L'accélération de l'urbanisation à l'échelle planétaire et l'intégration progressive des territoires à la mondialisation placent de plus en plus les campagnes sous la domination des espaces urbanisés. Plus les campagnes sont proches des villes, plus elles se redynamisent. Plus elles s'en éloignent, plus elles peuvent subir un effet d'enclavement et de déprise.

On assiste dans le monde à une révision des différences entre la ville et la campagne. La limite entre les deux se complexifie. Des espaces mixtes se constituent entre les espaces urbanisés et leurs espaces périurbains (comme à Mexico). L'étalement des villes vers leurs périphéries fait se confondre l'environnement urbain avec celui des campagnes : c'est le phénomène de mitage. On parle donc d'espace à dominante rurale.

Les espaces ruraux périurbains gagnent en dynamisme en raison de l'arrivée de nouveaux actifs ou retraités d'origine urbaine. Cela engendre un renouveau démographique. En Europe occidentale, ces espaces sont ceux qui créent le plus d'emplois. En Belgique, 96 % des actifs en milieu rural ne sont pas des agriculteurs. En France, plus de 12 millions de personnes vivent en milieu périurbain. 60 % des communes rurales françaises sont concernées par cette revitalisation.

Cependant, une catégorie d'espaces ruraux demeure à l'écart. Le rural profond correspond à la portion des campagnes les plus en retard et les plus isolées. L'exode rural et le vieillissement démographique caractérisent ces endroits. Le taux de pauvreté y est plus important et les activités économiques y sont moins diversifiées.