En bref La plupart des outre-mer présentent un retard par rapport aux autres régions françaises : le PIB/hab. des Antilles n'est que les deux tiers de celui de la métropole, moins de la moitié en Guyane, le tiers à Mayotte.
ILes handicaps de régions ultrapériphériques
1 Les handicaps liés à l'insularité
L'insularité concerne la plupart des territoires ultramarins. Même la Guyane, qui n'est pas une île, est isolée par la forêt équatoriale. L'accessibilité à des territoires dépend donc uniquement des réseaux portuaires ou aéroportuaires.
Exiguïté et insularité posent des problèmes liés à l'échelle des territoires souvent trop petits pour s'autosuffire. Les ressources y sont rares, en dehors du nickel de Nouvelle-Calédonie.
2 Les handicaps liés à la distance
La distance impose ses lois : il faut 8 heures de vol depuis la métropole pour atteindre les Antilles françaises, 11 pour la Réunion, 22 pour Tahiti. La distance renchérit les prix, notamment des produits alimentaires presque tous importés : en Nouvelle-Calédonie, ils sont 44 % plus chers qu'en métropole, 55 % en Polynésie, 17 % aux Antilles.
L'isolement des territoires ultramarins est double : isolés des métropoles par la distance, ils sont aussi isolés de leur environnement régional en raison de leurs liens privilégiés avec la métropole. Leur zone d'appartenance les éloigne de leur zone de proximité.
Mots clés
La zone d'appartenance désigne la métropole.
La zone de proximité désigne les territoires situés à faible distance.
IIDes économies déséquilibrées
1 Des économies fragiles
Les économies ultramarines, dépourvues de firmes transnationales donneuses d'ordres ou de métropoles de rang mondial, ne créent pas suffisamment d'activité sur place, et leur richesse relative les prive des investissements étrangers qui profitent des faibles coûts salariaux des pays voisins.
Les économies ultramarines sont donc très fragiles. L'absence de matières premières, la faiblesse du niveau de formation, mais en même temps le niveau de vie plutôt élevé, l'étroitesse du marché intérieur et les coûts liés à la distance freinent le développement. Les taux de chômage sont élevés : 23 % en Guadeloupe, 24 % à la Réunion contre 9 % en métropole en 2018.
2 Des économies dépendantes
Les économies ultramarines dépendent souvent d'un seul produit ou activité (nickel en Nouvelle-Calédonie, tourisme dans les Antilles) : en cas de crise, toute l'économie du territoire est affectée. Les exportations ne couvrent les importations qu'à 9 % en Guyane, 2 % à Mayotte et 0,08 % à Wallis-et-Futuna…
La dépendance envers la métropole est donc forte. En Guyane, l'activité spatiale dépend ainsi des décisions prises à Paris ; le tourisme est peu compétitif aux Antilles françaises face à Saint-Domingue, mais peut compter sur les touristes affinitaires. Les conséquences économiques de la COVID pourraient être désastreuses.
Mot clé
Les touristes affinitaires sont ceux venant visiter des parents ou amis.
Zoom
L'importance des prestations sociales en outre-mer
La richesse relative des territoires ultramarins par rapport à leur environnement régional (le PIB/hab. de la Réunion est d'environ 15 fois supérieur à celui de Madagascar) trouve son origine dans les aides nationales ou européennes et les prestations sociales, dont la part dans le revenu total est toujours plus importante en outre-mer qu'en métropole.