Avec le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, de nouvelles formes de sociabilité se développent, qui s’ajoutent ou parfois se substituent aux formes plus traditionnelles. L’effet de cette transformation sur le lien social et la cohésion de la société est donc à nuancer.
I Le rôle des technologies numériques
Avec l’usage des téléphones mobiles multifonction et des réseaux sociaux numériques, les individus utilisent de nouvelles modalités de communication et d’échanges qui transforment la sociabilité.
L’envoi de SMS et de messages via les messageries instantanées, de courriels, la participation aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter) sont devenus des vecteurs courants de communication, dans un cadre privé, professionnel ou public.
La sociabilité en ligne peut conduire à créer une sociabilité physique, c’est même dans certains cas sa fonction essentielle. Les sites de rencontres via Internet constituent par exemple un mode de constitution des couples qui progresse fortement.
II Divers types de liens renforcés
Avec les technologies numériques, les individus peuvent intensifier les liens avec leurs connaissances (familles, amis). Plus qu’elle ne se substitue à la sociabilité physique, la sociabilité numérique vient la compléter et l’enrichir, en nourrissant liens forts et affinitaires au sein de collectifs de personnes qui se connaissent.
Les pratiques de sociabilité en ligne permettent d’étendre le réseau relationnel, développant des liens entre individus éloignés et qui ne se connaissent que virtuellement. Cela permet d’étendre le réseau de « liens faibles » que chacun peut mobiliser en cas de besoin, créant des ponts entre des réseaux d’individus.
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Les chiffres clés en 2021
84 % des plus de 12 ans (35 % en 2011) et 95 % des 18-24 ans possèdent un smartphone.
70 % des plus de 12 ans envoient des messages par messagerie instantanée, 43 % quotidiennement.
84 % des 18-24 ans sont présents sur les réseaux sociaux (93 % en 2018).
Les outils de communication numérique créent les conditions d’un monde rapproché, un « effet petit monde », étudié par Milgram à la fin des années 1960, qui se renforce.
mot clé
Le phénomène du « petit monde » est issu d’une expérience du psycho-sociologue américain Stanley Milgram (1933-1984) montrant que deux individus pris au hasard sont reliés en moyenne par 6 chaînes de relations.
III Des effets de cohésion à nuancer
Les pratiques de sociabilité sur les réseaux sociaux numériques renforcent la solidarité mécanique et des liens de nature élective et horizontale. Elles exercent aussi des effets de contrôle social fortsconduisant à exclure ceux qui ne partagent pas les normes, les valeurs et les croyances de la communauté.
Ces collectifs, rapidement mobilisables grâce aux outils de communication numériques pour défendre des causes, exprimer ou soutenir des revendications, sont aussi influençables et soumis à des discours ou à des fausses informations qui cherchent à les manipuler.
La sociabilité en ligne, quand elle se substitue à la sociabilité physique, est propice à favoriser des situations d’isolement, les liens numériques étant plus fragiles et moins aisés à mobiliser que les liens physiques de proximité.
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Un accès inégal aux outils de sociabilité numérique
Ce graphique montre la proportion d’individus présents sur des réseaux sociaux numériques au cours des 12 derniers mois (en % de la population de 12 ans et plus). Si cette pratique est banalisée chez les plus jeunes, ce n’est pas le cas pour les plus âgés et pour les moins diplômés, notamment, dont la participation est beaucoup plus faible. Ces inégalités se retrouvent entre PCS et entre territoires.