En bref Les inégalités territoriales augmentent en France depuis une trentaine d'années. Les processus de mondialisation affectent en effet diversement les territoires, renforçant les uns, affaiblissant les autres.
ILes inégalités sociales des territoires
1 Les inégalités aux échelles régionale et départementale
Mesurées par le taux de pauvreté (France : 14,6 %), de premières inégalités apparaissent à l'échelle régionale : les régions méridionales (Corse : 18,7 %, Occitanie : 16,8 %) et septentrionales (Hauts-de-France : 17,9 %) apparaissent comme les plus défavorisées. L'outre-mer l'est plus encore (Réunion : 38,3 %).
À l'échelle départementale, le Sud (Aude : 20,8 %) et le Nord (Pas-de-Calais : 19,3 %) sont plus pauvres que l'Ouest (Finistère : 10,6 %) et l'Est (Haute-Savoie : 9,1 %). Mais l'Île-de-France regroupe les départements avec le taux de pauvreté le plus faible (Yvelines : 9,4 %) et le plus fort (Seine-Saint-Denis : 27,9 %) du pays.
2 Les inégalités aux échelles communale et infracommunale
C'est à ces échelles que les inégalités sociales sont les plus grandes. Les communes qui comptent le plus de pauvres sont les villes-centres des grandes aires urbaines. La seule aire urbaine de Paris concentre 20 % des pauvres de France.
Remarque
À l'échelle communale, on compare les communes entre elles. À l'échelle infracommunale, on s'intéresse à ce qui se passe à l'intérieur d'une même commune.
Le taux de pauvreté est plus élevé dans les pôles urbains (16 %) que dans les couronnes périurbaines (10 %). Le taux de pauvreté national semble avoir sensiblement progressé avec la crise sanitaire de la COVID-19.
IILes inégalités spatiales des territoires
1 Les inégalités dans l'activité économique
Pour l'essentiel, les régions qui connaissent la plus forte croissance des emplois de cadres sont les régions dynamiques : atlantiques, méridionales, alpines et l'Île-de-France. À l'inverse, les régions les moins dynamiques sont la Lorraine et les régions de la « diagonale du vide ».
Mot clé
Les cadres et les professions intellectuelles supérieures sont des professions exerçant des fonctions de contrôle, de création, de décision.
À une autre échelle, la croissance du nombre de cadres profite aux capitales régionales beaucoup plus qu'aux villes petites et moyennes. Cette concentration est d'autant plus importante que la région est dynamique. Certaines villes moyennes tirent ainsi parti de leur localisation littorale ou frontalière.
2 Les inégalités dans l'accès aux services
Les inégalités peuvent enfin se mesurer dans l'accès des populations aux services, et notamment à ceux de la vie courante (supermarché, école, soins). Là encore, les inégalités sont croissantes et mesurables à toutes les échelles. Globalement, les temps d'accès aux services sont fonction de la densité de la commune.
Les différences sont importantes entre les grands espaces urbanisés, notamment les métropoles, et le reste du territoire, un phénomène qu'aggravent les contraintes de relief (Pyrénées, Alpes du Sud). Les disparités s'accroissent si l'on monte en gamme dans les services.
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Les inégalités d'accès aux services selon les territoires
La carte présente une allure en « peau de léopard » : dans les régions très urbanisées (Île-de-France, PACA), la quasi-totalité des habitants accède aux services en moins de sept minutes ; mais c'est le cas pour moins de la moitié de la population en Corse.