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Vous devez d'abord connaître les principaux genres de ce mouvement.
• Au théâtre, ce sont la tragédie et la comédie qui dominent. La tragédie est ainsi le genre favori d'un Corneille (vous connaissez par exemple Le Cid ou Horace) et d'un Racine (auteur, entre autres, de Phèdre, Bérénice ou Britannicus). La comédie trouve son modèle dans l'œuvre de Molière, dont triomphent les grandes comédies comme Tartuffe ou Le Misanthrope, mais aussi les farces, comme Les Fourberies de Scapin. Tous ces auteurs trouvent leur inspiration dans leur époque, mais aussi dans les modèles que constituent le théâtre de l'antiquité gréco-latine.
• Le roman aussi est l'un des genres principaux du classicisme : il faut surtout retenir que le roman épistolaire, par exemple avec les Lettres portugaises de Guilleragues, ou la nouvelle historique, par exemple avec La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, introduisent la vraisemblance dans le récit.
• Enfin, d'autres genres se développent beaucoup à cette époque, et semblent caractéristiques du classicisme. Pensez en particulier aux mémoires, genre proche de l'autobiographie, au portrait, qui devient un genre à part entière, ou à la maxime, telle que la pratique La Rochefoucauld.
Mais ces genres sont indissociables des principaux thèmes du classicisme, que vous devez aussi bien maîtriser.
• Le premier de ces thèmes fondamentaux est la figure de l'honnête homme. Sorte d'idéal moral et social, il résume toutes les valeurs aristocratiques de l'époque. Il est cultivé, a le sens de l'honneur, se distingue par son élégance. Les Contes de Perrault ou les romans de Madame de Lafayette sont ainsi porteurs des valeurs de l'honnêteté.
• Le second thème majeur du classicisme est directement lié au précédent. Les hommes, dans la société réelle, n'incarnent pas tous l'idéal de l'honnête homme : certains au contraire ont un comportement que la littérature classique condamne, dans ce que l'on appelle la critique des mœurs. Ainsi, Molière dénonce les vices de ses contemporains dans ses pièces, comme la fausse dévotion dans Tartuffe, ou la prétention aristocratique des bourgeois dans Le Bourgeois Gentilhomme. De la même manière, La Bruyère fait, dans ses Caractères, le blâme de ses contemporains dans de nombreux portraits types. Quant à La Fontaine, vous savez qu'il critique les coutumes de la cour à travers la fiction animalière de ses Fables. Ces écrivains qui mettent leur art au service d'une critique sociale et morale de leurs contemporains sont appelés des moralistes.
• Dernier thème majeur du classicisme, là encore lié à l'ambition morale de ce mouvement : la peinture des passions humaines et de leurs ravages. La Phèdre de Racine, comme la Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, connaissent toutes deux les feux de la passion amoureuse ; l'Agrippine du Britannicus de Racine est animée par la passion du pouvoir, autrement dit par l'ambition. Quant aux moralistes comme La Rochefoucauld ou Pascal, ils dénoncent la toute-puissance de l'amour-propre, véritable passion de soi-même.
Conclusion
Ainsi, vous pouvez constater combien les principes fondateurs du classicisme influencent directement la production littéraire de ces années 1660-1680. C'est bien au nom du naturel et de la vraisemblance que les classiques privilégient le théâtre ou le roman. C'est aussi au nom de la volonté d'instruire et de plaire qu'ils cherchent à construire une critique des mœurs de leur époque (pour instruire) dans une forme séduisante et apparemment légère (pour plaire).