En bref De Gaulle est au centre de la vie politique de la Ve République dont il a façonné les institutions. La nouvelle Constitution donne une place centrale à la fonction présidentielle (1958-1969).
ID'une république à l'autre
1 La chute de la IVe République
Face à la guerre qui dure en Algérie depuis 1954, la IVe République, affaiblie par l'instabilité gouvernementale, apparaît impuissante aux yeux de beaucoup. De Gaulle, qui s'était retiré à Colombey-les-Deux-Églises, se pose alors en recours.
2 La crise du 13 mai 1958
Lors d'une manifestation à Alger, les Français d'Algérie soutenus par des officiers, craignant que la France accorde l'indépendance, prennent d'assaut le siège du Gouvernement général. Ils réclament un changement de régime et le retour du général de Gaulle.
De Gaulle se déclare prêt à assumer le pouvoir et à préparer un nouveau projet constitutionnel. Il est nommé chef du gouvernement le 1er juin 1958.
3 La nouvelle Constitution
La Constitution est approuvée par référendum à plus de 80 %, le 28 septembre 1958. De Gaulle est élu président de la République en décembre 1958.
IIUn équilibre des pouvoirs repensé
1 Le renforcement du pouvoir exécutif
Le président de la République, élu par un collège de 80 000 grands électeurs, nomme le Premier ministre. Il peut consulter les citoyens par référendum et dissoudre l'Assemblée. En cas de menace sur les institutions ou le pays, il peut prendre les pleins pouvoirs (art. 16). Chef des armées, il dirige la politique étrangère.
Le Premier ministre coordonne l'action du gouvernement. Lui et son gouvernement sont responsables devant l'Assemblée qui peut les renverser par une motion de censure.
2 La limitation du pouvoir législatif
Le Parlement est composé de deux chambres : l'Assemblée nationale, élue pour cinq ans au suffrage universel direct, et le Sénat, élu au suffrage indirect tous les neuf ans (renouvelable par tiers).
Le Parlement n'a pas la maîtrise de son ordre du jour, fixé par le gouvernement. Celui-ci peut faire passer certaines lois sans débat ni vote (art. 49.3).
Le scrutin majoritaire aux élections législatives assure des majorités parlementaires larges et stables, dont la vocation est de soutenir le gouvernement.
Mot clé
Le scrutin majoritaire est uninominal (choix d'un seul nom) et à deux tours. Pour être élu au premier tour, le candidat doit obtenir la majorité absolue des voix. Au second tour, la majorité relative suffit.
Le Conseil constitutionnel veille à la constitutionnalité des lois : il vérifie que celles-ci sont bien conformes à la Constitution.
IIILa pratique gaullienne du pouvoir
1 La révision constitutionnelle de 1962
Dans le contexte de la crise algérienne, de Gaulle veut réviser la Constitution afin de renforcer la légitimité présidentielle.
Le référendum d'octobre 1962, proposant l'élection du président de la République au suffrage universel direct, est largement approuvé alors que les partis de gauche dénoncent une dérive monarchique du régime.
2 Les années de Gaulle
De Gaulle établit un lien direct avec les Français (référendums…). Il s'appuie sur un parti gaulliste (UNR puis UDR) qui réunit une grande partie de la droite.
En 1965, de Gaulle est élu pour un second mandat, mais il démissionne le 28 avril 1969, à la suite de l'échec du référendum sur la réforme du Sénat.