Sur une planète où les ressources tendent à devenir plus rares avec le développement d'une partie grandissante de l'Humanité, mers et océans sont plus que jamais mis à contribution.
I Les ressources halieutiques et aquacoles
1 Une activité essentielle et mondialisée : la pêche
La pêche est une des activités nourricières les plus anciennes. Elle alimente aujourd'hui 820 millions de personnes dans le monde, avec une production de 178 millions de tonnes en 2020, soit une moyenne de 20 kg/personne/an. 18 % des protéines animales consommées dans le monde proviennent du poisson.
La pêche s'est industrialisée après 1945. L'utilisation de techniques modernes (sonar, chaluts pélagiques, navires-usines intégrés) a permis une exploitation systématique des ressources et a élargi les zones de capture à l'ensemble de l'océan mondial. La pêche est donc une activité mondialisée. Depuis 1980, cependant, la surpêche épuise les stocks de poissons et la production stagne.
2 Les progrès de l'aquaculture
La quasi-totalité de la hausse des produits de la mer provient donc du développement fulgurant de l'aquaculture, qui compte aujourd'hui pour près de la moitié du total (88 Mt). L'Asie produit 90 % des produits aquacoles mondiaux et la Chine 61 % à elle seule.
Mot clé
L'aquaculture est l'élevage par l'homme de poissons, crustacés, mollusques et algues.
S'ils nourrissent les populations locales, les produits aquacoles sont des produits mondialisés : saumon de Norvège, crevettes d'Asie. Leur production pèse à son tour sur les milieux, notamment les fragiles mangroves.
II Les ressources énergétiques
L'âge d'or des découvertes onshore d'hydrocarbures conventionnels est révolu. C'est à présent sous la mer que se produisent les grandes découvertes de gisements de gaz et de pétrole. Mers et océans abritent aujourd'hui environ 30 % des réserves de gaz et de pétrole dans le monde. 17 000 plates-formes d'exploitation se répartissent entre golfe du Mexique, de Guinée, Persique, mer du Nord, mer Caspienne, bientôt l'Arctique.
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Sur terre, l'essentiel des découvertes est désormais le fait d'hydrocarbures non conventionnels (sables bitumineux, gaz et pétrole de schiste).
Les chocs pétroliers et le renchérissement des prix ont donné à cette industrie les moyens de développer l'extraction offshore, plus coûteuse. Aujourd'hui, seules les compagnies occidentales ont les technologies nécessaires pour forer sous 3 000 à 4 000 m d'eau, de plus en plus loin des côtes. Cet offshore « profond » représente aujourd'hui plus de 6 % de la production mondiale.
L'exploitation de ces nouveaux gisements génère de nouvelles tensions entre pays riverains. Le conflit en Ukraine en 2022 perturbe le marché stratégique du pétrole et du gaz. Les risques environnementaux sont également accrus (explosion de la plate-forme BP Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique en 2010).
III De nouvelles ressources
Parmi les ressources minérales (nodules polymétalliques, concentrations minérales hydrothermales), aucune ne fait l'objet d'une exploitation rentable. Il en va de même pour les ressources biochimiques liées aux écosystèmes marins.
Mers et océans présentent des opportunités pour l'énergie éolienne (fermes éoliennes offshore au Danemark, au Croisic près de Nantes), hydrolienne (force des courants) voire houlomotrice. Mais leur développement est à peine entamé.
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L'océan Arctique, espace de nouvelles ressources
L'océan Arctique, longtemps préservé par des conditions climatiques extrêmes, fait l'objet de nouvelles stratégies d'appropriation, liées à l'ouverture probable de nouvelles routes maritimes raccourcissant le trajet entre Asie et Europe.
L'Arctique compte 30 % des réserves mondiales de gaz, 13 % de celles de pétrole. Et les ressources minières sont conséquentes (fer, diamants, or, terres rares, uranium…). Il pourrait devenir libre de glaces en été d'ici à 2050.