A L'égalité et la fraternité, garanties par la loi
L'égalité est inscrite dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789). Elle accorde à tous les citoyens les mêmes droits et les mêmes devoirs envers l'État. La loi est la même pour tous, et tous les citoyens doivent la respecter.
La fraternité est une notion révolutionnaire, qui implique la solidarité des citoyens les uns envers les autres, comme s'ils étaient les membres d'une même famille. Elle est un idéal commun fondé sur la tolérance, le respect de l'autre et se trouve, comme l'égalité, à la base du lien social entre les citoyens. Elle s'inscrit également dans le devoir de civilité, c'est-à-dire de respecter les droits des autres citoyens, de porter assistance aux personnes en danger, de témoigner si besoin… La fraternité est un engagement au service des autres.
L'égalité et la fraternité, héritées de la philosophie des Lumières et de la Révolution, sont rapidement devenues des valeurs républicaines fondamentales, inscrites dans la devise (« Liberté, égalité, fraternité »), puis dans les constitutions successives, jusqu'à celle de la Ve République (1958). Elles contribuent à la cohésion nationale.
La déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 étend ces valeurs à l'échelle mondiale après la Seconde Guerre mondiale, en insistant sur la dignité humaine. Au-delà des frontières, les hommes et les femmes sont unis par une appartenance égale et fraternelle à l'humanité, sont les citoyens d'un même monde. L'égalité et la fraternité sont aussi garanties par la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne (2007).
B Une lente conquête historique
L'égalité juridique et civile entre les citoyens est obtenue lors de la Révolution, avec la nuit du 4 août 1789 (abolition des privilèges) et surtout la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (26 août 1789). Tous les Français sont des citoyens égaux en termes de liberté (opinion, expression, circulation…), devant la loi, la justice et l'impôt.
Si l'égalité politique est aussi proclamée en 1789, les Français doivent attendre 1848 pour l'établissement du suffrage universel masculin, et 1944 pour le suffrage universel féminin. Le vote des citoyens et des citoyennes illustre la construction progressive des valeurs républicaines, au fil des événements et des évolutions de la société.
L'égalité économique et sociale s'ajoute avec la IIIe et surtout les IVe et Ve Républiques : tous les citoyens sont en particulier égaux en matière de santé et d'éducation.
C Le refus des discriminations
Tous les êtres humains sont différents par leurs origines, leur apparence, leur culture, leur mode de vie… Contrairement à ce qu'ont avancé certaines idéologies (ex. : nazisme), biologiquement, les races n'existent pas : il n'y a qu'une seule espèce humaine, au-delà de toutes ces différences. Les découvertes scientifiques, en matière de code génétique, ont consolidé l'égalité de tous les êtres humains, en dignité et en droits.
Une discrimination est le fait de reprocher à quelqu'un sa différence, et de lui faire du tort, de l'exclure ou de lui refuser un service au nom de cette différence : refus de soin, de louer un logement, de vendre un produit, d'embaucher, d'adresser la parole… Les discriminations reposent sur la peur de l'autre, l'intolérance, les préjugés (idées préconçues par ignorance de la réalité). Elles portent des noms différents selon les personnes qui en sont victimes : considérer que les femmes et les hommes ne sont pas égaux est du sexisme ; reprocher à l'autre sa couleur de peau ou sa différence culturelle est du racisme ; haïr des gens de religion juive est de l'antisémitisme ; la discrimination peut aussi porter sur le physique, l'âge, l'état de santé, les opinions politiques, les choix de vie…
Le respect de l'autre est un fondement de la fraternité et de la démocratie. Les discriminations, sources d'injustice, sont condamnées au nom de l'égalité et de la fraternité. La République garantit l'égalité des droits par des lois qui condamnent les gens qui se rendent coupables de racisme (loi de 1972, loi Gayssot de 1990), de discrimination contre le handicap (loi de 1975)… La loi sanctionne les actes et propos discriminants (jusqu'à 3 ans de prison et/ou 45 000 euros d'amende, selon la portée du tort infligé).
Mots-clÉs
Dignité : respect dû à tout être humain
Discrimination : refus d'accepter les différences de l'autre, à qui l'on fait du tort.