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Une méthode pour optimiser les tests de dépistage d'une maladie

Centres étrangers juin 2021 • Exercice 4A

Une méthode pour optimiser les tests de dépistage d’une maladie

1 heure

5 points

Intérêt du sujet • Dans un premier temps, on décrit une méthode de réalisation de tests de dépistage par regroupement de n individus. Dans un deuxième temps, on compare cette méthode avec la méthode « classique » consistant à tester tous les individus un par un, dans le but de déterminer la valeur de n qui permet (théoriquement) de minimiser le coût du dépistage.

 

Partie A

Dans un pays, une maladie touche la population avec une probabilité de 0,05. On possède un test de dépistage de cette maladie.

On considère un échantillon de n personnes (n ≥ 20) prises au hasard dans la population assimilé à un tirage avec remise.

On teste l’échantillon suivant cette méthode : on mélange le sang de ces n individus, on teste le mélange. Si le test est positif, on effectue une analyse individuelle de chaque personne.

Soit Xn la variable aléatoire qui donne le nombre d’analyses effectuées.

1. Montrer que Xn prend les valeurs 1 et (n + 1).

2. Prouver que P(Xn=1)=0,95n.

Établir la loi de Xn en recopiant sur la copie et en complétant le tableau suivant :

Tableau de 2 lignes, 3 colonnes ;Corps du tableau de 2 lignes ;Ligne 1 : xi; 1; n + 1; Ligne 2 : P(Xn = xi); ; ;

3. Que représente l’espérance de Xn dans le cadre de l’expérience ?

Montrer que E(Xn)=n+1n×0,95n.

Partie B

1. On considère la fonction f définie sur [20 ; + [ par :

f(x)=ln(x)+xln(0,95).

Montrer que f est décroissante sur [20 ; + [.

2. On rappelle que limx+ln(x)x=0. Montrer que :

limx+f(x)=.

3. Montrer que f(x)=0 admet une unique solution α sur [20 ; + [. Donner un encadrement à 0,1 près de cette solution.

4. En déduire le signe de f sur [20 ; + [.

Partie C

On cherche à comparer deux types de dépistages. La première méthode est décrite dans la partie A, la seconde, plus classique, consiste à tester tous les individus.

La première méthode permet de diminuer le nombre d’analyses dès que E(Xn)<n.

En utilisant la partie B, montrer que la première méthode diminue le nombre d’analyses pour des échantillons comportant 87 personnes maximum.

 

Les clés du sujet

Partie A

2. Puisque la variable aléatoire Xn ne prend que les valeurs 1 et (n + 1), on a P(Xn=1)+P(Xn=n+1)=1.

Partie B

1. Calculez la dérivée de la fonction f.

2. La détermination directe de la limite de f en + ∞ conduit à une indétermination. Mettez x en facteur dans l’expression de f(x) pour lever cette indétermination.

3. Utilisez le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires après avoir vérifié les conditions d’application.

Partie C

Utilisez la fonction ln.

Partie A

1. Déterminer les valeurs prises par une variable aléatoire

On effectue, pour commencer, une analyse portant sur le mélange des sangs des n individus de l’échantillon.

Si le résultat de ce test est négatif, il n’y a pas d’autre analyse, Xn prend alors la valeur 1.

remarque

Cela signifie que les n individus de l’échantillon sont négatifs ; on a établi cette conclusion à l’aide d’un seul test.

Si le résultat est positif, comme le décrit l’énoncé, on effectue une analyse individuelle de chaque personne, on effectue donc au total n + 1 analyses, Xn prend la valeur n + 1.

Ces deux cas étant les seuls possibles, on en déduit que Xn prend les valeurs 1 et n+1.

2. Déterminer la loi d’une variable aléatoire

L’événement {Xn = 1} est l’événement « on effectue une seule analyse », c’est-à-dire « les n individus de l’échantillon sont tous négatifs ».

à noter

On considère dans cet exercice que le test est totalement fiable, c’est-à-dire que le résultat du test est positif si et seulement si la personne est atteinte par la maladie.

Or la probabilité qu’un individu choisi au hasard soit atteint de la maladie est 0,05, donc la probabilité qu’il ait un test négatif est égale à 0,95.

On considère que le choix des n personnes de l’échantillon peut être assimilé à un tirage avec remise, donc la probabilité que ces n personnes aient toutes un test négatif, c’est-à-dire la probabilité qu’aucune ne soit atteinte par la maladie, est égale à 0,95n.

Autrement dit : P(Xn=1)=0,95n.

Puisque Xn ne prend comme valeurs que 1 et n + 1, on en déduit que :

P(Xn=n+1)=10,95n.

D’où le tableau résumant la loi de Xn :

Tableau de 2 lignes, 3 colonnes ;Corps du tableau de 2 lignes ;Ligne 1 : xi; 1; n + 1; Ligne 2 : P(Xn = xi); 0,95n; 1 - 0,95n;

3. Interpréter et calculer l’espérance d’une variable aléatoire

L’espérance E(Xn) de la variable aléatoire Xn représente, dans le cadre de l’expérience, le nombre moyen d’analyses à effectuer par échantillon de n personnes.

E(Xn)=0,95n+(n+1)(10,95n)

E(Xn)=0,95n+n+1(n+1)0,95n

E(Xn)=n+1n×0,95n

Partie B

1. Étudier les variations d’une fonction

La fonction f est dérivable sur l’intervalle [20 ; + [. Pour tout x dans cet intervalle :

f(x)=1x+ln(0,95)

f(x)=1+xln(0,95)x.

Pour tout x dans [20 ; + [, x > 0 donc f(x) a le signe de 1 + x ln(0,95).

Pour tout x dans [20 ; + [ :

x ≥ 20, donc xln(0,95)20 ln(0,95) et 1+xln(0,95)1+20 ln(0,95).

rappel

0 < 0,95 < 1 donc ln(0,95)<0.

En arrondissant au millième, 1+20ln(0,95)0,026<0, donc pour tout x dans [20 ; + [, 1+xln(0,95)<0, soit f(x)<0.

On en déduit que f est strictement décroissante sur [20 ; +[.

2. Déterminer la limite en +  d’une fonction

On a fx=lnx+xln0,95 et :

limx+ln(x)=+∞ et limx+xln(0,95)=

car ln(0,95)<0. Donc pour la somme, on est dans un cas d’indétermination.

Pour tout x dans [20 ; + [ :

f(x)=xln(x)x+ln(0,95).

Or limx+ln(x)x=0 donc limx+ln(x)x+ln(0,95)=ln(0,95)<0.

Par produit, limx+f(x)=.

3. Montrer qu’une équation admet une unique solution sur un intervalle donné

Sur l’intervalle [20 ; + ∞[, f est continue et strictement décroissante.

f(20)=ln(20)+20ln(0,95)1,97

en arrondissant au centième.

f(20)>0 et limx+f(x)=, donc 0 ∈ ]- ∞ ; f(20)].

D’après le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires, l’équation f(x)=0 admet une unique solution α sur [20 ; +[.

D’après la calculatrice, en arrondissant à 104 :

f(87)0,0034>0 et f(88)0,0365<0, donc f(88)<f(α)<f(87), donc 87 < α < 88.

f(87,1)0,0006, donc f(87,1)<f(α)<f(87), on en déduit :

87<α<87,1

4. Déterminer le signe d’une fonction sur un intervalle

D’après les questions précédentes :

f(x)>0 si x ∈[20 ; α[ ;

f(α)=0 ;

f(x)<0 si x ∈ ]α ; + ∞[.

Partie C

Comparer deux types de dépistage

La première méthode permet de diminuer le nombre moyen d’analyses à effectuer dès que E(Xn)<n, car avec cette méthode le nombre d’analyses par échantillon est Xn et par la méthode « classique » ce nombre est égal à n (les n individus sont testés un à un).

E(Xn)<nn+1n×0,95n<n

E(Xn)<n1n×0,95n<0

E(Xn)<nn×0,95n>1.

On applique à chacun des deux membres de l’inégalité la fonction ln. Cette fonction est strictement croissante sur ]0 ; + [ donc le sens de l’inégalité ne change pas.

rappels

ln(1)=0.

Pour tous réels strictement positifs a et b : ln(ab)=ln(a)+ln(b).

Pour tout réel strictement positif a et tout entier : ln(an)=n ln(a).

E(Xn)<nln(n)+nln(0,95)>0

E(Xn)<nf(n)>0.

D’après la partie B, f(x)>0x<α.

Or 87 < α < 87,1 et n est entier, donc :

E(Xn)<n  n87 .

La première méthode diminue le nombre moyen d’analyses à effectuer pour des échantillons comportant 87 personnes maximum.

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