Quel champ de réflexion, de débat et de contestation s'est construit autour de la mondialisation et de ses effets ?
1 La question de la gouvernance mondiale
▸ La circulation des idées et des opinions s'est largement mondialisée grâce aux médias. Des ong transnationales (ex. : Greenpeace) diffusent des revendications qui tendent à devenir universelles.
▸ L'inégal développement des populations et les problèmes environnementaux mobilisent une opinion publique internationale. Celle-ci réclame également plus de démocratie, le respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales (éducation, santé).
▸ Ces enjeux et ces revendications mettent au centre la question de la gouvernance : comment « bien gouverner » le monde pour le rendre plus équitable ? La plupart s'accordent à souhaiter davantage de participation citoyenne aux prises de décision .
▸ L'instauration de la Cour pénale internationale en 2002 répond à la volonté d'universaliser les droits de l'Homme et le droit international humanitaire.
2 La montée du local
▸ La diffusion planétaire des informations, des films et des programmes télévisés, grâce aux nouvelles technologies de la communication, peut laisser croire à l'unification culturelle de la planète. En outre, un certain nombre de produits culturels, vêtements ou modes alimentaires (fast food, pizzas, sushis) semblent avoir conquis une grande partie du monde.
▸ Pourtant, les firmes globales elles-mêmes sont obligées de composer avec les particularismes culturels : il n'y a pas de « consommateur mondial » uniforme. Ainsi, Coca-Cola pénètre le marché asiatique grâce à des produits spécialement élaborés, conformes aux goûts locaux.
▸ Les mouvements de défense des langues, musiques ou savoir-faire régionaux sont de plus en plus nombreux. En Espagne, les identités basques, catalanes ou encore andalouses sont très vives. L'Inde et le Nigeria développent leurs productions cinématographiques.
▸ L'attachement au territoire de vie, au local, se renforce par des initiatives très concrètes : marchés locaux solidaires, associations liant consommateurs et producteurs, banques d'investissement solidaire régional, etc. Ce retour s'accompagne souvent d'une exigence de qualité et de traçabilité qui rejoint les préoccupations
écologiques.
3 Démondialisation et décroissance
A Les mouvements altermondialistes
▸ Les mouvements contestant la mondialisation dans son fonctionnement et ses buts sont très divers, sans leader et sans programme communs. On trouve dans cette mosaïque aussi bien des syndicats qui luttent contre les délocalisations, que des partis écologistes, des mouvements paysans ou des mouvements citoyens.
▸ Les altermondialistes organisent des forums sociaux mondiaux (150 000 participants à Belém en 2009) et des manifestations lors des sommets du g8, du g20 ou de l'omc (ex. : à Hambourg, 2017).
B Quelles alternatives à la mondialisation ?
▸ Face à la multiplication des crises et à l'accroissement des inégalités à toutes les échelles, certains altermondialistes envisagent une démondialisation, par l'abolition du libre-échange, la réinstauration des droits de douane (protectionnisme) et la relocalisation de la production.
▸ D'autres vont plus loin encore et souhaitent une décroissance. Contestant l'idée d'un développement économique perpétuel, qui épuise les ressources naturelles et dégrade l'environnement, ils prônent une diminution des biens et des richesses produites. Pour eux, la relocalisation des activités est impérative.
Conclure
Les détracteurs de la mondialisation sont nombreux,
et les préoccupations identitaires et écologiques expriment
la volonté d'en repenser le processus.