Fiche de révision

Des poètes en marge du surréalisme : Supervielle, Cocteau, Michaux

 
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Des poètes en marge du surréalisme : Supervielle, Cocteau, Michaux

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Tout en subissant l'influence du mouvement surréaliste, certains poètes s'en éloignent et s'engagent dans des voies plus personnelles.

1 Jules Supervielle (1884-1960) : le poète de la pampa

 Né à Montevideo, Supervielle demeurera toute sa vie partagé entre l'Uruguay, sa terre natale, et la France.

Débarcadères (1922), Gravitations (1925), La Fable du monde (1938), Oublieuse Mémoire (1949) célèbrent les grands espaces, les océans, les animaux. Le poète dépeint un univers sujet à d'incessantes métamorphoses, où fusionnent les êtres, les hommes et les astres.

Je sais une tristesse à l'odeur d'ananas

Qui vaut mieux qu'un bonheur ignorant les voyages

Débarcadères, © Éditions Gallimard

2 Jean Cocteau (1889-1963) : la poésie du rêve

 Cocteau côtoie les peintres cubistes et découvre l'écriture automatique. Son talent s'exerce dans tous les domaines : roman, poésie, cinéma, théâtre (> fiche99), peinture, dessin.

 Dans ses recueils poétiques (Plain-chant, 1923 ; Opéra, 1927 ; Appoggiatures, 1953 ; Clair-obscur, 1954…), le poète quitte le monde réel pour pénétrer dans un univers surréel.

Racontez-moi encore

Palma des Baléares ;

Je ne connais qu'une île

Au milieu de la Marne.

« Îles », Poésies 1916-1923, © Éditions Gallimard

L'essentiel sur…

l'œuvre poétique de Cocteau

  • Une poésie fidèle à une certaine tradition classique.
  • Une poésie qui offre le pouvoir magique dedépasser les frontières entre le rêve et la réalité, la vie et la mort…

3 Henri Michaux (1899-1984) : la poésie exorcisme

Né en Belgique, Michaux entreprend de longs voyages (Asie, Amérique du Sud) afin de fuir un monde qu'il ressent comme hostile. Mais, pour lui, la seule aventure qui vaille est d'ordre intérieur. Il tente alors d'autres dépaysements : pour mieux explorer cet « espace du dedans », il recourt à l'expérimentation systématique de substances hallucinogènes.

 Dans Qui je fus (1927), son premier recueil poétique, Michaux s'adonne à l'ivresse de l'invention lexicale.

Il l'emparouille et l'adosque contre terre ;

Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ;

Il le pratelle et le libucque et lui barufle les ouillais ;

« Le grand combat », Qui je fus, © Éditions Gallimard

Mes propriétés (1929), Voyage en Grande Garabagne (1936), L'Espace du dedans (1944), Épreuves, exorcismes (1945) : pour conjurer sa hantise du réel, le poète s'invente un monde et rêve d'un ailleurs.

Emportez-moi dans une caravelle,

Dans une vieille et douce caravelle,

dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,

Et perdez-moi, au loin, au loin.

Mes propriétés, © Éditions Gallimard

Plume (1938) montre un personnage en proie au mal de vivre, décalé par rapport à la réalité, en butte aux événements et aux hommes.

Misérable Miracle (1956), L'Infini turbulent, Connaissance par les gouffres (1961) dépeignent les effets de la drogue dans des images agressives et oppressantes.

J'avançais, je dévalais, je plongeais dans la transparence, je vivais cristallinement.

« La grande ouverture », Misérable Miracle, © Éditions Gallimard

L'essentiel sur…

la poésie de Michaux

  • Une angoisse fondamentale que le poète tente d'exorciser par l'humour et la poésie.
  • Une contestation du réel et du langage, qu'il violente et désarticule avec exaltation.

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