En bref À l'origine d'importantes conquêtes sociales en France, le Front populaire ne peut se maintenir longtemps dans un contexte de crise économique et de menaces extérieures.
ILa IIIe République affaiblie
1 La crise économique et sociale
Depuis 1931, la France est plongée dans la dépression économique mondiale. Les faillites se multiplient et le chômage augmente fortement (10 % des salariés en 1936).
2 La violence politique
La multiplication des scandales politico-financiers alimente un fort antiparlementarisme. Des ligues (associations) d'extrême droite maintiennent un climat d'agitation mêlé de xénophobie (rejet de l'étranger).
Mots clés
L'antiparlementarisme est le rejet du système parlementaire rendu responsable d'un affaiblissement du pouvoir. Le courant politique d'extrême droite revendique un pouvoir fort, des valeurs nationalistes et une vision traditionnelle de la société.
Le 6 février 1934, à Paris, une manifestation à l'appel des ligues dégénère en émeute quand la foule approche du palais Bourbon. La gauche y voit une tentative de coup de force fasciste.
Mot clé
Au sens large, le fascisme désigne les courants et groupements politiques qui se revendiquent de la dictature de Mussolini en Italie.
3 L'union de la gauche dans un front antifasciste
Communistes, socialistes (SFIO) et radicaux forment une alliance électorale, le Front populaire, qui leur apporte la victoire aux élections législatives d'avril 1936.
Léon Blum forme le gouvernement dans lequel entrent pour la première fois trois femmes. Le PCF le soutient sans y participer.
IILe Front populaire : espoirs et déceptions
1 « Tout est possible » ?
Les lois sociales de l'été imposent une augmentation des salaires de 7 à 15 % (accords de Matignon). Les salariés obtiennent deux semaines de congés payés et la semaine de travail de 40 heures.
Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale, initie une réforme scolaire (l'âge de la fin de la scolarité obligatoire passe de 13 à 14 ans). Le gouvernement démocratise la culture en encourageant le cinéma et le théâtre populaires.
La Banque de France, la SNCF et plusieurs industries de guerre passent sous le contrôle de l'État.
2 Difficultés et oppositions
Mais le chômage et les prix augmentent. Les difficultés financières obligent à ralentir les réformes. L'extrême droite multiplie les attaques haineuses et antisémites contre plusieurs membres du gouvernement.
Le Front populaire est divisé. Le PCF critique le refus d'intervenir dans la guerre civile espagnole (qui éclate en juillet 1936) pour aider le gouvernement républicain contre Franco, soutenu par Mussolini et Hitler. En juin 1937, Blum démissionne.
IIILa France à la veille de la guerre
1 La montée des périls
Les gouvernements successifs restent passifs face aux violations des clauses du traité de Versailles par Hitler : occupation de la Rhénanie (mars 1936), rattachement avec l'Autriche (Anschluss : mars 1938).
En septembre 1938 à Munich, la France et le Royaume-Uni cèdent devant les exigences d'Hitler sur les Sudètes (Tchécoslovaquie).
2 Une société en crise
En 1939, la crise économique qui n'est pas surmontée et le vieillissement de la population font douter les Français de la puissance du pays. Le pacifisme domine.