A L'effet temporel d'une exposition
La conscience des effets de la pollution atmosphérique urbaine sur la santé a beaucoup évolué à la suite du smog présent à Londres entre le 5 et le 9 décembre 1952, qui a recouvert la ville d'un nuage épais de fumées sulfureuses provenant des usines et des chauffages individuels au charbon. Les concentrations de particules en suspension et de dioxyde de soufre (SO2) ont atteint des niveaux de plusieurs milliers de microgrammes par mètre cube (actuellement, ces valeurs sont de l'ordre de la dizaine de µg.m–³ à Paris et à Londres). Une surmortalité exceptionnelle d'environ 12 000 décès en a découlé.
La canicule de 2003 en France a aussi engendré une surmortalité de 15 000 personnes, ce qui a entraîné une prise de conscience de l'opinion et des pouvoirs publics. Les législations spécifiques pour lutter contre la pollution atmosphérique, mises en place à la suite de cette catastrophe, ont imposé une réduction considérable des émissions (dont le SO2) des sources fixes, liée à l'usage de combustibles fossiles.
Malgré tout, la pollution de l'air n'a pas disparu, mais elle a changé de nature : le trafic routier a conduit à une augmentation des concentrations de dioxyde d'azote (NO2), d'ozone et de particules fines en suspension. Néanmoins, les effets sanitaires de ces expositions courantes sont plus difficiles à mettre en évidence.
En zone urbaine, le transport routier constitue la première source de pollution en dioxyde d'azote
Les effets à court terme correspondent à des effets sanitaires qui surviennent de quelques minutes à quelques semaines après une exposition aux polluants. Plusieurs centaines d'études menées dans le monde montrent de manière unanime que l'exposition aux polluants, notamment les particules en suspension et l'ozone, est associée à un impact à court terme sur la santé (notamment sur la mortalité et sur les hospitalisations).
Différents facteurs sont pris en compte pour montrer les impacts sanitaires lors d'expositions chroniques aux polluants atmosphériques : proximité d'une route à fort trafic, niveaux d'expositions mesurés, populations à risque. Les effets à long terme apparaissent clairement sous la forme d'une diminution nette de l'espérance de vie des personnes exposées.
B La réglementation sur les doses de polluants dans les rejets
L'Union européenne et la France ont développé une réglementation obligeant à effectuer la recherche de polluants dans l'air et l'eau ; elles ont aussi fixé des niveaux de pollution maximaux pour de nombreuses espèces chimiques en s'appuyant sur les travaux de l'OMS (Organisation mondiale de la santé).
Exemple
Dans l'eau, de nombreuses espèces doivent être recherchées, dont : composés organohalogénés, substances et préparations cancérigènes ou mutagènes, hydrocarbures persistants, substances organiques toxiques persistantes et bioaccumulables, cyanures, métaux et leurs composés, produits biocides et phytopharmaceutiques, matières en suspension, substances contribuant à l'eutrophisation (accumulation de nutriments tels que les nitrates et phosphates).