ordinateurs dans l'économie était visible partout, sauf dans les statistiques de la productivité. Ainsi, le progrès technique, qui représente l'ensemble des éléments permettant d'améliorer les méthodes de production, n'assure plus des gains de productivité susceptibles de relancer la croissance des richesses créées, mesurée par la variation du produit intérieur brut (PIB) réel.
- Pourtant, le progrès technique mesuré par la productivité globale des facteurs (PGF) reste un déterminant essentiel de la croissance par son action sur l'offre, mais également par ses effets sur la demande.
I. Les effets du progrès technique sur l'offre
- Le progrès technique a des
effets positifs sur l'offre de biens et de services . En effet, si on compare la croissance économique des États-Unis à celle de l'UE à 15, elle est plus élevée aux États-Unis depuis le début des années 1980. De plus, l'écart de la croissance annuelle moyenne s'accroît, puisqu'il est de 0,7 point au cours de la période 1981-1990 et de 0,9 point entre 1996 et 2008. Dans le même temps, la contribution de la PGF, qui est un indicateur du progrès technique à la croissance, devient plus importante aux États-Unis que dans l'UE : aux États-Unis, elle représentait un peu moins de 1/3 de la croissance au cours des années 1980, et un peu plus de 40 % entre 1996 et 2008 à l'inverse, la contribution de la PGF à la croissance de l'UE baisse, passant de 2/3 environ à un peu plus de 1/4 (document 2). - Ce sont principalement les
innovations de procédés qui sont à l'origine de gains de productivité. Par exemple, l'écart constaté entre les États-Unis et l'UE s'explique par une utilisation plus intensive des TIC aux États-Unis, ce qui entraîne une hausse de la productivité aussi bien dans le secteur des TIC que dans les autres secteurs de l'activité économique (document 2). L'augmentation de l'efficacité des facteurs de production va permettre aux entreprises de produire plus avec la même quantité de facteurs, d'où une hausse de l'offre.
II. Les effets du progrès technique sur la demande
- Les gains de productivité engendrés par les innovations de procédés permettent une baisse des prix, qui
stimule la consommation en fonction de l'élasticité de la demande par rapport aux prix qui représente la variation relative de la demande rapportée à la variation relative des prix (document 3). L'innovation de procédés peut se traduire par une hausse des salaires, et donc par une augmentation de la consommation. - Le progrès technique comprend les innovations de produits. Les nouveaux produits (exemple des smartphones) favorisent le développement d'
activités nouvelles pour répondre à la demande, accélérant ainsi la croissance économique. Si ces innovations de produits concernent des innovations réelles et non la simple amélioration de produits existants, les effets sur la croissance sont d'autant plus élevés.
Conclusion
Le progrès technique est un facteur essentiel de la croissance économique. Il stimule l'offre et la demande grâce aux innovations de procédés, alors que les innovations de produits ont un effet accélérateur sur la demande.