Les facteurs de risques sont multiples : mobilité de l’écorce terrestre (volcan, séisme, tsunami), variations climatiques (cyclones, inondations…) ou actions humaines (pollution, désertification…).
Bac Pro
Histoire-Géographie EMC
Les sociétés et les risques: anticiper, réagir, se coordonner et s'adapter
16Des risques de plus en plus violents
et fréquents
1Les risques naturels et environnementaux
- Le réchauffement climatique contribue à bouleverser les milieux de vie, les économies et les sociétés, et peut créer des situations de risque, notamment par l’apparition de phénomènes de plus en plus violents et fréquents. La montée globale du niveau des eaux oblige certaines populations littorales à migrer.
- Les risques s’aggravent, lorsque des populations s’installent dans les zones de danger, par intérêt, par défaut ou par négligence (bâti en zones inondables, bétonnage des sols…) : plus les densités sont fortes, plus le risque s’élève. Or, le besoin d’espace, lié à la hausse des prix du terrain et à la forte croissance démographique mondiale, pousse les populations à s’installer dans les zones à risque.
- Les activités qui ne tiennent pas compte du développement durable peuvent aussi être un facteur de risques : les cultures intensives accélèrent l’usure des sols, la déforestation favorise les inondations, les excès du tourisme perturbent l’environnement.
- Les catastrophes causent d’importantes pertes humaines et matérielles et peuvent déstabiliser durablement les sociétés, de manière systémique (se dit d’un risque qui touche tous les aspects de la société (économie, population, politique, environnement…), avec un risque de dysfonctionnement massif).
À savoir
Les risques diffèrent donc selon leur nature et le territoire concerné. Les territoires les plus exposés sont les littoraux (cyclones et inondations dans les zones tropicales en particulier), les zones chaudes (sécheresses) et les zones d’affrontement des plaques tectoniques (volcans, séismes, en particulier dans la ceinture de feu du Pacifique).
2Les risques technologiques
- Les menaces technologiques augmentent avec le développement de l’industrialisation et de l’urbanisation qui concentre les populations et les activités à risque ; l’irradiation, l’explosion et la contamination de l’atmosphère sont redoutées. Les sociétés craignent les accidents nucléaires (Tchernobyl en 1986, Fukushima en 2011).
- Les catastrophes liées au transport et au stockage de produits toxiques ou non recyclables concernent l’humanité entière (marées noires, déchets polluants), en particulier les espaces urbanisés, les littoraux et les espaces maritimes. Conséquences de la production industrielle et de la consommation de masse, des « océans de plastique » se constituent, par la dérive des déchets dans l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien.
- Les catastrophes peuvent être accidentelles, volontaires (armes chimiques) ou le fruit d’une négligence ou d’un manque de moyens (structures mal entretenues, zones d’habitat trop proches des sites à risques). La croissance des échanges, liée à la mondialisation, favorise la diffusion de risques sanitaires (« vache folle », Covid-19 en 2020…).
- Le réchauffement planétaire semble aggravé par la pollution croissante dégagée par l’industrie, les transports et le mode de vie mondialisé. Les milieux changent, alourdissant le poids des catastrophes naturelles (ex : la dengue, véhiculée par certains moustiques, se diffuse dans de nouveaux milieux naturels avec le réchauffement climatique).
Zoom
Des facteurs de risque combinés
- Les aléas naturels peuvent se combiner à des aléas technologiques, industriels et sanitaires, accroissant le risque pour les populations. L’accident nucléaire de Fukushima (Japon) en 2011 illustre cette notion de risques combinés : le séisme sous-marin initial a engendré un tsunami (raz-de-marée) qui a entraîné la dégradation des centrales nucléaires littorales, aboutissant à des fuites radioactives. De même, les périodes de sécheresse extrêmes favorisent les incendies ; l’artificialisation des sols liée à l’urbanisation massive réduit les possibilités d’infiltration des eaux et augmente donc les risques d’inondation…
- Des risques géopolitiques et militaires s’ajoutent parfois aux aléas évoqués. Les sociétés craignent des actions terroristes contre des sites industriels sensibles. Des rivalités politiques peuvent aboutir à des risques technologiques graves (emploi potentiel de l’arme nucléaire, menace d’incendie des gisements pétroliers au Koweït lors de la guerre du Golfe en 1991). Des situations de guerre ou d’instabilité politique déstabilisent les territoires et les sociétés, les privant de ressources vitales et démultipliant les effets des risques naturels (ex : Syrie, Afghanistan, Irak…).