France métropolitaine, mai 2022 • Jour 2
Sprint final
65
matT_2205_07_07C
France métropolitaine, mai 2022 • Jour 2
Exercice 4
Trajectoires d’une balle de golf
Intérêt du sujet • On étudie deux modélisations de la trajectoire d’une balle de golf entre la frappe et l’atterrissage. L’un des objectifs est de déterminer lequel des deux modèles semble le plus adapté pour décrire la situation réelle.
Partie A • Études de deux fonctions
On considère les deux fonctions f et g définies sur l’intervalle [0 ; + ∞[ par :
f(x) = 0,06(- x² + 13,7x) et .
On admet que les fonctions f et g sont dérivables et on note et leurs fonctions dérivées respectives.
▶ 1. On donne le tableau de variations complet de la fonction f sur l’intervalle [0 ; + ∞[.
a) Justifier la limite de f en + ∞.
b) Justifier les variations de la fonction f.
c) Résoudre l’équation f(x) = 0.
▶ 2. a) Déterminer la limite de g en + ∞.
b) Démontrer que, pour tout réel x appartenant à [0 ; + ∞[, on a :
.
c) Étudier les variations de la fonction g et dresser son tableau de variations sur [0 ; + ∞[. Préciser une valeur approchée à 10−2 près du maximum de g.
d) Montrer que l’équation g(x) = 0 admet une unique solution non nulle et déterminer, à 10−2 près, une valeur approchée de cette solution.
Partie B • Trajectoires d’une balle de golf
Pour frapper la balle, un joueur de golf utilise un instrument appelé « club » de golf.
On souhaite exploiter les fonctions f et g étudiées en partie A pour modéliser de deux façons différentes la trajectoire d’une balle de golf. On suppose que le terrain est parfaitement plat.
On admettra ici que 13,7 est la valeur qui annule la fonction f et une approximation de la valeur qui annule la fonction g.
On donne ci-dessous les représentations graphiques de f et g sur l’intervalle [0 ; 13,7].
Pour x représentant la distance horizontale parcourue par la balle en dizaines de yards après la frappe (avec 0 ≤ x ≤ 13,7), f(x) (ou g(x) selon le modèle) représente la hauteur correspondante de la balle par rapport au sol, en dizaines de yards (1 yard correspond à environ 0,914 mètre).
On appelle « angle de décollage » de la balle, l’angle entre l’axe des abscisses et la tangente à la courbe (f ou g selon le modèle) en son point d’abscisse 0. Une mesure de l’angle de décollage de la balle est un nombre réel d tel que tan(d) est égal au coefficient directeur de cette tangente.
De même, on appelle « angle d’atterrissage » de la balle, l’angle entre l’axe des abscisses et la tangente à la courbe (f ou g selon le modèle) en son point d’abscisse 13,7. Une mesure de l’angle d’atterrissage de la balle est un nombre réel a tel que tan(a) est égal à l’opposé du coefficient directeur de cette tangente.
Tous les angles sont mesurés en degrés.
▶ 1. Première modélisation : on rappelle qu’ici, l’unité étant la dizaine de yards, x représente la distance horizontale parcourue par la balle après la frappe et f(x) la hauteur correspondante de la balle.
Selon ce modèle :
a) Quelle est la hauteur maximale, en yards, atteinte par la balle au cours de sa trajectoire ?
b) Vérifier que .
c) Donner une mesure en degrés de l’angle de décollage de la balle, arrondie au dixième. (On pourra éventuellement utiliser le tableau ci-dessous.)
d) Quelle propriété graphique de la courbe f permet de justifier que les angles de décollage et d’atterrissage de la balle sont égaux ?
▶ 2. Seconde modélisation : on rappelle qu’ici, l’unité étant la dizaine de yards, x représente la distance horizontale parcourue par la balle après la frappe et g(x) la hauteur correspondante de la balle.
Selon ce modèle :
a) Quelle est la hauteur maximale, en yards, atteinte par la balle au cours de sa trajectoire ?
On précise que g′(0) = 0,29 et g′(13,7) ≈ - 1,87.
b) Donner une mesure en degrés de l’angle de décollage de la balle, arrondie au dixième. (On pourra éventuellement utiliser le tableau ci-dessous).
Tableau : extrait d’une feuille de calcul donnant une mesure en degrés d’un angle quand on connaît sa tangente.
c) Justifier que 62 est une valeur approchée, arrondie à l’unité près, d’une mesure en degrés de l’angle d’atterrissage de la balle.
Partie C • Interrogation des modèles
À partir d’un grand nombre d’observations des performances de joueurs professionnels, on a obtenu les résultats moyens suivants :
Quel modèle, parmi les deux étudiés précédemment, semble le plus adapté pour décrire la frappe de la balle par un joueur professionnel ? La réponse sera justifiée.
Les clés du sujet
Partie A
▶ 2. b) Utilisez la formule permettant de calculer la dérivée du produit de deux fonctions.
d) Appliquez le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires après avoir vérifié les conditions. Utilisez la calculatrice pour déterminer une valeur approchée de la solution.
Partie B
▶ 1. a) et ▶ 2. a) Utilisez les variations de f et de g étudiées dans la partie A.
Partie A • Études de deux fonctions
▶ 1. a) Justifier la limite d’une fonction en + ∞
Pour tout x ∈[0 ; + ∞[, .
et , donc par produit :
.
b) Justifier les variations d’une fonction
Pour tout x ∈[0 ; + ∞[, .
.
Si 0 ≤ x < 6,85, alors - 2x + 13,7 > 0, donc .
Si x > 6,85, alors - 2x + 13,7 < 0, donc .
f est donc croissante sur [0 ; 6,85] et décroissante sur [6,85 ; + ∞[.
à noter
On peut aussi utiliser le fait que f est une fonction du second degré de la forme , avec a < 0. Elle atteint son maximum en .
c) Résoudre une équation
.
L’équation a deux solutions : .
▶ 2. a) Déterminer la limite d’une fonction en + ∞
et, par composée, , donc par opérations :
b) Calculer la dérivée d’une fonction
Pour tout x ∈[0 ; + ∞[ :
c) Étudier les variations d’une fonction
Pour tout x ∈[0 ; + ∞[, , donc a le signe de .
.
Si , alors - 0,03x + 0,29 > 0, donc .
Si , alors - 0,03x + 0,29 < 0, donc .
D’où le tableau de variations :
Le maximum de g est .
Or donc :
d) Montrer qu’une équation admet une unique solution sur un intervalle donné
Sur , , donc l’équation n’a pas de solution sur cet intervalle.
Sur , g est continue et strictement décroissante.
On a et , or
Donc, d’après le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires, l’équation a une unique solution sur l’intervalle .
Finalement l’équation admet une unique solution non nulle , avec .
À l’aide de la calculatrice, on obtient que et donc 13,72 et 13,73 sont des valeurs approchées de à près.
Partie B • Trajectoires d’une balle de golf
▶ 1. Première modélisation
a) Donner la hauteur maximale atteinte par une balle
D’après la partie A, le maximum de f sur [0 ; + ∞[ est f(6,85).
Or et f(x) représente la hauteur de la balle en dizaines de yards si x est la distance horizontale, également en dizaines de yards, parcourue par la balle après la frappe.
Selon cette modélisation, la hauteur maximale atteinte par la balle au cours de sa trajectoire est donc environ 28,15 yards.
b) Vérifier un nombre dérivé
.
c) Déterminer une valeur approchée de l’angle de décollage d’une balle
L’angle de décollage d de la balle vérifie .
D’après le tableau donné, au dixième de degré près.
à noter
On peut aussi utiliser la calculatrice et la fonction Atn ou atan pour déterminer une valeur approchée de d.
d) Exploiter une propriété graphique d’une courbe
La fonction f est une fonction polynôme de degré 2, la courbe est un arc de parabole qui a pour axe de symétrie la droite Δ d’équation x = 6,85.
Les deux points d’intersection de f avec l’axe des abscisses sont symétriques l’un de l’autre par rapport à Δ, les tangentes à f en ces points sont également symétriques l’une de l’autre par rapport à Δ et par symétrie, elles forment le même angle avec l’axe des abscisses.
Par symétrie par rapport à la droite d’équation , on peut donc dire que selon ce modèle, les angles de décollage et d’atterrissage de la balle sont égaux.
▶ 2. Seconde modélisation
a) Donner la hauteur maximale atteinte par une balle
D’après la partie A, le maximum de g sur [0 ; + ∞[ est :
.
Comme g(x) représente la hauteur de la balle en dizaines de yards si x est la distance horizontale, également en dizaines de yards, parcourue par la balle après la frappe, on en déduit qu’avec cette modélisation, la hauteur maximale atteinte par la balle est environ 29,8 yards.
b) Déterminer une valeur approchée de l’angle de décollage d’une balle
On a , donc si d est l’angle de décollage de la balle, on a .
D’après le tableau donné, au dixième de degré près.
c) Justifier une valeur approchée de l’angle d’atterrissage d’une balle
g′(13,7) ≈ - 1,87, donc .
Or, d’après la calculatrice, et , donc, à l’unité près, .
Partie C • Interrogation des modèles
Les deux modèles donnent une distance horizontale au point de chute égale ou environ égale à 137 yards ; cela ne permet donc pas de privilégier l’un des modèles par rapport à l’autre.
Les hauteurs maximales atteintes par la balle sont voisines avec les deux modèles, même si le deuxième modèle donne un résultat plus grand, donc plus proche de la valeur réellement observée.
Les observations des performances des joueurs donnent en revanche des angles de décollage d et d’atterrissage a très différents (valeur de d assez faible, valeur de a plus élevée), ce qui permet d’affirmer que le deuxième modèle semble le plus adapté pour décrire la frappe de la balle par un joueur professionnel.