Fiche de révision

Hélène Dorion, Mes forêts

Dans ce recueil de poésie contemporaine, on suit l’auteure dans le monde vibrant, signifiant et sensible des forêts.

IPremiers repères

1 L’auteure et le contexte

Québécoise, née en 1958, poétesse, romancière, essayiste, Hélène Dorion est une écrivaine francophone très présente dans la vie littéraire de son pays : elle participe à des revues et reçoit de nombreux prix. Traduite en une quinzaine de langues, sa renommée est internationale.

Dans ses recueils, elle associe souvent poèmes et photo, peintures, ou dessins. Elle publie aussi de nombreux livres d’artistes en collaboration avec divers plasticiens.

Pour aller + loin

Des pièces musicales ont accompagné l’écriture de Mes forêts. L’auteure les a rassemblées dans une liste de lecture intitulée Hélène Dorion-Mes forêts, accessible sur Spotify.

2 La composition de l’œuvre

Mes forêts est un recueil de 59 poèmes organisés en quatre sections : « L’écorce incertaine », « Une chute de galets », « L’onde du chaos », « Le bruissement du temps ». La dernière section est subdivisée en trois : « Avant l’aube », « Avant l’horizon », « Avant la nuit ». Cinq poèmes supplémentaires, tous intitulés « Mes forêts », s’intercalent entre chaque section.

Le recueil joue sur le rythme en alternant le long et le court. La première section est composée de vingt-cinq poèmes courts, titrés ; la deuxième ne présente qu’un seul long poème ; la troisième est composée de trente poèmes plus ou moins longs non titrés ; la dernière, de trois longs poèmes titrés.

Chaque section s’ouvre sur une citation en exergue, chacune étant écrite par une auteure contemporaine et disposée sur deux lignes. On peut les lire à la suite les unes des autres ; elles forment alors une sorte de litanie répétant inlassablement le questionnement du sens de la vie.

IIDes clés pour l’analyse

1 Des poèmes qui se répondent entre eux

L’absence de ponctuation, de majuscule en début de vers, les enjambements et l’utilisation particulière du blanc graphique font qu’on ne sait plus très bien si nous lisons un nouveau poème ou la suite du précédent ; d’autant plus quand les poèmes ne sont pas titrés, comme dans « L’onde du chaos ».

Dans le cas des poèmes titrés, le titre peut parfois se lire comme le début du premier vers, parfois non. Parfois, on se demande si on lit le début ou la fin d’une phrase : « Le feu / qu’on entend venir » (« Le feu »).

Par ces choix, Hélène Dorion veut nous faire comprendre que la forêt forme un tout dont les éléments s’interpénètrent et dépendent les uns des autres. La forêt est à « l’image de notre monde ». Elle est en même temps réconfort et menace.

2 La place du « je »

Le déterminant possessif du titre du recueil marque l’appropriation. Cependant il ne s’agit pas d’une revendication de propriété, mais plutôt d’une double appartenance : la manière propre à l’auteure de voir et vivre les forêts et ce que les forêts « déchiffre[nt] » en elle.

Poésie à la première personne, interrogation sur soi, communion avec la nature, évocation de l’écoulement du temps, on trouve là tous les éléments du registre lyrique.

3 Un lyrisme inscrit dans « la chambre du siècle »

Mais ce retour vers l’intime n’exclut pas l’évocation du monde et de ses perturbations. Il y est question du « portable », de « l’ère numérique », de l’« amas de choses jetables » et des « alarmes du siècle ».

Le « je » de la poétesse se fond ainsi dans un « nous » collectif qui dit la perte des repères dans ce « temps de foudre et de lambeaux », de « biles et d’éboulis ». La révolte contre les ravages du monde s’exprime avec force dans « L’onde du chaos ».

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Repères pour la lecture du recueil

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