Fiche de révision

Des conflits d'usage à toutes les échelles

Fortement anthropisés, les espaces ruraux sont traversés par de nombreuses tensions liées à la mise en valeur des ressources et à l’aménagement.

I Un espace fragilisé à l’échelle mondiale

Les sols et les habitats naturels subissent de nombreuses atteintes à cause de l’agriculture : salinisation, érosion, contamination des eaux, perte de biodiversité. Les forêts sont aussi victimes de l’exploitation excessive. Les fronts pionniers ­agricoles ont entraîné la disparition de 2,4 millions de km2 dans le monde entre 1990 et 2015.

mot clé

Un front pionnier agricole est un espace mouvant de mise en valeur et de peuplement d’un territoire.

Les premiers affectés sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont des difficultés à maintenir la fertilité des sols. L’agriculture productiviste peut aussi avoir des conséquences sur la santé des consommateurs.

La digestion animale, le fumier, l’utilisation de fuel et d’engrais, l’agriculture et la foresterie sont responsables de 25 % des émissions de gaz à effet de serre.

Le changement climatique pourrait profondément transformer les espaces ruraux. Inondations, sécheresses, cyclones sont de plus en plus fréquents. Le GIEC prévoit une diminution des rendements, ce qui remettrait en cause la sécurité alimentaires et accélérerait l’exode rural.

II Les espaces ruraux et la mondialisation

L’accaparement foncier ou landgrabbing connaît un important ­développement depuis la crise de 2008. De grands investisseurs privés ou publics négocient auprès des États pauvres des Suds (Asie, Afrique). Entre 2000 et 2020, 1 865 transactions ont été effectuées. Ce phénomène concerne les terres les plus productives et se fait au détriment des populations locales. Il peut être à l’origine de tensions (Éthiopie en 2016). La guerre en ukraine pourrait intensifier ce phénomène.

Aussi bien dans les Nords que dans les Suds, la plupart des États encouragent l’agriculture productive et exportatrice (agrobusiness) au détriment des petites exploitations. Aux États-Unis, le gouvernement subventionne, ainsi, les plus grandes exploitations agricoles afin de conquérir des marchés extérieurs (50 milliards de dollars en 2020). Cette politique appauvrit les petits exploitants des pays pauvres.

Contrairement aux petits producteurs, les grandes exploitations utilisent les techniques les plus modernes pour atteindre des rendements élevés (OGM, intrants disséminés par avion). Les rendements sont très variables d’un pays à l’autre. Ainsi, pour le maïs, le rendement est de 24 t/ha en Israël contre 0,8 t/ha au Congo (2019).

III Des conflits d’usage à l’échelle locale

1 Une multifonctionnalité source de conflits

Les tensions les plus nombreuses se situent dans les campagnes périurbaines en raison de leur caractère multifonctionnel. Les industriels, les agriculteurs et les professionnels du tourisme n’ont pas les mêmes usages des ressources des espaces ruraux. Une rivière peut être source de concurrence entre différentes activités : refroidissement d’une usine, pompage pour les cultures et rafting.

En période de sécheresse (comme à l’été 2022), les tensions s’amplifient et s’étendent aux populations résidentielles.

2 Urbanisation et patrimonialisation en question

Avec l’étalement urbain, le foncier périurbain prend de la valeur, ce qui empêche les jeunes agriculteurs de s’installer. Dans les régions arides, comme la vallée du Nil, les terres agricoles diminuent au profit de l’artificialisation des sols.

La patrimonialisation pose des problèmes. L’Unesco ne traite qu’avec les gouvernements pour l’inscription au patrimoine mondial, les populations locales se sentent marginalisées et exclues de ce type de processus (parc des Virunga au Congo).

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Le rural canadien : un espace menacé

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