En bref Les sociétés vivant dans les espaces de faible densité présentent, malgré leur extrême diversité, des points communs. Mais la reprise démographique des espaces de faible densité produit également des sociétés très complexes, marquées fondamentalement par une très grande diversité.
IDes sociétés aux caractéristiques ambivalentes
1 Des sociétés plus âgées et plus agricoles
La faible densité est généralement associée à des populations plus âgées que la moyenne nationale. Ce vieillissement est particulièrement accentué dans le sud de la « diagonale du vide », notamment en raison des migrations héliotropiques liées au passage à l'âge de la retraite.
Mot clé
L'héliotropisme est la tendance à préférer les régions au climat plus chaud et ensoleillé, du moins en été.
Les espaces de faible densité étant presque exclusivement ruraux, ils sont davantage marqués que les autres par l'activité agricole. Les espaces artificialisés y sont moins présents que sur le reste du territoire. L'emploi agricole, si faible dans la population active générale (2,5 %), est surreprésenté. Dans certains secteurs (sud du Massif central ou Préalpes), il peut atteindre 30 % !
Mot clé
Les espaces artificialisés sont ceux construits par l'Homme, tels les espaces résidentiels, les voies de communication, les zones industrielles.
2 Des sociétés en voie de renouvellement ?
Des couches de population très différentes les unes des autres y cohabitent : anciens habitants demeurés sur place, ceux revenus vivre au pays, nouveaux résidents permanents ou secondaires (fuite des villes suite au Covid). Les résidences secondaires sont ainsi particulièrement présentes dans les massifs montagneux, les arrière-pays breton, normand ou bourguignon.
La coexistence de groupes sociaux aux aspirations parfois très différentes peut se traduire plus qu'ailleurs par des conflits d'usage de l'espace, par exemple entre un paysan aux bruyantes machines agricoles et un retraité revenu au pays chercher la tranquillité loin de la ville.
IIDes sociétés dépendantes ?
1 Le coût de l'âge et de l'espace
La faible densité représente un coût pour le fonctionnement des sociétés. La présence d'équipements publics, hôpitaux ou écoles n'est pas toujours rentable et leur maintien relève de la solidarité nationale.
Les sociétés de faible densité, plus âgées, sont également plus souvent qu'ailleurs dépendantes du versement des retraites ou pensions et des équipements de santé. Pourtant, malgré la distance et la discontinuité fréquente de l'habitat, les équipements de santé sont souvent presque aussi bien implantés que dans les pôles urbains.
2 Un coût en voie d'atténuation ?
La relative pauvreté des régions de faible densité pourrait laisser croire à leur dépendance envers les prestations sociales. Mais c'est loin d'être le cas. D'autant qu'on y sous-estime souvent les échanges non monétaires entre personnes, l'autoconsommation ou les solidarités familiales ou villageoises.
Avec les conséquences à long terme de la crise sanitaire de 2020, nombreux sont les Français à rêver d'une installation à la campagne (développement du télétravail, difficultés du confinement en zone urbaine dense).
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Le niveau des revenus dans les espaces de faible densité
Si certains espaces de faible densité sont plutôt aisés, notamment dans les régions marquées par l'héliotropisme, les niveaux de revenus sont globalement plus faibles que sur le reste du territoire national, en raison de l'absence de grandes métropoles productrices de richesses.