Fiche de révision

Colette, Sido suivi de Les Vrilles de la vigne

Dans ses récits inspirés de sa propre vie, Colette nous emmène sur les traces de ses souvenirs et de ses sensations.

IPremiers repères

1 L’auteure et le contexte

Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954), passe son enfance dans l’Yonne. Son premier mari, l’écrivain Henry Gauthier-Villars, dit Willy, l’introduit dans le Tout-Paris de la Belle Époque. Avec son aide, elle publie avec succès la série des Claudine (1900-1903).

À noter

Willy est relecteur et correcteur du roman Claudine à l’école et le signe lors de sa parution en 1900. L’œuvre finit par être attribuée à Colette, sa véritable auteure.

Séparée en 1906 de Willy, elle entame une relation avec Missy, la fille du duc de Morny. Colette mène une vie de femme libre et indépendante. Romancière, reporter, rédactrice de publicité, épistolière et journaliste, ses activités parallèles au music-hall font néanmoins scandale.

Les années 1920 lui apportent la gloire littéraire avec notamment des œuvres à tonalité autobiographique, telles que La Maison de Claudine (1922), La Naissance du jour (1928) et Sido (1930).

2 La composition

Sido est une œuvre de maturité. L’auteure y évoque son enfance dans sa maison natale à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans les années 1880. L’œuvre est divisée en trois parties : la première est consacrée à Sidonie, dite « Sido », la mère de Colette ; la deuxième, « Le Capitaine », à son père Jules ; la troisième, « Les Sauvages », à son demi-frère Achille, son frère Léo et sa demi-sœur Juliette.

Les Vrilles de la vigne, œuvre de jeunesse publiée en 1908, rassemblent des chroniques composées à une époque où Colette s’affirme, libérée du contrôle de Willy. Dans ces dix-huit courts récits oscillant entre fiction et réalité, elle revendique ses choix et sa propre liberté.

À noter

Le recueil a souvent été modifié par Colette qui a changé l’ordre des textes, en a supprimé ou ajouté.

IIDes clés pour l’analyse

1 Sido : un portrait de famille autobiographique

L’œuvre est une mosaïque de souvenirs familiaux, constituée de « petites touches » échappant à toute linéarité chronologique et se succédant d’une façon aléatoire. L’auteure évoque ainsi les « parties de campagne », moments de communion familiale, marquées par les poèmes du père et les contes de la mère.

Sido est un personnage central et omniprésent, vers lequel chaque protagoniste converge. Le « regard gris voltigeant » de la mère, se posant sur les beautés insoupçonnées du monde, envoûte la fille et son père.

Colette souhaite rendre la vie à un passé à jamais perdu, en évoquant avec nostalgie les lieux et les figures disparues : Achille, « l’aîné sans rivaux », mort quinze ans plus tôt ; la « mystérieuse demi-sœur », suicidée en 1908 ; le vieil­lissant Léo, ce « sylphe de soixante-trois ans ».

2 Les Vrilles de la vigne : des chroniques personnelles

Réunissant des chroniques parues dans des journaux de l’époque de 1905 à 1908, Les Vrilles de la vigne présentent une grande variété de formes narratives : des récits autobiographiques aux accents de poèmes en prose (« Nuit blanche », « Jour gris ») ; des « dialogues de bêtes » à l’écriture théâtrale (« Toby-Chien et la musique ») ; des extraits de journal intime (« Partie de pêche »).

Colette aborde des thèmes divers, notamment son désir de liberté. Elle proclame son indépendance (« Nonoche »), elle qui est parvenue à s’émanciper : « Mais j’ai rompu, d’un sursaut effrayé, tous ces fils tors qui déjà tenaient à ma chair, et j’ai fui… » (« Les Vrilles de la vigne »).

Les tonalités varient d’un récit à l’autre. L’auteure y livre ses sentiments les plus intimes comme le réconfort trouvé auprès de Missy (« Le Dernier Feu »). Colette fait aussi une peinture satirique de la bourgeoisie parisienne (« Belles-de-jour »).

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