En bref Dans son « Art poétique », Paul Verlaine s'exclame : « De la musique avant toute chose ». En effet, si la poésie repose sur des images, elle naît aussi des sonorités et des rythmes.
IRepérer les images
Pour faire naître des images, le poète utilise des figures de style.
Mot clé
Une figure de style est un procédé expressif qui permet de créer des effets susceptibles d'agir sur la sensibilité ou l'imagination du lecteur.
1 La comparaison et la métaphore
2 La personnification et l'allégorie
La personnification consiste à attribuer des propriétés humaines à un animal, à une idée, à une chose.
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Charles Baudelaire, « Harmonie du soir », Les Fleurs du mal (1857).
L'allégorie est la représentation concrète d'une idée. Ainsi, la justice est souvent représentée par une balance, la République par Marianne, etc.
IIPercevoir la musique des vers : les sonorités
Lire de la poésie, c'est être capable d'entendre les sonorités des vers.
1 Les rimes
La rime est la reprise de sons identiques à la fin de deux ou plusieurs vers. Cette répétition crée un effet d'écho sonore.
2 Les allitérations et les assonances
L'allitération est la répétition d'un même son consonne dans un ou plusieurs vers. Elle vise souvent à créer un effet d'imitation sonore.
Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire.
Guillaume Apollinaire, ibid.
[L'allitération évoque la brutalité d'un verre qui se casse.]
L'assonance est la répétition d'un même son voyelle.
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud, « Le Dormeur du val », Poésies (1895).
[L'homme endormi est un soldat mort : l'assonance crée un écho sonore entre trous et rouges et suscite une impression douloureuse.]
IIIPercevoir la musique des vers : le rythme
1 Les coupes
Les coupes sont des pauses dans le vers. Elles se situent après chaque syllabe accentuée et marquent la cadence des vers.
Le fatal / couperet / relevé / triomphait.
Victor Hugo, « L'Échafaud », La Légende des siècles (1859).
2 Enjambement, rejet et contre-rejet
L'enjambement est une proposition commencée dans un vers qui se poursuit dans le vers suivant.
Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi.
Arthur Rimbaud, « Au Cabaret-Vert », ibid
Le rejet désigne le report d'un mot ou de quelques mots au début du vers suivant.
Le contre-rejet est le placement en fin de vers d'un mot ou d'un groupe de mots bref appartenant, par le sens, au vers suivant.