Comment la mondialisation et  la  construction européenne remettent-elles en question le  rôle  de l&rsquo État en France  ?
1 L&rsquo État affaibli par la mondialisation et  la  construction  européenne
A La mondialisation réduit les marges de manœuvre de l&rsquo État
▸&thinsp Avec la mondialisation, la France est concurrencée par ses partenaires commerciaux ainsi que par les nouveaux pays industrialisés. Certaines entreprises sous-traitent et délocalisent de nombreuses activités. Les licenciements se multiplient.
▸&thinsp La hausse du chômage et des dépenses de santé augmente la dette publique. Pour la combler, l&rsquo État mène des politiques de rigueur. Ainsi, en 1986, Jacques Chirac privatise une partie des secteurs nationalisés par la gauche en 1981.
▸&thinsp Ce retrait de l&rsquo État est poursuivi par les gouvernements suivants. Nicolas Sarkozy réduit le nombre de fonctionnaires et les dépenses de la Sécurité sociale.
B Les transferts de souveraineté à l&rsquo Europe
▸&thinsp Depuis 1957, les chefs d&rsquo État lient la puissance de la France aux progrès de la construction européenne. Pour parvenir à la monnaie unique, le traité de Maastricht (1993) fixe des critères de convergence en termes de déficit budgétaire (3  %) et de dette publique (moins de 60  % du pib).
▸&thinsp La mise en place de l&rsquo euro, le 1er  janvier  2002, permet à la France de disposer d&rsquo une monnaie solide, capable de rivaliser avec le dollar. Mais une monnaie forte réduit les exportations à l&rsquo échelle mondiale.
2 Un recul à nuancer
A L&rsquo État délègue une partie de ses pouvoirs&hellip
▸&thinsp Les lois Defferre de 1982-1983 marquent une étape décisive dans le processus de décentralisation, en dotant les collectivités territoriales de pouvoirs nouveaux.
▸&thinsp En 2015, la réforme territoriale réduit le nombre de régions métropolitaines de 22 à 13. Elle renforce leurs compétences et vise à réduire les dépenses publiques (loi notre).
B &hellip mais continue d&rsquo assumer ses missions
▸&thinsp Lorsqu&rsquo elle est au pouvoir (1981-1986, puis 1988-1993), la gauche se veut plus interventionniste  : nationalisations, impôt sur les grandes fortunes, cinquième semaine de congés payés, retraite à 60  ans, création du rmi (1988). Lionel Jospin (1997-2002) instaure la couverture maladie universelle (cmu).
▸&thinsp Même dans le contexte de la mondialisation, les discours et les actes de l&rsquo État restent volontaristes. Les prélèvements obligatoires sont passés de 25  % du pib en 1945 à 45  % aujourd&rsquo hui, et le nombre de fonctionnaires a augmenté (de 1 à 4,8  millions).
▸&thinsp Depuis la crise financière débutée en 2008, l&rsquo État tente de
retrouver son rôle de régulateur  : plan de sauvetage des banques,
lancement d&rsquo un grand emprunt national, réduction du nombre de
fonctionnaires. Mais l&rsquo impact de ces interventions est minimisé par la globalisation.
C Le rapport de la nation à l&rsquo État a changé
▸&thinsp Depuis vingt ans, les Français, en tant que contribuables, semblent souhaiter moins d&rsquo État, c&rsquo est-à-dire moins d&rsquo impôts. En même temps, leur demande de services publics est toujours croissante dans les domaines de l&rsquo éducation, de la santé, de la sécurité alimentaire, de l&rsquo environnement.
▸&thinsp Ainsi, la nation a renforcé le rôle législateur de l&rsquo État et son aspect bureaucratique. L&rsquo intervention publique est devenue considérable dans les domaines de la vie quotidienne  : tri des déchets, normes de fabrication, sécurité des habitations privées, etc.
▸&thinsp Une frange importante de la nation reste encore attachée à la souveraineté de l&rsquo État, comme en témoigne le refus du projet de Constitution européenne en juin  2005.
Conclure
La globalisation financière réduit la capacité d&rsquo action
de l&rsquo État en matière économique. Néanmoins, les Français souhaitent maintenir l&rsquo État dans sa mission de garant de  la  cohésion sociale.