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Une imagination débordante (texte de G. Sand, photo de R. Doisneau)

France métropolitaine • Juin 2023

Une imagination débordante

3 heures

100 points

Intérêt du sujet • Le texte et l’image mettent en avant les plaisirs des jeux de l’enfance, où l’imagination occupe la plus grande place et transforme la réalité environnante.

 

Document ATexte littéraire

Dans son autobiographie, Aurore Dupin (qui écrit sous le nom de George Sand) raconte son enfance. Elle est élevée par sa mère et grandit entourée d’Hippolyte, son demi-frère, et d’Ursule, la fille d’une servante.

Nous avions trouvé un jeu qui passionnait nos imaginations. Il s’agissait de passer la rivière. La rivière était dessinée sur le carreau1 avec de la craie et faisait mille détours dans cette grande chambre. En de certains endroits elle était fort profonde, il fallait trouver l’endroit guéable2 et ne pas se tromper. Hippolyte s’était déjà noyé plusieurs fois, nous l’aidions à se retirer des grands trous où il tombait toujours, car il faisait le rôle du maladroit ou de l’homme ivre, et il nageait à sec sur le carreau en se débattant et en se lamentant. Pour les enfants ces jeux-là sont tout un drame, toute une fiction scénique, parfois tout un roman, tout un poème, tout un voyage, qu’ils miment et rêvent durant des heures entières, et dont l’illusion les gagne et les saisit véritablement. Pour mon compte, il ne me fallait pas cinq minutes pour m’y plonger de si bonne foi, que je perdais la notion de la réalité, et je croyais voir les arbres, les eaux, les rochers, une vaste campagne, et le ciel tantôt clair, tantôt chargé de nuages qui allaient crever et augmenter le danger de passer la rivière. Dans quel vaste espace les enfants croient agir, quand ils vont ainsi de la table au lit et de la cheminée à la porte !

Nous arrivâmes, Ursule et moi, au bord de notre rivière, dans un endroit où l’herbe était fine et le sable doux. Elle le tâta d’abord, et puis elle m’appela en me disant : « Vous pouvez vous y risquer, vous n’en aurez guère plus haut que les genoux. » Les enfants s’appellent vous dans ces sortes de mimodrames3. Ils ne croiraient pas jouer une scène s’ils se tutoyaient comme à l’ordinaire. Ils représentent toujours certains personnages qui expriment des caractères, et ils suivent très bien la première donnée. Ils ont même des dialogues très vrais et que des acteurs de profession seraient bien embarrassés d’improviser sur la scène avec tant d’à-propos et de fécondité4.

Sur l’invitation d’Ursule, je lui observai que5, puisque l’eau était basse, nous pouvions bien passer sans nous mouiller ; il ne s’agissait que de relever un peu nos jupes et d’ôter nos chaussures. « Mais, dit-elle, si nous rencontrons des écrevisses, elles nous mangeront les pieds. – C’est égal, lui dis-je ; il ne faut pas mouiller nos souliers, nous devons les ménager6, car nous avons encore bien du chemin à faire. »

À peine fus-je déchaussée, que le froid du carreau me fit l’effet de l’eau véritable, et nous voilà, Ursule et moi, pataugeant dans le ruisseau. Pour ajouter à l’illusion générale, Hippolyte imagina de prendre le pot à l’eau et de le verser par terre, imitant ainsi un torrent et une cascade. Cela nous sembla délirant d’invention. Nos rires et nos cris attirèrent enfin l’attention de ma mère. Elle nous regarda, et nous vit tous les trois, pieds et jambes nus, barbotant dans un cloaque7, car le carreau avait déteint, et notre fleuve était fort peu limpide. Alors elle se fâcha tout de bon, surtout contre moi, qui étais déjà enrhumée ; elle me prit par le bras, m’appliqua une correction manuelle assez accentuée, et, m’ayant rechaussée elle-même, en me grondant beaucoup, elle chassa Hippolyte dans sa chambre, et nous mit en pénitence8, Ursule et moi, chacune dans un coin. Tel fut le dénouement imprévu et dramatique de notre représentation, et la toile tomba sur des larmes et des cris véritables.

George Sand [pseudonyme d’Aurore Dupin], Histoire de ma vie, 2e partie, chapitre 15, 1855.

1. sur le carreau : sur le carrelage.

2. guéable : que l’on peut traverser sans perdre pied.

3. mimodrame : pièce de théâtre sans paroles.

4. fécondité : inventivité ; créativité.

5. je lui observai que : je lui fis remarquer que.

6. nous devons les ménager : nous devons en prendre soin.

7. un cloaque : un égout.

8. elle nous mit en pénitence : elle nous punit.

Document BRobert Doisneau, La ronde des pompons, Montrouge, 1955

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ph © Robert Doisneau/GAMMA RAPHO

Travail sur le texte littéraire et sur l’image 50 points • 1 h 10

Les réponses doivent être entièrement rédigées.

Compréhension et compétences d’interprétation

 1. À la ligne 1, qui désigne le pronom « nous » ? (2 points)

2. Où se passe la scène ? Comment expliquez-vous la présence d’une rivière dans ce lieu ? Justifiez votre réponse en citant le texte. (5 points)

3. « l’illusion les gagne et les saisit véritablement. » (l. 11-12)

Cherchez dans le texte trois éléments qui montrent que l’illusion « gagne » et « saisit véritablement » les enfants. (6 points)

4. a) À quoi le jeu des enfants est-il comparé tout au long du texte ? Pour justifier votre réponse, relevez au moins quatre mots d’un champ lexical qui le prouve. (3 points)

b) Identifiez au moins trois moments dans le récit, qui montrent que cette comparaison organise le jeu des enfants. (3 points)

5. Quelles réflexions sur l’enfance le récit de cet épisode inspire-t-il à la narratrice ? Deux éléments sont attendus. Vous justifierez votre réponse en citant des passages précis du texte. (5 points)

6. Image : pourquoi cette photographie pourrait-elle illustrer le texte ? Vous développerez votre réponse en vous appuyant sur deux arguments. Chaque argument doit être justifié par une citation du texte. (8 points)

Grammaire et compétences linguistiques

7. « En de certains endroits, elle était fort profonde. » (l. 3-4)

a) Quelle est la fonction grammaticale de chaque groupe de mots souligné ? (1 point)

b) Justifiez votre analyse du premier groupe souligné en précisant les manipulations que vous avez utilisées pour identifier sa fonction grammaticale. (2 points)

8. « Si nous rencontrons des écrevisses, elles nous mangeront les pieds. » (l. 32)

a) Recopiez cette phrase en mettant la proposition subordonnée entre crochets et écrivez en rouge le mot subordonnant. (1 point)

b) Précisez la fonction grammaticale de cette proposition subordonnée. (1 point)

9. Tel fut le dénouement imprévu et dramatique de notre représentation ». (l. 48-49)

a) Observez le mot souligné : identifiez et nommez les trois éléments qui le composent. (1,5 point)

b) Expliquez le sens de ce mot en vous appuyant sur la signification des éléments qui le composent et en vous aidant du texte. (1,5 point)

10. Réécrivez le passage suivant en remplaçant « Hippolyte » par « ils ». (10 points)

Le groupe nominal « le rôle du maladroit ou de l’homme ivre » ne doit pas être modifié.

« Hippolyte s’était déjà noyé plusieurs fois, nous l’aidions à se retirer des grands trous où il tombait toujours, car il faisait le rôle du maladroit ou de l’homme ivre, et il nageait à sec sur le carreau en se débattant et en se lamentant. » (l. 5 à 8)

Dictée 10 points • 20 min

Le nom de l’auteur, le titre de l’œuvre sont écrits au tableau.

George Sand

Histoire de ma vie, 1855

Je me souviens d’un jour d’automne où, le dîner étant servi, la nuit s’était faite dans la chambre. Ma cousine et moi nous poursuivions l’une l’autre à travers les arbres, c’est-à-dire sous les plis du rideau. L’appartement avait disparu à nos yeux et nous étions véritablement dans un sombre paysage à l’entrée de la nuit. On nous appelait pour dîner et nous n’entendions rien. Ma mère vint me prendre dans ses bras pour me porter à table et je me rappellerai toujours mon étonnement en voyant les objets réels qui m’environnaient. Je sortais d’une hallucination complète et il me coûtait d’en sortir si brusquement.

Rédaction 40 points • 1 h 30

Vous traiterez à votre choix l’un des sujets suivants.

Sujet d’imagination

Il vous est arrivé d’être pris dans un jeu qui vous a entraîné(e) progressivement dans une aventure imaginaire intense.

Vous raconterez cet épisode à la première personne.

Vous pourrez enrichir votre récit par des descriptions, l’expression des sentiments et des sensations.

Sujet de réflexion

Pourquoi parle-t-on de soi et raconte-t-on sa vie dans des œuvres autobiographiques ?

Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté.

Pour illustrer vos arguments, vous vous appuierez sur des exemples précis tirés d’œuvres littéraires et artistiques.

 

Les clés du sujet

Analyser les documents

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Traiter le sujet d’imagination

Recherche d’idées

Tableau de 2 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 2 lignes ;Ligne 1 : Piste 1; Tu peux t’inspirer de l’extrait de George Sand : situé dans l’enfance, le jeu, pratiqué collectivement, peut être synonyme de plaisir.; Ligne 2 : Piste 2; Ne te contente pas de décrire un jeu très prenant, comme un jeu vidéo par exemple. Ce jeu doit donner naissance à une aventure imaginaire.;

Conseils de rédaction

Raconté à la 1re personne, ton texte peut faire intervenir les commentaires rétrospectifs du narrateur plus âgé sur cet épisode passé, dans des phrases où les verbes seront conjugués au présent.

Le récit ne peut se réduire à une suite d’actions : des descriptions (des personnages mais aussi du lieu rêvé) sont attendues. Imagine également les sentiments ressentis par le narrateur : plaisir, ivresse, vertige devant le monde imaginaire ainsi créé.

Traiter le sujet de réflexion

Recherche d’idées

Tableau de 2 lignes, 2 colonnes ;Corps du tableau de 2 lignes ;Ligne 1 : Piste 1; L’expression « œuvre autobiographique » renvoie à tout ouvrage où le narrateur, l’auteur et le personnage sont une seule et même personne.; Ligne 2 : Piste 2; On associe parfois ce désir de se raconter à une forme de narcissisme.Mais d’autres raisons peuvent conduire un artiste à parler de lui : réfléchir à son identité, offrir un témoignage, explorer ses états d’âme, trouver un sens à son existence…;

Conseils de rédaction

Présente la question dans une brève introduction. Efforce-toi de trouver trois arguments différents, reliés par des connecteurs logiques et illustrés chacun par au moins un exemple.

Puise tes exemples dans les œuvres étudiées pendant l’année : journaux intimes, véritables autobiographies, poèmes, autoportraits picturaux. Tu peux également te référer au texte de George Sand.

Travail sur le texte littéraire et sur l’image

Compréhension et compétences d’interprétation

1. Le pronom « nous » désigne les trois enfants : la narratrice, Hippolyte son demi-frère et Ursule.

2. La scène se déroule dans une « grande chambre ». La rivière que les enfants s’amusent à franchir est en fait imaginaire ; elle est « dessinée sur le carreau avec de la craie ».

3. L’illusion pour les enfants est totale. En effet, les actions sont souvent racontées comme si elles s’étaient réellement déroulées et à plusieurs reprises : « Hippolyte s’était déjà noyé plusieurs fois. » Par ailleurs, le lieu est précisément décrit à l’aide d’adjectifs : « l’herbe était fine et le sable doux » ; cela contribue à créer un effet de réel. Le dialogue enfin entre Ursule et la narratrice obéit à une logique très réelle : « il ne faut pas mouiller nos souliers […] car nous avons encore bien du chemin à faire » (l. 33 à 35).

4. a) Le jeu des enfants est comparé à une pièce de théâtre, comme le soulignent les expressions : « il faisait le rôle », « un drame », « une fiction scénique », « jouer une scène ».

info +

Tu pouvais également relever pour ce champ lexical : « ils miment », « ces sortes de mimodrames », « improviser sur la scène », « représentation ».

b) La comparaison avec une scène théâtrale organise totalement le jeu des enfants. Il s’agit d’abord de mettre en place le décor (« la rivière était dessinée ») et de choisir son rôle : Hippolyte préfère ainsi « le rôle du maladroit ou de l’homme ivre ». Il faut ensuite imaginer des répliques conformes au caractère des personnages : « des acteurs de profession seraient bien embarrassés d’improviser sur la scène avec tant d’à-propos et de fécondité ». Le dénouement intervient enfin et le rideau tombe : « tel fut le dénouement imprévu et dramatique de notre représentation. »

5. La narratrice valorise l’imagination débordante des enfants, qui leur donne l’illusion complète de la réalité : « ces jeux-là sont […] tout un voyage qu’ils miment et rêvent des heures entières ». L’espace restreint de la chambre devient ainsi un « vaste espace ». La narratrice souligne également la justesse de l’interprétation des enfants : « ils ont même des dialogues très vrais ».

6. La photographie pourrait illustrer le texte : les deux documents montrent des enfants pris dans un jeu collectif. Le bateau rappelle « la rivière dessinée sur le carreau avec de la craie ». Dans les deux cas, l’espace réel (la chambre, la rue) disparaît au profit du lieu imaginé, rêvé (la rivière ou la mer).

Par ailleurs, un élément emprunté à la réalité rend le jeu encore plus vrai : les bérets à pompons confortent le sentiment qu’ont les enfants d’être des marins, tandis que la cruche renversée imite « ainsi un torrent et une cascade ».

Enfin, la joie et l’excitation se voient sur le visage d’un enfant de la ronde, faisant écho aux « rires » et aux « cris » que mentionne George Sand.

conseil

Si tu trouves plus de deux arguments, mentionne-les : le correcteur valorisera ta réponse.

Grammaire et compétences linguistiques

7. a) « En de certains endroits » est un complément circonstanciel de lieu. « Fort profonde » est attribut du sujet « elle ».

b) Le premier groupe peut être supprimé. Il ne s’agit donc pas d’un complément essentiel. Il peut être déplacé en fin de phrase ou placé entre le verbe et l’attribut du sujet : il complète donc la phrase entière. C’est un complément circonstanciel, qui donne une précision de lieu.

8. a) [Si nous rencontrons des écrevisses], elles nous mangeront les pieds.

b) Il s’agit d’une proposition subordonnée circonstancielle de condition.

9. a) Le mot « dénouement » est composé du préfixe dé-, du radical -noue- et du suffixe -ment.

b) Le sens du radical se reconnaît dans le verbe nouer qui signifie « faire un nœud ». Le préfixe dé- a un sens privatif. Le dénouement est donc ce moment où les nœuds sont défaits. Au théâtre, c’est le moment où les péripéties, les nœuds de l’intrigue sont résolus : c’est la fin de la représentation.

10. Les modifcations sont en couleur.

« Ils s’étaient déjà noyés plusieurs fois, nous les aidions à se retirer des grands trous où ils tombaient toujours, car ils faisaient le rôle du maladroit ou de l’homme ivre, et ils nageaient à sec sur le carreau en se débattant et en se lamentant. »

Dictée

Point méthode

1 Attention à la terminaison des participes passés des verbes du 3e groupe. Pour savoir si le participe comporte une consonne muette, on l’accorde au féminin pour entendre cette consonne : fait (car faite), mais servi et disparu (car servie et disparue).

2 Le verbe appeler (et ses dérivés) comporte toujours deux p. Quand le e qui précède le l se prononce « è », il faut également doubler le l : on appelait, mais je rappellerai.

3 Mémorise les mots qui contiennent une consonne double : appartement, étonnement, environner, hallucination.

 

Je me souviens d’un jour d’automne où, le dîner étant servi, la nuit s’était faite dans la chambre. Ma cousine et moi nous poursuivions l’une l’autre à travers les arbres, c’est-à-dire sous les plis du rideau. L’appartement avait disparu à nos yeux et nous étions véritablement dans un sombre paysage à l’entrée de la nuit. On nous appelait pour dîner et nous n’entendions rien. Ma mère vint me prendre dans ses bras pour me porter à table et je me rappellerai toujours mon étonnement en voyant les objets réels qui m’environnaient. Je sortais d’une hallucination complète et il me coûtait d’en sortir si brusquement.

Rédaction

Voici un exemple de rédaction sur chacun des deux sujets.

Attention, les indications entre crochets ne doivent pas figurer sur la copie.

Sujet d’imagination

[Mise en place du décor] L’été, mes parents nous emmenaient passer quelques semaines sur la côte atlantique, près de Bordeaux, où ils avaient des amis avec des enfants de notre âge. Les immenses plages océanes abritaient nos jeux de l’après-midi.

conseil

Souviens-toi qu’une description réussie repose sur l’emploi d’adjectifs permettant au lecteur de se représenter la scène.

[Aventures] Après la baignade, nous nous dirigions, heureux, vers les dunes, où l’on pouvait échapper aux regards inquisiteurs des adultes. C’est alors que commençait la vraie vie. Naufragés, il nous fallait toucher la terre ferme pour survivre. Nous gravissions la dune en rampant, mimant les gestes désespérés de ceux qui veulent échapper à la mort. Une fois sur notre îlot, sains et saufs, nous pouvions encourager les suivants. Nino, le plus grand, tendait une main secourable aux plus petits, dont je faisais partie, et les réconfortait. Fier d’avoir survécu, je me sentais alors invincible. Quel plaisir éprouve-t-on à endosser ainsi l’uniforme des héros !

Notre île déserte était par endroits hostile : il fallait souvent user de machettes pour se frayer un chemin dans la jungle moite et inamicale ; nous menions de nombreuses et dangereuses expéditions pour trouver de l’eau douce, et affrontions tout un tas de dangers aussi exotiques que mortels. Piquée par un scorpion géant, la petite Lila fut un jour sur le point de mourir. Nino se souvint alors de ses talents de guérisseur et lui fit ingérer une petite herbe sauvage et odorante qui poussait sur un coin de sable. Et miracle ! Elle ressuscita.

info +

Le texte peut, comme chez George Sand, se clore par une intervention parentale, ou par les commentaires nostalgiques du narrateur sur cet épisode heureux de son passé.

[Dénouement] Nos cris enthousiastes attirèrent l’atten­tion des parents, qui nous trouvèrent disposés en rond autour de Lila, acclamant notre chamane qui répandait son herbe magique. Cependant les vomissements de Lila mirent fin à notre aventure et à la perplexité parentale. Chaque enfant réintégra sa famille et l’histoire se termina sur de tristes leçons de prudence.

Sujet de réflexion

[Introduction] Comme George Sand dans son ouvrage Histoire de ma vie, nombreux sont les artistes à avoir exploré la voie de l’autobiographie. Mais dans quel but décide-t-on un jour d’écrire sur soi et de raconter sa vie ?

[Une réflexion sur soi] Parler de soi peut sembler au premier abord quelque peu prétentieux. Le peintre américain Norman Rockwell, dans son Triple autoportrait, se moque de la vanité de l’artiste qui essaye de se représenter plus beau et plus jeune qu’il n’est en réalité. Car raconter sa vie signifie souvent entreprendre une quête de vérité : il ne s’agit pas de se montrer sous son meilleur jour, mais de se révéler dans toute la vérité de sa nature, avec ses failles et ses défauts. La démarche autobiographique permet alors de réfléchir sur soi.

[Une manière de surmonter des épreuves] D’autres œuvres autobiographiques mettent en scène des événements intimes, voire douloureux. Les coucher sur papier ou les offrir au public devient une manière de se débarrasser du fardeau et de mieux supporter la souffrance. La peintre mexicaine Frida Kahlo, longtemps alitée à la suite de problèmes de santé, s’est ainsi représentée à plusieurs reprises dans des toiles montrant sa souffrance, aussi bien physique que psychologique.

[Un témoignage utile] On peut enfin, en racontant sa vie, offrir un témoignage sur une époque, un peuple, des problèmes particuliers. La jeune Malala ­Yousafzai, dans son Journal d’une écolière pakistanaise publié sur un blog de la BBC, relate ainsi sa vie sous le régime des talibans : les écoles de filles incendiées et les assassinats des opposants. Le récit d’une vie individuelle renseigne alors sur l’histoire de tout un peuple. Par la suite, Malala obtiendra le prix Nobel de la paix. Son témoignage possède bien une dimension universelle.

conseil

La conclusion, même courte, est indispensable. Tu peux, comme ici, essayer d’élargir un peu la réflexion menée dans le devoir.

[Conclusion] Les raisons qui poussent à vouloir raconter sa vie sont variées. Aujourd’hui, les réseaux sociaux permettent à chacun de parler de soi : mais montre-t-on une image sincère de soi, ou une version améliorée de la réalité ?

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