Comment s'est réalisée la croissance asiatique ? Peut-on réellement parler de développement ?
1 Des Asies en croissance
A La croissance asiatique : le « vol d'oies sauvages »
▸ La croissance asiatique a été inégale dans le temps et dans l'espace : elle s'est réalisée par vagues, en commençant par le Japon (ère Meiji de 1868, puis « haute croissance » des années 1955-1973).
▸ Dès les années 1960, les quatre « Dragons » (Hong Kong, Corée du Sud, Taïwan, Singapour) ont suivi, produisant pour l'exportation et remontant les filières industrielles.
▸ Dans les années 1970, c'est le tour des « Tigres » (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines), puis, dans les années 1980, celui de la Chine et des pays de 3e génération (Vietnam). L'Asie du Sud décolle depuis les années 1990.
B Pays leaders, pays émergents
▸ Les niveaux de développement sont encore très différents. Le Japon et les Dragons, particulièrement la Corée du Sud, sont des pays leaders dans la division régionale du travail.
▸ La Chine, depuis 1979, voit les ide affluer. Son pib a été multiplié par 20 en trente ans. Elle devient « l'usine du monde » : 1er exportateur depuis 2009 2e économie mondiale depuis 2010.
▸ L'Inde a libéralisé son économie à partir de 1991. 6e économie mondiale en 2017, avec une croissance supérieure à celle de la Chine, l'Inde se spécialise dans les services informatiques : c'est le « bureau du monde ».
C Les modalités spatiales de la croissance asiatique
▸ La croissance asiatique s'est réalisée par l'insertion dans la division internationale du travail impulsée par les firmes transnationales.
▸ Les échanges ont explosé et les économies asiatiques se sont littoralisées. L'Asie compte 9 des 10 premiers ports mondiaux et d'immenses façades maritimes, interfaces de la mondialisation.
▸ Les grandes métropoles asiatiques – Tokyo, Séoul, Shanghai, Singapour, Hong Kong – sont devenues de grands centres d'impulsion de l'économie mondiale.
2 Des Asies en développement ?
A La croissance asiatique à l'épreuve du temps
▸ La croissance asiatique dévore la main-d'œuvre et les matières premières à un rythme peu soutenable.
▸ Elle est aussi partiellement artificielle : la moitié de la croissance chinoise est due aux investissements, le reste est fondé sur la colossale épargne des ménages et l'utilisation de technologies étrangères.
▸ La convergence des pays émergents d'Asie avec les pays développés de la Triade est réelle. Mais les délocalisations se dirigent à présent vers l'Asie méridionale ou le Vietnam, voire l'Afrique.
B Une croissance inégale ?
▸ Le développement est incontestable : l'idh de l'Asie de l'Est est passé de 0,516 en 1990 à 0,720 en 2015 celui de l'Asie du Sud de 0,438 à 0,621. Les classes moyennes se développent.
▸ La mondialisation favorise les littoraux sur les espaces intérieurs. Les campagnes restent attardées face à l'essor urbain.
▸ La montée des inégalités sociales accompagne le développement. En Chine, les 10 % les plus riches contrôlent 45 % de la richesse.
C Une croissance au détriment de l'environnement ?
▸ La Chine de loin est le 1er émetteur mondial de gaz à effet de serre. Un « nuage brun » de pollution surplombe l'Asie orientale.
▸ La littoralisation des économies asiatiques et les fortes densités entraînent un accroissement des risques naturels et industriels (catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011).
▸ La prise en compte des questions environnementales est encore très inégale. Priorité est donnée au développement.
Conclure
La croissance asiatique, en « vol d'oies sauvages », a généré un incontestable développement. L'Asie est globalement émergente, bien que marquée par les inégalités et d'immenses défis environnementaux.