Sprint final
Amérique du Nord • Mai 2024
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Amérique du Nord • Mai 2024
Un combat épique
Intérêt du sujet • L’extrait relate le combat titanesque qui oppose la forêt vierge et les hommes qui veulent y construire une ville : un récit écologique qui pose la question de l’attitude destructrice et dominatrice de l’homme face à la nature.
Document A Texte littéraire
Cet extrait se situe au tout début de la nouvelle.
Le titre, composé de deux termes anglais (« wood » : le bois et « town » : la ville), signifie « La ville en bois ».
L’emplacement était superbe pour bâtir une ville. Il n’y avait qu’à déblayer les bords du fleuve, en abattant une partie de la forêt, de l’immense forêt vierge enracinée là depuis la naissance du monde. Alors abritée tout autour par des collines, la ville descendrait jusqu’aux quais d’un port magnifique, établi dans l’embouchure de la Rivière-Rouge, à quatre milles1 seulement de la mer.
Dès que le gouvernement de Washington eut accordé la concession, charpentiers et bûcherons se mirent à l’œuvre ; mais vous n’avez jamais vu une forêt pareille. Cramponnée au sol de toutes ses lianes, de toutes ses racines, quand on l’abattait par un bout elle repoussait d’un autre, se rajeunissait de ses blessures, et chaque coup de hache faisait sortir des bourgeons verts. Les rues, les places de la ville à peine tracées étaient envahies par la végétation. Les murailles grandissaient moins vite que les arbres et, sitôt élevées, croulaient sous l’effort des racines toujours vivantes.
Pour arriver à bout de cette résistance où s’émoussait le fer des cognées et des haches, on fut obligé de recourir au feu. Jour et nuit une fumée étouffante emplit l’épaisseur des fourrés, pendant que les grands arbres au-dessus flambaient comme des cierges. La forêt essaya de lutter encore, retardant l’incendie avec des flots de sève et la fraîcheur sans air de ses feuillages pressés. Enfin l’hiver arriva. La neige s’abattit comme une seconde mort sur les grands terrains pleins de troncs noircis, de racines consumées. Désormais on pouvait bâtir.
Bientôt une ville immense, toute en bois comme Chicago, s’étendit aux bords de la Rivière-Rouge, avec ses larges rues alignées, numérotées, rayonnant autour des places, sa Bourse, ses halles, ses églises, ses écoles, et tout un attirail maritime de hangars, de douanes, de docks, d’entrepôts, de chantiers de construction pour les navires. La ville de bois, Wood’stown – comme on l’appela, – fut vite peuplée par les essuyeurs de plâtres des villes neuves. Une activité fiévreuse circula dans tous ses quartiers ; mais sur les collines environnantes, dominant les rues pleines de foule et le port encombré de vaisseaux, une masse sombre et menaçante s’étalait en demi-cercle. C’était la forêt qui regardait.
Elle regardait cette ville insolente qui lui avait pris sa place au bord du fleuve, et trois mille arbres gigantesques. Tout Wood’stown était fait avec sa vie à elle.
Alphonse Daudet, Wood’stown, 1873.
1. « un mille » : unité de mesure ancienne (environ 1 850 mètres).
Document B « Liuzhou Forest City » : ville-forêt de Chine conçue par l’architecte Stefano Boeri, xxie siècle
ph © Stefano Boeri Architetti
Travail sur le texte littéraireet sur l’image 50 points • ⏱ 1 h 10
Les réponses doivent être entièrement rédigées.
Compréhension et compétences d’interprétation
▶ 1. Quel titre donneriez-vous à ce passage ? Justifiez votre réponse à l’aide de deux éléments tirés du texte. (5 points)
▶ 2. Ligne 16 : « Pour arriver à bout de cette résistance ».
De quelle résistance est-il question ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur trois citations que vous expliquerez. (5 points)
▶ 3. Ligne 35 : selon vous, pourquoi la ville est-elle désignée comme « ville insolente » ? Développez et justifiez votre point de vue en vous appuyant sur deux éléments. (6 points)
▶ 4. Le texte propose un portrait de la forêt.
a) Qu’est-ce qui caractérise ce portrait ? (2 points)
b) Relevez et expliquez deux procédés littéraires utilisés pour l’élaborer. (2 points)
▶ 5. Comment comprenez-vous les relations entre les hommes et la nature dans ce texte ? Appuyez-vous sur le texte pour justifier votre réponse. (5 points)
▶ 6. Quels liens pouvez-vous établir entre le texte et l’image ?
Votre réponse devra être développée et s’appuyer sur une description de l’image. (7 points)
Grammaire et compétences linguistiques
▶ 7. Lignes 35-36 : « Elle regardait cette ville insolente qui lui avait pris sa place au bord du fleuve, et trois mille arbres gigantesques ».
a) Relevez les verbes de cette phrase. Indiquez le temps de chacun. (2 points)
b) Précisez la valeur de chacun de ces temps. (1 point)
▶ 8. Lignes 17-18 : « Jour et nuit une fumée étouffante emplit l’épaisseur des fourrés […] ».
a) Quelle est la fonction du groupe de mots souligné ? (1 point)
b) Justifiez votre réponse en précisant la manipulation que vous avez utilisée. (1 point)
▶ 9. Ligne 1 : « emplacement ».
a) Expliquez la formation de ce mot. (1,5 point)
b) Indiquez sa nature (classe grammaticale). (0,5 point)
c) Donnez deux mots de la même famille. (1 point)
▶ 10. Réécrivez ce passage en conjuguant les verbes au futur de l’indicatif. (10 points)
« Dès que le gouvernement de Washington eut accordé la concession, charpentiers et bûcherons se mirent à l’œuvre ; mais vous n’avez jamais vu une forêt pareille. Cramponnée au sol de toutes ses lianes, de toutes ses racines, quand on l’abattait par un bout elle repoussait d’un autre, se rajeunissait de ses blessures, et chaque coup de hache faisait sortir des bourgeons verts. Les rues, les places de la ville à peine tracées étaient envahies par la végétation. Les murailles grandissaient moins vite que les arbres et, sitôt élevées, croulaient sous l’effort des racines toujours vivantes. »
Dictée 10 points • ⏱ 20 min
Le nom de l’auteur, le titre de l’œuvre et la date de publication sont écrits au tableau.
Alphonse Daudet
Wood’stown, 1873
Les toits rouges des monuments publics, les clochers des églises, le plancher des maisons et jusqu’au bois des lits, tout était saupoudré d’une teinte verte, mince comme une moisissure, légère comme une dentelle. De près, c’était une quantité de bourgeons microscopiques, où l’enroulement des feuilles se voyait déjà. Cette bizarrerie des pluies amusa sans inquiéter ; mais, avant le soir, des bouquets de verdure s’épanouissaient partout sur les meubles, sur les murailles. Les branches poussaient à vue d’œil ; légèrement retenues dans la main, on les sentait grandir et se débattre comme des ailes.
Rédaction 40 points • ⏱ 1 h 30
Vous traiterez à votre choix l’un des sujets suivants.
Sujet d’imagination
Imaginez une suite à ce texte, en mettant en valeur le rôle de la forêt.
Comme Alphonse Daudet, vous écrirez votre texte à la troisième personne du singulier et aux temps du passé.
Sujet de réflexion
L’art peut-il nous rapprocher de la nature ?
Vous répondrez à cette question dans un développement organisé, en vous appuyant sur des exemples précis issus de votre expérience personnelle et sur des œuvres littéraires ou artistiques de votre choix.
Les clés du sujet
Analyser les documents
Traiter le sujet d’imagination
Recherche d’idées
Piste 1 | La forêt va-t-elle disparaître et mourir ou au contraire prendre sa revanche en encerclant la ville, l’assiégeant et l’étouffant peu à peu ? |
Piste 2 | L’homme réalise-t-il que la forêt doit devenir son alliée ou persiste-t-il à la considérer comme une ennemie, un espace hostile à dominer ? |
Conseils de rédaction
Commence par bien relire l’extrait pour en respecter le contexte (les lieux, par exemple : le fleuve, les églises, les écoles, etc.) puisque c’est une suite du texte qui t’est demandée.
Respecte bien les consignes : écris à la troisième personne du singulier et aux temps du passé.
Poursuis la personnification de la forêt, en lui attribuant des sentiments et en la décrivant comme un être sensible.
Traiter le sujet de réflexion
Recherche d’idées
Piste 1 | Recherche parmi les œuvres littéraires, cinématographiques ou picturales que tu connais, celles qui abordent le thème de la nature ou s’en inspirent. Elles peuvent nourrir ta réflexion et t’aider à développer des arguments. |
Piste 2 | Que représente la nature pour un artiste : un espace d’évasion, un endroit où méditer, où rêver, où s’épanouir ? Quel regard peut porter un artiste sur la nature (un point de vue différent, bienveillant) ? L’art peut-il jouer un rôle dans la prise de conscience écologique ? |
Conseils de rédaction
Dans ton introduction, commence par présenter la question posée. Dans ta conclusion, synthétise les arguments que tu as énoncés.
Construis un plan au brouillon et choisis au moins deux arguments que tu développeras, en les illustrant avec des exemples d’œuvres littéraires, cinématographiques, picturales ou encore musicales.
Travail sur le texte littéraire et sur l’image
Compréhension et compétences d’interprétation
▶ 1. Le titre de cet extrait pourrait être « Combat titanesque entre la nature et la civilisation ».
Tout d’abord, il s’agit de l’édification d’une ville, comme l’indique la première phrase : « L’emplacement était superbe pour bâtir une ville » (l. 1).
Ensuite, il est question d’une lutte pour domestiquer la forêt dense qui résiste aux envahisseurs, « cramponnée au sol de toutes ses lianes, […] quand on [l’abat] par un bout elle [repousse] d’un autre, se [rajeunit] de ses blessures » (l. 9-11).
▶ 2. La résistance mentionnée dans cette citation est celle de la forêt qui refuse de se laisser asservir. Elle se défend en détruisant les constructions des hommes qui, « sitôt élevées, [croulent] sous l’effort des racines » (l. 14-15). Lorsque les hommes parviennent à bâtir, elle s’y oppose par sa vitalité : « les rues […] à peine tracées étaient envahies par la végétation » (l. 12-13). Il faut employer des méthodes extrêmes pour en venir à bout, « on fut obligé de recourir au feu » (l. 17).
▶ 3. La ville est qualifiée d’« insolente » car ses bâtisseurs se croient supérieurs, pensent s’imposer facilement et dompter la forêt pourtant « enracinée là depuis la naissance du monde » (l. 3-4). Ils se font prédateurs et n’hésitent pas à prendre « sa place au bord du fleuve » (l. 35-36).
▶ 4. a) La forêt décrite dans l’extrait fait preuve d’une incroyable vigueur : elle résiste aux envahisseurs et se montre combative. Elle refuse de laisser sa place et se régénère continuellement.
b) Alphonse Daudet emploie tout d’abord des hyperboles pour souligner son impressionnante puissance et sa longévité : « l’immense forêt vierge enracinée là depuis la naissance du monde », « vous n’avez jamais vu une forêt pareille ».
info +
Une hyperbole est un procédé d’amplification qui consiste à exagérer l’expression d’un fait, d’une idée ou d’un sentiment au moyen d’un lexique fort, de superlatifs ou de comparaisons.
L’auteur utilise aussi la personnification pour évoquer le combat prodigieux de la forêt. Il la décrit comme une armée prête à résister jusqu’à la mort. Pour cela, il emploie des verbes d’action, comme « regardait » (l. 34 et 35) et le champ lexical de la résistance : « Cramponnée », « blessures », « lutter ».
info +
La personnification consiste à attribuer des caractéristiques humaines à un objet, une chose ou encore une idée, une abstraction.
▶ 5. Le texte met en évidence la relation conflictuelle de l’homme avec la nature. L’homme souhaite en être le maître mais celle-ci refuse de se laisser asservir. Elle porte sur ses destructeurs un jugement accusateur : « Elle regardait cette ville insolente qui lui avait pris sa place au bord du fleuve, et trois mille arbres gigantesques. Tout Wood’stown était fait avec sa vie à elle » (l. 35-37).
▶ 6. L’image est une photographie d’une œuvre architecturale de Stefano Boeri créée en Chine au milieu d’une forêt dense. Les bâtiments se fondent harmonieusement dans un écrin de verdure, comme des éléments minéraux.
Ce document pourrait illustrer le texte : la manière dont une ville essaie de naître au cœur d’un espace naturel, la forêt vierge. Cependant, ce qui paraît harmonieux sur l’image apparaît bien différent dans l’extrait où il ne s’agit pas d’une cohabitation pacifique, mais d’un affrontement.
Grammaire et compétences linguistiques
▶ 7. a) Les verbes de cette phrase sont les suivants : « regardait », qui est conjugué à l’imparfait de l’indicatif, et « avait pris » au plus-que-parfait.
b) L’imparfait exprime une action passée qui est en cours d’accomplissement.
Le plus-que-parfait exprime une action antérieure à celle à l’imparfait.
▶ 8. a) « Jour et nuit » est un complément circonstanciel de temps.
b) Ce groupe de mots peut être supprimé ou déplacé sans modifier le sens de la phrase : « Une fumée étouffante emplit l’épaisseur des fourrés nuit et jour ».
info +
Un complément circonstanciel peut être déplacé ou supprimé contrairement à un complément essentiel.
▶ 9. a) Le mot « emplacement » est composé du préfixe -em, du radical -place- et du suffixe -ment.
b) C’est un nom commun.
c) « Place » et « placer » sont des mots de la même famille.
▶ 10. Les modifications sont en couleur.
Dès que le gouvernement de Washington aura accordé la concession, charpentiers et bûcherons se mettront à l’œuvre ; mais vous n’aurez jamais vu une forêt pareille. Cramponnée au sol de toutes ses lianes, de toutes ses racines quand on l’abattra par un bout, elle repoussera d’un autre, elle rajeunira de ses blessures, et chaque coup de hache fera sortir des bourgeons verts. Les rues, les places de la ville à peine tracées seront envahies par la végétation. Les murailles grandiront moins vite que les arbres et, sitôt élevées, crouleront sous l’effort des racines toujours vivantes.
Dictée
Point méthode
1 Attention aux nombreux accords : dix-sept noms ou adjectifs, un participe passé et deux verbes doivent être accordés au pluriel. Un oubli et c’est un point en moins. Alors sois vigilant(e) !
2 Les noms féminins terminés par le son [te] s’écrivent « é » (quantité) sauf les noms indiquant un contenu (ex. : une pelletée) et les noms usuels suivants : dictée, montée, portée, jetée, pâtée, butée.
Les toits rouges des monuments publics, les clochers églises, le plancher des maisons et jusqu’au bois des lits, tout était saupoudré d’une teinte verte, mince comme une moisissure, légère comme une dentelle. De près, c’était une quantité de bourgeons microscopiques, où l’enroulement des feuilles se voyait déjà. Cette bizarrerie des pluies amusa sans inquiéter ; mais, avant le soir, des bouquets de verdure s’épanouissaient partout sur les meubles, sur les murailles. Les branches poussaient à vue d’œil ; légèrement retenues dans la main, on les sentait grandir et se débattre comme des ailes.
Rédaction
Voici un exemple de rédaction sur chacun des deux sujets.
Attention, les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.
Sujet d’imagination
[La préparation de la revanche] L’immense et dense forêt regardait cette ville prédatrice qui s’était nourrie de sa substance et qui la méprisait, sûre de sa puissance. Elle savait que l’heure de la revanche approchait. Elle se régénérait et fourbissait ses armes, ses lianes envahissantes, ses racines redoutables capables de s’immiscer sous les plus beaux bâtiments et d’en fissurer les fondements.
conseil
Personnifie la forêt comme l’a fait Alphonse Daudet pour agir davantage sur l’imagination de ton lecteur.
[La revanche de la forêt] Peu à peu, sans que la ville s’en aperçût, l’étau se resserrait. La forêt progressait, l’encerclant comme une armée assiégeant une cité. Elle envahissait et recouvrait les voies de communication : les sentiers, les chemins, les routes, les rues et les avenues. Même les rives du fleuve devenaient impraticables. Les bateaux ne pouvaient plus quitter le port et leurs mâts se couvraient d’un lourd feuillage qui les faisait ressembler à des arbres.
La ville se transformait peu à peu : de minérale, elle redevenait végétale. Les branches entraient par les fenêtres des maisons, crevaient les toits et envahissaient les places publiques, cachant le soleil de leur frondaison d’un vert profond. Les haches, les machettes, les scies sortirent des armoires, des caves et des greniers mais se révélèrent totalement inefficaces face à la formidable vitalité des forces végétales qui se liguaient contre elles. Seuls les enfants pactisaient avec les grands arbres qui jaillissaient de la cour de l’école et qu’ils s’amusaient à escalader pour y construire des cabanes sous l’œil réprobateur des adultes.
[Le dénouement] Les habitants comprirent alors que la forêt et son armée gigantesque allaient anéantir leurs lieux de vie, qu’elle se vengeait de leur arrogance. La ville et la forêt auraient pu être des alliées. Par leur attitude conquérante et irréfléchie, les hommes avaient réussi à s’en faire une ennemie mortelle. N’avaient-ils pas compris que cette forêt était une richesse irremplaçable et qu’en la détruisant, c’était leur propre survie qu’ils compromettaient ?
Sujet de réflexion
[Introduction] L’art peut-il nous rapprocher de la nature et nous amener à y être plus sensible ? La création artistique n’est-elle pas le moyen de porter un regard différent sur la nature et de prendre conscience de sa richesse ?
[Un espace propice à la méditation] Tout d’abord, la nature a souvent offert aux âmes tourmentées des artistes un espace propice à la méditation. Ainsi, Jean-Jacques Rousseau, dans Les Rêveries du promeneur solitaire (1782), se livre à des réflexions philosophiques et autobiographiques loin des agitations de la vie sociale, au cœur d’une nature avec laquelle il entretient une grande complicité.
conseil
Pense à employer des connecteurs argumentatifs pour introduire tes différents arguments : tout d’abord, ensuite, enfin.
Les poètes romantiques du xixe siècle ont également beaucoup communié avec la nature et les paysages naturels, qui étaient pour eux un refuge, le lieu idéal où épancher leurs sentiments personnels, leurs interrogations sur l’amour, la mort, le temps qui passe. Dans son poème Le Lac, Lamartine revient au bord du lieu où il aimait se retrouver avec son épouse défunte et c’est au lac qu’il adresse sa plainte.
[Un retour à un état proche de l’enfance] Ensuite, certains artistes, qualifiés de naïfs ou de primitifs au xxe siècle, ont cherché dans une nature idéalisée une source d’inspiration. Henri Rousseau, dit Le Douanier Rousseau, représente dans une série de tableaux des paysages exotiques peuplés d’animaux sauvages, des jungles luxuriantes et oniriques.
[Un appel à une prise de conscience écologique] Enfin, des artistes cherchent à alerter contre les dangers que nous faisons courir à notre environnement naturel. Jean Giono, dans sa nouvelle L’Homme qui plantait des arbres (1953), raconte l’histoire d’un berger qui consacre sa vie à faire revivre une forêt et à lutter à sa manière contre la désertification rurale. C’est une leçon de vie : une parabole écologique.
[Conclusion] Il apparaît donc que de nombreux artistes ont trouvé dans la nature un espace où méditer, s’épancher, rêver ou s’épanouir. Cela ne devrait-il pas nous convaincre de porter un regard différent, poétique sur notre environnement naturel, en reconnaissant ses bienfaits, son caractère précieux et sa fragilité ?