En bref Le mot poésie vient du verbe grec poeien qui signifie « créer ». Le poète est un créateur, un artiste qui joue avec les mots pour exprimer, de manière personnelle, originale et souvent inattendue, sa vision du monde.
ILa poésie régulière
Longtemps la poésie s'est imposé des contraintes et a dû obéir aux règles très strictes de la versification, dont elle ne se libère qu'à la fin du XIXe siècle. On parle de poésie régulière.
1 Les différents types de vers
Un vers est une unité poétique qui ne correspond pas nécessairement à une phrase. À la fin d'un vers, il faut aller à la ligne. Le vers commence généralement par une majuscule et se termine souvent par une rime.
Pour identifier un vers, tu dois compter les syllabes. Retiens qu'on ne compte pas le e muet à la fin d'un vers ni devant une voyelle.
De/ la/ mu/si/qu(e) a/vant/ tou/te/ chos(e)
Paul Verlaine, « Art poétique », Jadis et naguère (1881).
Au sein d'un poème, les vers peuvent ou non être de même longueur. On distingue les vers pairs et les vers impairs. L'alexandrin est le vers classique par excellence.
Mot clé
Un vers de huit syllabes est un octosyllabe ; un vers de dix syllabes, un décasyllabe, et un vers de douze syllabes, un alexandrin.
2 Une forme particulière : le sonnet
Le sonnet a été introduit en France au XVIe siècle. C'est un poème à forme fixe, composé de deux quatrains et de deux tercets. Son dernier vers est censé créer un effet (de surprise, par exemple) : c'est ce que l'on appelle la chute.
Mot clé
Un quatrain est une strophe de quatre vers, un tercet est une strophe de trois vers.
« Le Dormeur du val », sonnet d'Arthur Rimbaud, décrit un soldat endormi dans un paysage calme et serein. Ce n'est qu'à la fin du dernier vers que la réalité s'impose.
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du val », Poésies (1895).
[Ce paysage idyllique est en réalité un champ de bataille et le soldat est mort.]
IIVers une poésie libérée des contraintes
1 Le poème en prose
Le poème en prose, non versifié, est apparu au XIXe siècle. Aloysius Bertrand est considéré comme son créateur avec Gaspard de la nuit (1842). Charles Baudelaire s'est aussi illustré dans ce genre avec Le Spleen de Paris ou Petits Poèmes en prose (1869).
2 Le vers libre
La poésie moderne, dès la fin du XIXe siècle, a souvent adopté les vers libres qui peuvent être de longueur irrégulière, ne pas rimer et ne pas commencer par une majuscule.
Elle s'est aussi souvent libérée des contraintes de la ponctuation, donnant une plus grande liberté de lecture.
Mes mains brûlantes glissent sur les murs glacés
J'ai peu d'espoir peu de mémoire
Déjà j'ai tout perdu […]
Paul Éluard, « Deux voix en une », in Le Livre ouvert.