La croissance de la population mondiale accroît la pression sur les ressources et oblige à repenser les modes de vie.
14L’accès aux ressources pour produire, consommer, se loger et se déplacer
1Une pression croissante sur les ressources
Les démographes s’inquiètent d’une croissance trop forte de la population mondiale qui empêcherait la planète de répondre aux besoins de tous et encouragent des politiques de ralentissement des naissances. Le nombre d’habitants a en effet triplé entre 1950 et 2016 (il est estimé à près de 10 milliards pour 2050), or la croissance démographique mondiale entraîne des besoins croissants en services vitaux dans les domaines de l’alimentation, de l’eau potable, de l’énergie, de l’éducation, de la santé, du logement et de l’emploi. Ce phénomène de pression sur les ressources pose la question de leur disponibilité en quantité et en qualité, et de leur accessibilité à court, moyen et long termes.
2Des ressources inégalement accessibles et disponibles
- Si la pauvreté a reculé dans le monde grâce à une croissance économique globale au cours du xxe siècle, les inégalités restent fortes. Dans les PID (pays industriels développés), 15 % de la population en moyenne a des difficultés à subvenir à ses besoins de base. Les PID (Amérique du Nord, Europe, Australie, Japon) concentrent pourtant plus des 2/3 de la richesse mondiale pour seulement 17 % de la population mondiale. À l’inverse, près de la moitié de la population des PED (pays en développement) vit avec 2 $ par jour. L’espérance de vie y est plus courte, l’accès aux soins et à la scolarisation est plus difficile. L’Afrique est le continent le plus pauvre.
- Les inégalités d’accès aux services vitaux sont ainsi très fortes :
- –l’énergie est indispensable pour l’économie (industrie, transports…) et la vie quotidienne (chauffage, éclairage…). Les énergies non renouvelables reste largement dominantes, or ces réserves s’épuisent. Les PID concentrent plus de la moitié de la consommation mondiale, tandis que plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à l’électricité. Les besoins des pays émergents augmentent rapidement ;
- –l’eau douce (lacs, fleuves, nappes d’eau souterraines) est abondante sur Terre, mais elle est inégalement répartie selon les zones climatiques et selon les saisons. L’accès à l’eau dépend aussi du niveau de développement des pays et de leur capacité à capter l’eau, à la traiter puis à la distribuer ;
L’accès aux ressources et leur disponibilité peuvent devenir des sources de conflits entre usagers (agriculteurs et citadins par exemple) ou entre États : les querelles sont rudes autour de la question de l’eau ou du pétrole au Moyen-Orient (ex : guerre du Golfe en 1991).
- –pour répondre à l’accroissement des besoins alimentaires, il a fallu étendre les surfaces cultivées et améliorer les rendements. En dépit des progrès réalisés, la sécurité alimentaire n’est pas assurée pour toutes les populations en raison de la répartition inégale des ressources, ou des guerres et des épidémies qui désorganisent la production et le commerce alimentaires. La malnutrition progresse dans le monde : surpoids et obésité (PID, pays émergents), carences alimentaires (PED, notamment en Afrique).
3Un accès inégal au logement et aux transports
- Un fort étalement urbain se développe dans le monde au détriment de l’espace rural : c’est la périurbanisation. Deux tendances se remarquent :
- –dans les PID, les citadins et les entreprises quittent le centre pour s’installer en périphérie, à la recherche d’espaces plus étendus et moins coûteux : de vastes banlieues résidentielles se mêlent à des zones d’activités (centres commerciaux, industries, bureaux…) ;
- –dans les PED, l’exode rural augmente l’étalement urbain sous la forme de couronnes de bidonvilles car les migrants, à la recherche d’un emploi ou de services, s’installent en périphérie, où il reste de l’espace ; l’habitat est précaire, sans confort ni hygiène, bâti illégalement sans plan d’ensemble.
- L’expansion urbaine, mal gérée, conduit à de forts problèmes de pollution et de transports. Les réseaux sont souvent saturés dans les agglomérations du monde entier, en raison de flux intenses entre les centres et les périphéries. S’ajoute le problème des services urbains, très insuffisants dans les PED, faute de moyens (électricité, eau…).
Zoom
Les enjeux de l’aménagement des territoires français
- Il s’agit d’assurer à tous un égal accès aux services (éducation, santé, transports) et aux emplois sur l’ensemble de la France. Les élus investissent pour compenser les déséquilibres entre les territoires (en particulier pour réhabiliter les espaces défavorisés) à toutes les échelles : encourager la création d’emplois, d’activités modernes et faire cohabiter les différentes catégories sociales dans des espaces respectueux du développement durable.
- L’État initie les projets à l’échelle nationale et coordonne les relations entre les territoires. L’Union européenne soutient par des subventions les projets qui harmonisent les territoires. L’État, décentralisé depuis 1982, délègue une partie de ses compétences et de son budget aux collectivités territoriales, qui financent ensemble des aménagements que des communes isolées n’arriveraient pas à financer seules. La décentralisation contribue ainsi à améliorer l’accès des Français aux ressources.